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Syntec Numérique et Tech in France changent de gouvernance
Le hasard du calendrier a voulu que les deux instances représentatives des entreprises du numérique en France nomment la même semaine leurs nouveaux dirigeants
Le calendrier est parfois facétieux. Surtout quand il met sur le même plan deux frères pas totalement ennemis mais pas non plus toujours amis. La semaine dernière en effet, Syntec Numérique et Tech in France, les deux principales instances représentatives des entreprises du numérique en France ont désigné leurs nouveaux présidents. Godefroy de Bentzmann –co-fondateur de Devoteam- va remplacer Guy-Mamou-Mani (Groupe Open) à la tête du Syntec Numérique tandis que Bertrand Diard, CEO d’Influans succède à Jamal Labed (EasyVista) à la tête de Tech In France (ex-Afdel pour les connaisseurs).
Si les deux organismes ne souhaitent pas évoquer une quelconque concurrence (un certain nombre de leurs membres sont communs), il n’en fut pas toujours ainsi. Créé en 2005 par des éditeurs de logiciel, l’Afdel avait pour objectif d’offrir une alternative au Syntec alors informatique surreprésenté par les grandes SSII (devenues entretemps, ESN). Un contrepoids qui a longtemps eu du mal à se positionner face au Syntec, véritable lobby de la profession auprès des pouvoirs publics. Il a poussé ce dernier vers des réformes salutaires
Quelques 10 ans après, même si les tensions du début sont retombées, les différences cependant perdurent. D’abord sur la taille : 400 adhérents pour Tech in France et 1 800 pour le Syntec. Mais aussi sur la forme. Ainsi la fin de mandat de Guy-Mamou-Mani a été l’occasion d’un raout dans les magnifiques locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, avenue de Friedland où l’on pouvait côtoyer, Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique ou le mathématicien Cédric Villani. Cadre plus intime et assemblée nettement plus restreinte pour Tech in France qui avait choisi les salons d’un grand hôtel parisien pour sa conférence et la passation de pouvoir.
La question du rapprochement
Néanmoins, ces considérations ne doivent pas occulter le gros travail réalisé par les deux présidents sortants. Que ça soit pour pousser le numérique à tous les échelons de la société (notamment auprès des jeunes défavorisés, des femmes) ou pour promouvoir les start-ups du secteur.
Quelle sera la stratégie adoptée par les nouveaux élus ? L’un et l’autre ont plusieurs pistes de travail. Ainsi dans un entretien aux Echos, Godefroy de Bentzmann explique s’être fixé comme priorité « d’ajuster le cadre social et fiscal de la profession en demandant l’ouverture de négociations sur le temps de travail ». Bertrand Diard a quant à lui une vision plus internationale et appelle «à faire rayonner le savoir-faire technologique français dans le monde » afin de produire de nouveaux Criteo, Dassault Systèmes et autre Business Objects. Ou encore Talend, dont il fut l’un des créateurs.
Un rapprochement entre les deux entités est-il possible ? souhaitable ? A la première question, Godefroy de Bentzmann laisse entendre ne vouloir se fermer aucune porte. Quant à savoir si une union des deux entités serait bénéfique pour le secteur, il est peut être nécessaire de laisser du temps aux nouveaux élus pour imprimer leurs marques après le passage de deux présidents charismatiques.