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Le chômage baisse et le secteur IT recrute en masse
Si le mois de mars a enregistré un recul sensible du nombre de demandeurs d’emplois, la France compte encore plusieurs millions de chômeurs. Parallèlement, certains secteurs comme le numérique peine à trouver des compétences. L’adaptation de la formation est indispensable.
Des bonnes nouvelles sur le front de l’emploi, c’est assez rare ces derniers mois pour ne pas en parler. En effet, le nombre de demandeurs d’emploi de Catégorie A (c'est-à-dire sans aucune activité́) inscrits en mars à Pôle emploi a diminué́ de 60 000 par rapport au mois de février, soit une baisse de 1,7 %. Une première depuis 16 ans (!) mais nous disent les Echos, « l’exécutif exclut tout bug » comme cela c’était produit en 2013.
Passé l’effet de surprise et s’il faut se réjouir que des chômeurs de longue durée aient retrouvé du travail, il convient néanmoins de relativiser ces chiffres. Une grande partie de ces personnes ont basculé dans les autres catégories : B (pour celles qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois) et C (plus de 78 heures).
Au total, les inscrits à Pôle emploi, dans les trois catégories - A, B, C - sont 8 700 de moins qu’à la fin février. Et les chômeurs de Catégorie A sont encore plus de 3,5 millions en France métropolitaine.
Lors de la publication de son communiqué, le ministère du Travail a également mis l’accent sur son Plan d’urgence pour l’emploi, qui doit se traduire « par un doublement du nombre d’actions de formations ouvertes aux demandeurs d’emploi » . A la clé 500 000 formations supplémentaires qui « permettront aux demandeurs d’emploi de saisir les opportunités offertes dans les métiers qui peinent aujourd’hui à recruter et dans les secteurs d’avenir ».
40 000 cadres recrutés dans l’IT en 2016
Et ça tombe bien car certains secteurs peinent à trouver des compétences. Le baromètre réalisé par le site d’emploi Jobintree pour le premier trimestre 2016 montre par exemple que la santé, l’automobile et l’informatique ont de grosses difficultés à recruter.
Pour des raisons, précise le site, « aussi variées que le numerus clausus très restrictif ou le manque de formations dispensées pour accéder à certains postes en tension. A contrario, certains métiers continuent d’être submergés de candidatures ».
Une situation que met régulièrement en avant le Syntec numérique. Lors d’une conférence au début du mois d’avril, le représentant des entreprises du numérique a en effet annoncé que le secteur devrait recruter près de 40 000 cadres en 2016 dont beaucoup de jeunes diplômés ou des candidats ayant entre un et cinq ans d’expérience.
Régulièrement, les ESN et autres entreprises technologiques déplorent de ne pouvoir trouver les compétences requises pour mener leurs grands projets de transformation digitale. Et on peut craindre que les milliers de postes espérés par le Syntec ne seront pas pourvus cette année. Ce qui est d’autant plus paradoxal que le nombre de chômeurs dans l’IT ne baisse plus, même s’il est bien en dessous de la moyenne nationale (6% au lieu de 11%).
La raison de ce décalage ? L’inadéquation de l’offre à la demande. En clair des professionnels dont les compétences ne sont plus adaptées aux enjeux actuels. D’où l’urgence de formations qualifiantes et surtout répondant aux besoins des entreprises.