SAP lance un club mondial de CDO depuis Paris
SAP souhaite prendre le leadership de la chasse au Chief Data Officer. Ce club regroupera des décideurs ayant pour problématique la transformation numérique de leurs organisations. Mots d’ordre : partage, discrétion, bienveillance et neutralité technologique.
SAP cherche à fédérer les dirigeants d’entreprise autour d’une initiative visant à les rassembler au sein d’un club international portant sur la transformation numérique des organisations. Une initiative qui prend racine en France, où l’éditeur allemand s’est associé à Faurecia - équipementier automobile et importante référence locale de SAP - sous l’égide de Chakib Bouhdary, Digital Transformation Officer de SAP.
Accompagner les dirigeants sur le chemin stratégique de la donnée
« Il y a quelques mois, à l’occasion de discussions avec des clients sur la numérisation, nous avons constaté un paradoxe : il existe une disparité sur le sujet quant à la maturité par secteur et par taille d’entreprises… mais également de nombreux points communs dans les approches. Et surtout une volonté de partager entre pairs sur les expériences concrètes ».
De ces échanges est donc née l’idée d’organiser une communauté sur des problématiques stratégiques et des questionnements communs, quelle que soit la fonction, sur l’innovation et l’économie numérique.
Une approche que SAP souhaite centrer sur la valeur de l’IT et sur l’obligation de bouger dans les organisations. Une approche innovante selon Chakib Bouhdary pour qui les approches actuelles sont soit orientées « conseil » autour des applicatifs soit fondées sur la « curiosité » mais rarement sur la réalité stratégique des entreprises.
Le niveau de maturité est bien sûr différent, notamment selon les secteurs. Mais cette disparité est vécue comme un facteur positif. Chakib Bouhdary constate que « certaines entreprises en première ligne, notamment liées au eCommerce, sont à la recherche de solutions d’exécution ou d’optimisation de ce qui est déjà en place. D’autres, par exemple dans l’industrie lourde, sont plus en observation, en recherche de méthodes et de directions stratégiques. On sent les tiraillements entre ceux qui veulent bouger au sein des organisations et ceux qui sont plus conservateurs ».
Début avril s’est donc déroulé un premier forum en France qui doit constituer la pierre de base de la future communauté.
Un choix qui ne doit rien au hasard. Chakib Bouhdary affirme que « la France est plutôt en avance, avec une fonction CDO (Chief Data Officer) déjà très développée dans les grands-comptes ». Pour preuve la présence en premier partenaire de David Degrange, le jeune CDO de Faurecia qui représentera le groupe là où Bertrand Eteneau, CIO, est l’interlocuteur traditionnel de SAP.
« Dans les faits Il s’agit d’adresser les CDO au niveau du rôle plus que de la fonction. Il existe une grande disparité en fonction de la maturité de l’organisation et toutes les fonctions métiers impliquées dans la transformation seront concernées. Mais attention, on veut travailler à l’échelle des dirigeant sur une approche stratégique plus que tactique ».
Un club qui s’ajoute aux clubs utilisateurs SAP
Officiellement, l’initiative s’inscrit donc en complément des clubs utilisateurs existants et qui fédèrent déjà nombre de grands comptes dans le monde autour des CIO clients de SAP.
Pour Chakib Bouhdary « nous sommes sur la valeur pour l’utilisateur tandis qu’à l’USF (le club des utilisateurs français de l’éditeur, ndlr) par exemple il s’agit plus d’aborder les solutions au sens techniques, moins au niveau stratégiques ».
Un coup d’œil aux travaux et aux enjeux discutés au sein de l’USF et de l’AGUD, son homologue américaine, indique cependant que la transformation stratégique et numérique est déjà au menu des CIO depuis de nombreuses années. Et que les zones de recoupement risquent donc d’être nombreuses, même si le niveau des interlocuteurs doit normalement être différent. D’autant que la chasse au CDO – également au menu des principaux concurrents de SAP – mène souvent au CIO ou à son entourage proche.
Néanmoins Chakib Bouhdary explique que « ces derniers jours nous avons vraiment avancé avec pas mal de sociétés françaises représentées. Un agenda a été fixé avec deux ou trois sujets clés qui vont structurer la suite. Nous avons également vu avec ces entreprises comment s’organiser à travers un comité où les entreprises utilisatrices seront très représentées et auront un rôle décisif concernant les adhésions. A ce niveau le partage est clé et je dois avouer être surpris du niveau d’ouverture des gens sur ce sujet. Les sociétés sont prêtes y compris à héberger des réunions sur leurs sites ! Bien sûr en toute discrétion mais avec beaucoup de volonté de partage et d’échange ».
SAP se fixe un objectif ambitieux : fédérer 500 compagnies dans le monde entier d’ici la fin de l’année à partir de l’expérience parisienne.
Un Club et 5 services
SAP compte organiser rapidement des événements dans le monde entier, sur la base d’un calendrier de rencontres et d’échanges.
Il s’agira dans un premier temps de mettre en place des choses simples : un portail d’échange et d’information avec de la mise à disposition du contenu mais également un outil de partage de type forum, avec cependant une logique très confidentielle et très sélective.
Cinq services doivent plus précisément être déployés :
- une vingtaine d’événements physiques à un niveau très élevé de décision stratégique
- un axe numérique avec un portail d’échange orienté innovation sur la base du partage d’expériences (les « non-partageurs » seront exclus, conformément à l’une des décisions les plus fortes du comité fondateur réuni Paris)
- Un forum
- un service « digital concierge » doit permettre de créer du lien et de gérer toutes les demandes formulées par la communauté
- un outil de benchmarking (études,…), fondé sur le savoir-faire SAP, qui autorisera les organisations membres à évaluer leurs stratégies, mesurer leur niveau d’avancement etc.
Selon SAP, l’idée est d’ajouter des services sur la base des retours de la communauté elle-même.