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Le Syntec numérique, confiant pour 2016
Le secteur s’attend à une croissance de 18% sur les nouveaux marchés et devrait recruter 40 000 cadres. Une ombre au tableau cependant : les télécoms qui continuent de supprimer des emplois
Guy Mamou-Mani était particulièrement en forme ce 6 avril pour présenter les perspectives 2016 du Syntec Numérique, organisation professionnelle qu’il préside jusqu’en juin prochain. Il est vrai que la situation est plutôt encourageante. Les entreprises du secteur (comprenant trois branches : conseil et services ; édition de logiciels et conseil en technologie) pèsent plus de 50 milliards d’euros et devraient afficher une croissance globale de 2,6% en 2016. Un chiffre supérieur à celui enregistré en 2015 (+2,2%) mais qui montre de grandes disparités.
Alors que les activités traditionnelles ont tendance à stagner, les SMACS (Social, Mobility, Analytics, Cloud et Security) sont en plein essor : +18,2% attendus en 2016 pour des domaines qui représentent désormais 16% du chiffre d’affaires du secteur. L’étude montre par ailleurs que les projets numériques sont de plus en plus souvent gérés conjointement par le métier et la DSI (43% des projets) et non plus par l’IT seule (37%).
27% de femmes dans l’IT
Sur le plan des ressources humaines, les chiffres sont également plutôt bons. Le secteur qui emploie 412 000 salariés est un fort recruteur de cadres : plus de 40 000 d’entre eux devraient être embauchés en 2016, davantage que la banque et l’industrie réunies.
L’IT est aussi un fort recruteur de jeunes diplômés (62%), mais peine toujours à attirer les femmes (27% contre 46% dans le reste de l’économie).
Autre ombre au tableau : un taux de demandeurs d’emploi (6%) qui, même s’il demeure inférieur à la moyenne nationale, continue d’augmenter et concerne surtout des techniciens et des employés. Pour les dirigeants du Syntec, deux raisons à cette progression : « l’arrivée des SMACS qui bouleverse le besoin en compétences des métiers » et nécessite d’accélérer sur la reconversion professionnelle, et surtout l’impact des télécoms où beaucoup d’emplois ont été supprimés ces deux dernières années.
Avant de céder la place à l’un des deux candidats en lice pour le remplacer (Godefroy de Bentzmann, co-président de Devoteam ou Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora), Guy Mamou-Mani a appelé les pouvoirs publics et l’Etat en particulier « à ne pas entraver le rythme des secteurs du numérique » mais au contraire à en faire un atout pour l’économie française.