Les méthodes agiles s’installent dans les entreprises
Les méthodologies agiles ont le vent en poupe et montent en puissance dans les entreprises asiatiques et européennes, révèle le baromètre de VersionOne
Les méthodologies de développements agiles ont atteint un niveau élevé de maturité, a révélé la 10e édition de l’étude State of Agile, réalisée par l’éditeur VersionOne. Si certes l’agilité n’est pas encore complétement entrée dans les mœurs, elle n’en est vraiment pas loin. Un impressionnant 95% des 3 800 utilisateurs des outils de VersionOne affirment que leur entreprise a recours à l’agilité. 24% d’entre eux travaillent dans des entreprises de plus de 20 000 personnes – ce qui représente une augmentation de 3% par rapport à 2014. Un signe que l’agilité, autrefois la marque des petites entreprises et des startups, a trouvé sa place dans les SI professionnels.
Mais quels sont les moteurs de cette adoption ? Réponse : les mêmes trois éléments qui reviennent régulièrement : la capacité à gérer le changement de priorité, l’augmentation de la productivité des équipes et celle de la visibilité des projets.
Sauf que Stephen Elliot, vice-président chez IDC, a une autre vision des choses : « la réalité est que la part consacrée au développement dans les budgets des métiers reçoit beaucoup plus d’attention de nos jours », explique-t-il. « Ce qui signifie que les entreprises doivent optimiser. »
« L’agilité fournit ce que les responsables ont besoin en matière d’optimisation »
« Les budgets dédiés à l’IT étant de plus en plus décidés par les responsables métiers, l’optimisation devient la règle prioritaire. Je pense qu’en réalité, tous les chefs de services doivent se demander comment optimiser, comme s’organiser et comment cela peut-il avoir un impact plus important sur mes activités. On accepte l’idée que l’agilité est la méthode pour optimiser. Elle n’est pas parfaite, mais fonctionne bien si vous y dédiez du temps et de la formation. L’agilité fournit ce que les responsables ont besoin en matière d’optimisation. »
Parmi les entreprises qui ont déjà recours à l’agilité, 85% ont en place des équipes distribuées – ce qui représente un bond en avant (seulement 35% il y a 3 ans). Ce qui n’est pas surprenant pour Stephen Elliot : « Cela s’apparente à semer des graines. Les racines prennent puis cela commence à pousser. Plus le nombre de personnes qui y sont confrontées est élevé, plus d’autres seront convaincus de l’essayer », ajoute-t-il. Et avec toute l’attention portée actuellement à DevOps – parfois symbole de l’agilité 2.0 -, les responsables métiers pourraient bien être amenés à considérer l’agilité, avant de passer à l’étape suivante et d’aller plus loin.
Selon l’étude, les utilisateurs de l’agilité, au stade early-adopters, comptent pour l’heure pour 33% des déploiements, tandis que 17% s’identifient comme des utilisateurs matures. Seulement 1% des répondants soutient que la mise en place de méthodes agiles a échoué dans les entreprises.
Il n’est pas surprenant de constater que 63% des répondants affirment être « bien informés » ou « extrêmement bien informés » sur le développement agile.
Si 56% des répondants ayant recours à l’agilité sont situés aux Etats-Unis, les méthodes deviennent aussi populaires en Europe, où résident 26% des répondants (contre 21% en 2014). 11% des répondants proviennent d’Asie.
Parmi les cas d’usages de l’agilité, l’étude révèle que les réunions quotidiennes (Daily Stand-up) sont les plus considérées (83%). La priorisation des backlogs (82%), les itérations courtes (79%), les rétrospectives (74%) et les plannings d’itération (69%) suivent.
Enfin, autre enseignement intéressant de cette étude, « la culture ou la philosophie de l’entreprise » est encore pointé du doigt par 46% lorsqu’on parle d’échec de mise en place de méthodes agiles. Une culture considérée comme diamétralement opposée à ce que représente l’agilité. Autres raisons évoquées, la manque d’expérience, de support du management ou encore celui d’une période de transition culturelle.
Traduit et adapté par la rédaction