OwnCloud, hébergé dans une fondation, mais aussi forké en NextCloud
Le système de synchronisation de fichiers Open Source souhaite faire entendre davantage la voie des contributeurs dans une fondation. Mais entre-temps, le fondateur d’OwnCloud a déjà créé son fork NextCloud.
Comme une ballade Open Source dont la fin se termine par une séparation. C’est ainsi que pourrait être illustré l’explosion de la communauté Owncloud, ce projet Open Source de synchronisation de fichiers dans le Cloud qu avait commercialement pris forme en 2011 au sein d’OwnCloud Inc. Suite à des dissensions internes, son fondateur, qui avait déjà quitté le navire en avril dernier, a finalement décidé d’agiter l’arme ultime dans l’Open Source : le fork. Ainsi naquit ce jour le projet NextCloud et la société idoine, accolée à la société allemande Spreedbox, qui développe des outils de conférence en ligne sur WebRTC. Spreedbox est la société d’un autre cadre de l’Open Source, Niels Mache, qui a dirigé les activités allemandes de Red Hat.
Né des mains expertes de Frank Karlitschek, un homme du Libre et cadre de la communauté KDE, OwnCloud s’était fixé comme mission de porter la parole de l’Open Source dans le domaine des outils de synchronisation de fichiers. Un domaine dominé par Dropbox et Box. OwnCloud souhaitait quant à lui agiter l’argument de l’ouverture, de la transparence et de la protection des données – un point clé quand on aborde la dimension données dans le Cloud. Avec ce message, le projet ainsi que la société étaient parvenus à attirer les investisseurs, comme en mars 2014, levant au total quelques 10 millions de dollars.
Pour autant, il semble que ce soit un manque d’équilibre qui soit à l’origine du départ du fondateur d’OwnCloud : celui d’entre la prise en compte des souhaits de la communauté et des intérêts économiques de la société. La société « a tendance à contrôler de trop près les travaux et à n’échanger qu’en interne », avait d’ailleurs indiqué Frank Karlitschek, lors de son départ, dans un billet de blog. « OwnCloud est-elle seulement un autre entreprise ou apportons-nous aussi les réponses à des centaines de volontaires qui contribuent et font ce qu’est OwnCloud aujourd’hui », s’interrogeait-il alors.
Il faut aussi rappeler que les contributeurs au cœur d’OwnCloud devaient signer un accord type (Contributor Agreement). Refroidissant certainement leurs ardeurs.
Un type d’accord que NextCloud compte d’emblée ne plus demander, rappelle Frank Karlitschek. Dans le même esprit, pas de double licence, pas de développements réalisés en interne sans consultation de la communauté, et la promesse d’une fondation. Le modèle de NextCloud reposera bien sur la commercialisation d’une classique édition premium, avec des fonctions Entreprises dédiées. La société proposera aussi une édition communautaire.
Le fondateur souligne également que les contrats payants d’Owncloud pourront être repris par NextCloud. NextCloud se veut être un remplaçant d’OnwCloud : NetxCloud 9 reposera sur OwnCloud 9 pour fluidifier la migration, assure la société.
OwnCloud, hébergé dans une fondation
Et OwnCloud dans tout ça ? Comme une réaction épidermique, la société OwnCloud a décidé de créer une fondation indépendante pour héberger le projet Open Source OwnCloud. Une fondation dont la vocation est « superviser l’ensemble de l’écosystème d’OwnCloud et de conserver intact le futur » du projet, précise OwnCloud dans un billet de blog. Cela est aussi « un moyen d’être plus ouvert avec nos utilisateurs ». Ce sera en effet à eux de juger.