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EMC fait évoluer sa plate-forme SDS ScaleIO
La version 2.0 de ScaleIO, annoncée hier, promet plus de sécurité, une meilleure résilience et également un support plus large. CoreOS, Ubuntu, OpenStack ou Docker peuvent désormais interagir avec la technologie logicielle de stockage distribué d'EMC.
ScaleIO, la solution de stockage logiciel née en Israël et rachetée en 2013 par EMC continue d’évoluer avec la sortie de la version 2.0 du logiciel. ScaleIO est une technologie de stockage distribuée en mode bloc qui permet de créer des pools de stockage mutualisés en agrégeant la capacité disque présente sur les nœuds contribuant du stockage au cluster.
Contrairement à la plupart des solutions de Software Defined Storage, ScaleIO n'impose pas à tous les nœuds de contribuer au pool de stockage pour participer au cluster de stockage. Certains peuvent se borner à consommer de la capacité. Un autres des atouts phares de la technologie est que les nœuds n’ont pas à être homogènes. Ils peuvent utiliser des OS différents (Windows, Linux, vSphere) et même offrir des caractéristiques de stockage très différentes, tant en termes de capacité que de performances (disques durs ou SSD). ScaleIO offre aussi des points d’intégration avec OpenStack (Cinder) avec VMware vCenter, avec Mirantis Open Stack mais aussi avec les capacités de gestion de volumes de Docker ou avec Mesosphere. Enfin, la technologie est capable de monter en charger comme nulle autre. Plusieurs milliers de noeuds peuvent ainsi participer au même cluster selon EMC (même si cela n'est pas forcèment raisonnable) et un cluster 100% Flash de 128 noeuds a récemment été mesure à 31 Millions d'IOPS en lecture de blocs de 4K et à 23,7 millions d'IOPS mixtes - 70% en lecture et 30% en écriture.
ScaleIO 2.0 : plus sûr, plus résilient et plus ouvert
Les principales nouveautés de la version 2.0 portent selon EMC sur trois grands piliers : la sécurité, la résilience et le support d’un plus grand nombre d’environnements. Côté sécurité, ScaleIO supporte désormais le protocole IPv6, ainsi que l’intégration avec Active Directory et LDAP. Les différents composants de la solution se valident également les uns avec les autres pour éviter qu’un composant non déclaré ne puisse rejoindre le cluster. Enfin, les composants communiquent désormais entre eux de façon chiffrée. Le chiffrement des données au repos (Data at Rest Encryption) est annoncé dans le cadre d’une version mineure pour le second trimestre.
Côté résilience, les données font désormais l’objet d’un checksum à la source et à la cible afin de vérifier qu’elles n’ont pas été corrompues en transit avant leur écriture. Il est aussi possible maintenant de marquer un nœud pour maintenance, ce qui de déclencher une redistribution des données sur le cluster le temps du redémarrage d’un nœud. ScaleIO attend alors le retour du nœud dans le cluster pour resynchroniser les données ce qui est bien moins consommateur qu’une redistribution complète des données. Il est aussi possible de déclencher une redistribution des données de façon proactive afin de maintenir la pleine redondance du cluster si l’on souhaite mettre à la retraite un nœud de stockage.
ScaleIO supporte désormais jusqu’à 5 nœuds pour la gestion des métadonnées du cluster. 3 nœuds peuvent être utilisés pour le stockage des métadonnées elles-mêmes (dont un maitre actif et deux esclaves en mode stand-by) et deux autres nœuds jouent le rôle de témoins (ou tie-breaker) en cas de défaillance des nœuds de métadonnées.
Enfin, ScaleIO a été intégré à l’infrastructure de supervision à distance d’EMC (le service eSRS pour EMC Secure Remote Service). La technologie peut donc transmettre en direct l’état du cluster à un centre de contrôle et de supervision d’EMC, qui se chargera d’assister les clients en cas de problème ou de les alerter sur un problème éventuel à venir.
Les autres nouveautés portent surtout sur l’extension des environnements supportés par le logiciel. ScaleIO s’interface désormais nativement avec OpenStack, avec CoreOS et Docker (via un mécanisme de support spécial) et devrait aussi prochainement faire de même avec VMware Photon OS. Ubuntu 14.04 LTS a aussi été ajouté à la liste des OS supportés (et une série de charmes Juju est prévue dans les mois à venir pour simplifier l’intégration avec Ubuntu OpenStack). ScaleIO dispose également d’une interface RestFul et s’intègre avec Ansible et vCenter. Une nouvelle interface web permet enfin de piloter plus simplement un cluster (provisioning de volumes, gestion des performances…).
ScaleIO 2.0 est en téléchargement sur le site d’EMC et le logiciel est libre d’utilisation à des fins de test, ce sans aucune limitation en matière de nombre de nœuds ou de capacité. Ce qui permet de réaliser sereinement un POC avant toute adoption en production.