IBM dope ses baies Storwize au 100% Flash
Big Blue a dévoilé hier deux versions 100% Flash de ses baies Storwize dépourvue de capacités de déduplication. La firme a aussi annoncé son intention de supporter son logiciel Spectrum Virtualize sur serveurs Cisco, HP et Supermicro et sur des VM.
IBM a complété hier la migration de son portefeuille de stockage vers le 100 % Flash. Big Blue a ainsi annoncé des déclinaisons 100 % Flash de ses baies de milieu de gamme Storwize, les V5030F et V7000F. Le lancement de ces systèmes de stockage intervient après celui des FlashSystem A9000 et A9000R et du DS8888 à la mi-avril et après celui de la baie DeepFlash 150 à la mi-juillet.
Les FlashSystem A9000 et A9000R sont des déclinaisons 100 % Flash de la technologie XIV, tandis que le DS8888 est une version 100 % Flash des baies critiques pour serveurs Mainframes et Power de Big Blue. Le DeepFlash 150 n’est autre que la baie Flash ultradense InfiniFlash de SanDisk (aujourd’hui intégré à Western Digital), conçue pour être déployée en parallèle du logiciel IBM Spectrum Scale (ex-GPFS), dans des environnements de calcul intensif ou dans des environnements analytiques massifs.
Des baies conçues pour le monde des applications virtualisées
Les nouveaux Storwise V700F et V5030F visent pour l’essentiel le marché des infrastructures virtualisées destinées à accueillir les applications traditionnelles de l’entreprise. Selon Eric Herzog, le vice-président du marketing produit de la division stockage d’IBM, l’objectif d’IBM avec ces systèmes est « de délivrer le bon type de Flash pour les bonnes applications à un prix adapté ». Dans un entretien avec LeMagIT, Herzog explique qu’en l’occurrence, le but est de faire en sorte que pour l’utilisateur final, le prix du stockage Flash soit à un niveau similaire à celui d’une baie de disques.
Contrairement à la plupart des autres systèmes Flash de Big Blue, qui s’appuie sur les FlashSystem 900 et leurs modules Flash propriétaires, les deux baies Storwize dévoilées hier par Big Blue, utilisent des SSD SAS traditionnels. Comme l’explique Herzog, les SSD sont devenus bien plus fiables qu’il y a quatre ans et ils délivrent un excellent rapport performances/prix. Combinés au support par les Storwize du Raid5 et Raid6, ils permettent de concevoir des baies offrant une résilience élevée, même lorsque des disques SSD de grande capacité sont mis en œuvre. Ainsi en cas de défaillance d’un SSD, il faut moins de temps pour reconstruire un volume RAID à base de disque flash de 15 To que pour rebâtir un volume à base de disques SAS de 2 ou 3 To.
Concrètement, le Storwize V7000F est une déclinaison 100% Flash de la baie de stockage bicontrôleur Storwize V7000. Ce système peut accueillir jusqu’à 504 disques SSD et un maximum de 1 To de cache RAM (512 Go par contrôleur). Comme son nom l’indique, le V5030F est une version 100 % Flash du Storwize V5030 (avec un maximum de 128 Go de cache). Les deux baies supportent la réplication synchrone et asynchrone, sont compatibles avec les API VAAI de VMware et s’intègrent à OpenStack au moyen de l’API Cinder.
Dans sa version la plus basique avec trois SSD et 32 Go de cache, le V5030F débute à 19 000 $. Il s’agit comme chez les concurrents d’un prix d’appel pour une configuration qui frise le ridicule. Ce que reconnaît Herzog, tout en soulignant qu’IBM ne fait qu’imiter ce que proposent ses concurrents afin d’afficher des prix d’appel séduisant. Dans la pratique, il faudra prévoir un minimum de 30 à 40 000 $ pour une configuration plus raisonnable. Notons que pour l’instant, IBM ne supporte que des disques de 1,92 To et de 3,84 To, mais que des capacités de 7 To et 15 To seront disponibles très prochainement.
Compression de données, mais pas de déduplication
Par rapport aux baies concurrentes, IBM met en avant les capacités de virtualisation des baies Storwize et leurs fonctions avancées de snapshot et de réplication. Comme sur les baies Unity d’EMC, une fonction manque toutefois à l’appel : la déduplication de données.
Pour justifier cette absence, Herzog explique que la déduplication n’est vraiment efficace que pour le VDI et pour la déduplication des données des OS dans les machines virtuelles, mais que pour les autres types de données, l’essentiel est de disposer d’une technologie de compression de données efficace : « la plupart des applications peuvent bénéficier de la compression et nous proposons de la compression en temps réel ».
Nous avons toutefois cherché à savoir, si l’absence de toute fonction de déduplication dans les Storwize 100 % Flash était le fruit d’une décision réfléchie de Big Blue ou si elle était le résultat de la greffe de SSD sur une plate-forme à l’origine prévue pour accueillir des disques durs. Et nous avons aussi demandé à Herzog si cette absence était définitive ou si de futures versions de la gamme Storwize pourraient à terme intégrer des capacités de déduplication.
Sa réponse a pour le moins été diplomatique : « Nous ne disposons pas de la déduplication dans ces plates-formes pour l’instant, et ce n’est pas le focus aujourd’hui. Et comme vous le savez, IBM ne communique habituellement pas sur ses plans pour le futur ». Les clients devront donc évaluer eux-mêmes avant l’achat si leurs applications peuvent ou non bénéficier de la déduplication et si c’est le cas, il leur faudra estimer avec prudence le coût de stockage au gigaoctet des Storwize face à celui de baies concurrentes disposant de cette capacité.
Spectrum Virtualize bientôt disponible sur les serveurs Cisco, HP et SuperMicro et dans le cloud
Notons pour terminer qu’IBM poursuit sa politique visant à découpler matériel et logiciel de stockage. Dans ce cadre, le logiciel Spectrum Virtualize (ex-IBM SVC), qui motorise les baies Storwize, sera prochainement disponible sur certains serveurs de Cisco, SuperMicro et HP, en plus des actuels Lenovo x3650 M5. IBM entend aussi permettre le fonctionnement de la technologie au sein de VM ou de conteneurs dans un second temps, ce qui pourrait ouvrir la porte à des scénarios de cloud hybride, avec l’hébergement de Spectrum Virtualize sur des infrastructures de cloud public. IBM n’a toutefois fourni aucune date de disponibilité.