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Revue de presse : les brèves IT de la semaine
SAP continue son HANA-morphose - Bruxelles met un gros coup d’Apple dans le dos de l’Irlande - Cisco met le doigt dans les conteneurs - Salesforce veut son Watson - Rackspace fuit la bourse - Open et Capgemini continuent leurs transformations - La fusion EMC-Dell validée
LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT.
Voici les brèves de notre revue de la semaine.
SAP continue son HANA-morphose avec BW
La grande aventure de SAP vers le In-Memory continue avec le portage d’un nouveau produit central dans son catalogue. Annoncé hier, c’est au tour du Datawarehouse de se convertir à HANA. Cette version de l’entrepôt de données est – évidemment - plus rapide, plus simple, plus puissante, plus ouverte : bref « plus mieux » en tout point.
Vrai ou pas, elle traduit en tout cas la transformation en cours de SAP. Cette transformation a commencé par nécessité. L’ERP est toujours central dans le SI, certes, mais beaucoup moins porteur commercialement que dans les décennies précédentes. SAP s’est donc intéressé à d’autres applications métiers (RH, CRM), au Cloud, et est descendu dans la stack IT vers la base de données. Aujourd’hui, logiquement, SAP porte un à un ses outils sur sa base In-Memory.
La route est encore longue. Mais S/4HANA (son nouvel ERP uniquement disponible sur HANA) et depuis jeudi BW/4HANA montrent que cette stratégie prend chaque jour un peu plus forme. Reste à savoir si les clients suivront, à marche forcée ou pas.
Cisco met le doigt dans les conteneurs
Autre transformation, encore plus radicale que celle de SAP, Cisco continue sa diversification au-delà du réseau. Sécurité, analytique, IoT, Communications unifiées… et bien sûr Cloud sont les nouveaux piliers de sa stratégie. Par Cloud il faut comprendre les outils pour faire des clouds ou pour les utiliser. C’est dans cette optique que Cisco a mis la main mardi sur ContainerX, spécialiste des conteneurs et de leurs gestions.
Ce rachat est une preuve supplémentaire que les conteneurs sont devenus un outil central dans la portabilité des applications et dans les architectures applicatives multi-Cloud, de plus en plus plébiscitées par les entreprises.
La fusion EMC Dell est validée
Fin du feuilleton qui n’en était plus vraiment un, la fusion entre Dell et EMC a passé toutes les étapes réglementaires, légales voire politiques. Depuis le VMworld, Dell a confirmé que les autorités chinoises avaient validé, avec du retard mais validé finalement, l’opération. C’était le dernier passage obligé. Le rachat se fera donc bien dans les temps (Dell s’était donné jusqu’au mois d’octobre). S’en suivront quatre mois de mise en ordre de marche, avant le début de la nouvelle année fiscale. Date à laquelle la fusion entre les canaux de ventes des deux sociétés devrait être achevée.
Pat Gelsinger le CEO de VMware, et Michael Dell ont profité de l’occasion pour discuter de l’impact que pourrait avoir le rachat d’EMC sur VMware.
Bruxelles met un coup d’Apple dans le dos de l’Irlande
L'amende record que Bruxelles a infligé cette semaine à Apple est aussi un coup dur pour la stratégie fiscale de l'Irlande. C'est d'ailleurs l'objectif collatéral (voire principal) visé par la commission européenne.
Appel n’a pas été condamné pour ses pratiques d’optimisation fiscale (ou d’évasion fiscale selon l’opinion que l’on a sur l’affaire). Le « Double Irlandais » et le « Sandwich Hollandais » sont des pratiques légales, inattaquables en l’état. Apple n’a pas non plus été condamné pour avoir choisi l’Irlande et ses 12% d’imposition sur les sociétés (qui relève de toute façon de la souveraineté nationale). Mais ces éléments énervent Bruxelles. La commission a donc attaqué le problème de biais, via les « rulings ». Comme en Suisse pour les étrangers installés sur le sol Helvète, il est en effet possible en Irlande pour les entreprises de passer des accords (les « rulings ») avec l’administration pour déterminer, à l’amiable, le montant de ses impôts. Apple a donc passé un accord avec Dublin pour payer non pas 12% mais 2% d’impôts.
Illégal au nom de la juste concurrence, déclare aujourd’hui Bruxelles, qui requalifie la pratique d’aide déguisée et qui tord donc le bras à l’Irlande – via Apple – pour qu’elle mette fin à cette pratique. A défaut de pouvoir l’obliger à augmenter ses 12% d’impôts sur les sociétés.
La décision divise le pays. C’est cette arme des « rulings » qui fait de la verte Erin une terre attractive pour les multinationales. Y renoncer revient à courir le risque de voir ces grands groupes chercher mieux ailleurs. Ce qui est le but d’autres pays – dont la France – qui voit en l’Irlande un acteur du dumping fiscal à l’origine de beaucoup de leurs maux.
C’est donc un paradoxe qu’incarne cette semaine Apple. Avec ses 13 milliards de dollars à rembourser, l’entreprise pourrait bien aider l’Irlande à construire une vingtaine d’hôpitaux, rappelle Le Monde, citant des journaux Irlandais. Mais elle met également involontairement à mal la stratégie fiscale du pays, sur laquelle s’appuie une énorme partie de son économie.
Rackspace tente de s’affranchir de la bourse
Lundi, Rackspace a fait savoir qu’il entendait vendre son capital à un fonds privé, Apollo Global. Le but est de sortir de la cotation boursière et de s’affranchir, comme Dell, de la pression court-termiste des dividendes.
L'historique de l’hébergement et du IaaS (sorte de OVH américain) veut donner du temps au temps à sa nouvelle stratégie, recentrée sur le service et l’expertise multi-cloud. La décision traduit également, après l’abandon du Cloud public de HP, la domination sans partage sur le secteur d’un Triumvirat composé d’AWS, de Microsoft et de Google (auquel peut s’ajouter IBM).
ESN : Ne m’appelez plus jamais SSII
Si la subtile distinction entre une SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique) et une ESN (Entreprise de Services Numériques) – nouvelle appellation officielle des SSII - vous parait floue, deux actualités viennent la préciser cette semaine.
En rachetant l’agence de communication numérique La Netscouade, le groupe Open va pouvoir proposer à ses clients « une forte valeur ajoutée en termes de contenu et de stratégie social media». On est bien loin de la vente de prestation de développeurs (Ingénierie Informatique) et en plein dans le service marketing.
A noter au passage, que le fondateur de La Netscouade devient Directeur de l’Innovation d’Open. Benoit Thieulin avait auparavant participé à la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007 puis a été nommé en 2013 à la tête du Conseil National du Numérique par le Président de la République, François Hollande. Direction qu’il a quitté en février 2016.
Autre illustration de cette évolution vers le « service », dans la sécurité cette fois, Capgemini vient de lancer un SOC (Security Operating Center), managé depuis l’Inde, qui complète son offre de SIEM.
Ces deux exemples témoignent de manière très différente de la diversification des SSII pour devenir des ESN. Une diversification qui les transforme également en éditeurs de logiciels et en prestataires Cloud (Capgemini qui rachète Prosodie, Accenture qui rachète Client House, Atos qui rachète Unify ou encore Sopra Steria qui propose des solutions de Banking, de RH et pour l’Immobilier).
AI : le PDG de Salesforce veut son Watson à lui
Tout s’éclaire. Lors d’un « call » sur les résultats trimestriels, le PDG fondateur Marc Benioff a expliqué les raisons de la fièvre acheteuse de Salesforce dans l’AI et le Machine Learning (BeyondCore, PredictionIO, MetaMind, Implisit, Coolan rien que cette année). Il veut créer une plateforme Cloud d’Intelligence Artificielle qui se connectera à ses autres offres (Sales, Services, Analytics, IoT, Community et demain de e-Commerce) pour les rendre pro-actives.
Baptisée « Einstein », cette plateforme sera dévoilée lors du prochain Dreamforce 2016. Ce qui n’empêche pas Marc Benioff de la présenter d’ores et déjà comme un concurrent « capable de faire jeu égal avec Watson et les autres » (cf. le verbatim du call).
Pendant ce temps, HPE a présenté HoD Combinations. Haven OnDemand Combinations est en quelque sorte une offre de Machine Learning « à la demande » qui permet aux développeurs d’accéder à des services cognitifs via des APIs (environ 70). En 2016, l’AI a le vent en poupe.
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