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Orange cherche à s’offrir Lexsi
L’opérateur indique être entré en négociations exclusives pour racheter ce spécialiste français du renseignement sur les menaces.
C’est une petite pépite sur laquelle Orange cherche à mettre la main, avec Lexsi. Parfois présenté comme le Mandiant français, Lexsi est particulièrement réputé pour son CERT, le plus important du secteur privé en Europe.
Dans un communiqué, Orange explique vouloir accélérer ainsi le développement d’Orange Cyberdefense, la filiale d’Orange Business Service spécialisée dans la sécurité informatique.
C’est avec le rachat d’Atheos, cabinet de conseil spécialisé dans la gestion des identités et des accès, qu’Orange s’est véritablement lancé, début 2014, sur ce marché. L’an passé, Michel Van Den Berghe, directeur d’Orange Cyberdéfense et ancien président et fondateur d’Athéos, nous expliquait que l’opérateur souhaitait être « un acteur majeur du domaine » de la cybersécurité, capable d’accompagner de bout en bout les entreprises dans le cadre de leur transformation numérique, et être « reconnu comme l’un des gros acteurs du marché de la cyberdéfense ». Le rachat de Lexsi, qui devrait être finalisé au second trimestre, renforcerait assurément la crédibilité d’Orange.
Cette opération s’inscrit dans une tendance de fond à la consolidation et à la structuration du marché français – voire au-delà – de la sécurité des systèmes d’information, engagée depuis plusieurs années.
Fin 2014, Deloitte s’est ainsi rapproché d’Hervé Schauer Consultants. Fin mars 2015, Solucom a de son côté misé sur Hapsis. Et c’est sans compter avec de multiples opérations de renforcement des offres ou de croissance externe. A l’automne dernier, Thales s’est offert Vormetric. Fin janvier, Ernst & Young a recruté Marc Ayadi, lui donnant pour mission d’accélérer son développement commercial en cybersécurité en France, au Luxembourg et au Maghreb. Gapgemini ne manque pas non plus d’ambitions en la matière. Fin 2014, il a confié la direction de sa practice cybersécurité à un spécialiste du sujet, Franck Grèverie, ancien de Thales et de Bull.
Thales, justement, vient d’inaugurer un nouveau centre opérationnel de sécurité (SOC), à Elancourt, en région parisienne. Ses équipes doivent traiter 3 milliards d’événements de sécurité par jour, en supervisant plus de 20 000 équipements. Plus de 120 personnes peuvent être mobilisées pour intervenir en cas de crise.