Sage
ERP : Sage X3 passe au SaaS
La solution est également annoncée en Cloud privé. Un PaaS devrait suivre pour héberger, en mode Cloud public, les développements et les adaptations faits maison.
Sage continue de faire évoluer son offre vers le SaaS en portant son ERP, Sage X3, sur le Cloud. Après l'Amérique du Nord et le Royaume-Uni, cette déclinaison est disponible en France à partir d'avril en deux modes : dans une infrastructure de Cloud public et en Cloud privé.
En Cloud public, Sage X3 s'appuiera sur les datacenters d'AWS. Quant au Cloud privé, l'option permettra de customiser la plateforme ERP en hébergeant également les développements spécifiques qui ont été réalisés sur site pour l'adapter à des verticaux particuliers.
Par les voix de son directeur Directeur Général, Serge Masliah, et de son Directeur Marketing Produits, Claude Cordier, Sage France assure que la version SaaS de X3 bénéficie d'une parité fonctionnelle avec sa grande sœur sur site.
Il s'agit néanmoins d'une offre standard - certes « très paramétrable en natif » (pour ajouter un champs ou étendre composant métiers) - mais qui ne bénéficiera pas d'un PaaS pour créer des extensions. En tout cas pas dans un premier temps. « Le but est de préserver un déploiement rapide », explique Claude Cordier.
Sage X3 en SaaS cible clairement les ETI, un segment de marché où - de l'aveu même de Serge Masliah - Sage a plus de mal à s'imposer qu'auprès des TPE/PME. Même si, toujours d'après le DG, « le tissu économique français reste très porteur ».
Sage : « consumer first », plutôt que « no software »
« Nous estimons qu'il y aura cette année 25 000 projets d'investissement ERP dans le monde, 12 000 en Europe et 1 000 à 1 200 projets en France (...) dans des sociétés de 100 à 2000 employés, qui réalisent un chiffre d'affaires de 10 millions d'Euros minimum, et qui possèdent une équipe IT ».
Sage X3 en mode Cloud visera donc localement ce millier de projets, « souvent des entreprises multi-sites qui veulent s'internationaliser ». Des sociétés pour qui la rapidité de déploiement est un facteur clef de décision (Sage avance un déploiement en 30 jours, sur des données propres).
Ceci étant, pour l'éditeur britannique, il ne s'agit pas encore d'une révolution du marché de l'ERP. « La demande pour le Cloud reste encore minoritaire, même si elle progresse », constate Serge Masliah. « Le Cloud aujourd'hui, c'est 20% des flux métiers ».
Pas question donc, de passer au 100% Cloud. « Nous, nous voulons accompagner nos clients face à cette nouvelle demande, et ne pas les pousser contre leurs grés », résume le DG. D'autant plus que « l'évolution de l'existant se fait par domaine, lentement (d'où) la volonté de proposer nos solutions à la fois sur site, dans le Cloud et en mode hybride ».
Une position qu’il résume en une phrase : « Sage n'est pas "no software", nous sommes "consumer first" » (allusion au slogan de Salesforce.com, son concurrent dans les CRM).
Pas d'encouragement particulier à aller sur le Cloud, donc, et par conséquent pas d'objectifs commerciaux précis pour X3 en mode hébergé. « Aujourd'hui Sage X3, c'est 10 % du marché en France. Nous espérons doubler d'ici deux ans avec ces offres ».
Vers un PaaS
Sur la longue route de l’ERP post-moderne, cette offre SaaS de X3 est « un premier pas » pour l’éditeur.
Plusieurs modules devraient rapidement venir étoffer l’offre standardisée. Et surtout, dixit Isabelle Saint-Martin, Chef de Marché ERP Mid-Market Europe de Sage, la version Cloud public va à terme proposer les développements et le support des verticaux personnalisés. Car une des caractéristiques revendiquée de l’offre est d’être « une plateforme ». Autrement dit, une base sur laquelle il est possible de construire en collaboration une solution adaptée, comme pour l’automobile avec Kardol (solution qui a été labellisée par le secteur en octobre 2015).
A la clef, une Marketplace devrait permettre de commercialiser et de partager ces extensions/micro-verticaux avec tout l'écosystème. En résumé, un PaaS devrait compléter le SaaS.
Avant ce PaaS, « le premier gros dossier a porté sur le Cloud privé », explique Isabelle Saint-Martin. Plus simple à mettre en place pour Sage. Mais aussi parce qu’avant de lancer un PaaS digne de ce nom, il faut sensibiliser l'écosystème aux contraintes de développements pour que ceux-ci soient pleinement adaptés aux différents environnements.
Sage ne donne pas encore de date pour cette plateforme publique complémentaire, mais la sensibilisation est déjà entamée. « Depuis environ 18 mois, nous travaillons avec les ISV, les intégrateurs et nos gros partenaires pour qu'ils puissent se préparer et adapter leurs développements actuels au Cloud », conclut Isabelle Saint-Martin. De quoi avoir une parité réellement totale entre la la v7 de Sage X3 sortie en 2014 et celle, à venir, dans le Cloud.