Cet article fait partie de notre guide: Le « Who’s Who » du Stockage Flash

IBM parie sur le stockage Flash et sur le software-defined pour 2016

Dans une entretien, le CTO des systèmes Flash d'IBM, Andy Walls , explique que la stratégie de la firme repose sur la Flash, l'offre de software-defined storage Spectrum et sur la virtualisation intégrée à ses baies Storwize.

La stratégie d’IBM pour rester compétitif sur le marché du stockage s’appuie sur son offre logicielle Spectrum Storage, sur ses systèmes de stockage Flash et sur ses solutions de virtualisation du stockage.

C’est ce qu’Andy Walls, le CTO et architecte en chef des systèmes Flash d’IBM a récemment expliqué à nos collègues de SearchStorage.com lors d’un récent entretien portant sur les plans de la société et sur l’évolution du marché du stockage. L’une des technologies que Walls voit notamment décoller cette année est le software defined storage, un marché sur lequel IBM est présent via son offre Spectrum Storage (fruit d’un remarquage massif des solutions IBM en février 2015).

Il y a beaucoup de mouvements dans l’industrie du stockage, y compris l’acquisition en cours d’EMC par Dell. Quels sont les piliers de l’offre IBM dans ce marché en plein bouleversement ?

Andy Walls : Vu du côté d’IBM, notre offre de stockage repose sur trois piliers. Le premier est que nous pensons que notre offre flash est réellement transformatrice. La Flash est un élément fondamental de l’offre IBM. Je l’entends de la part de nos dirigeants, mais aussi venant de la bouche de nos clients, et ce n’est pas qu’une question de performance, même si cette dernière joue un rôle. Lorsque vous touchez à des applications comme l’analytique ou à des workloads modernes, être capable de délivrer une performance homogène sans avoir à consommer un grand nombre de ressources est fondamental.

Nous pensons aussi que le software defined est plus qu’une mode. Nous grands clients nous disent qu’ils veulent tirer avantage de serveurs de commodités, d’équipements qu’ils ont déjà, par exemple pour le stockage de données « froides ». Ils veulent utiliser ces équipements et les transformer en stockage en s’appuyant sur du logiciel. Notre offre de software-defined – la famille Spectrum – est un élément clé de notre portefeuille de stockage.

Et puis il y a la virtualisation du stockage, qui permet aux clients de disposer d’une interface d’administration unique quel que soit le stockage sous-jacent mis en œuvre. Cela devient important de proposer une couche de virtualisation qui propose des services de copie et des fonctions unifiées. Les clients n’ont pas à former leurs équipes [sur une nouvelle interface] chaque fois qu’ils achètent une nouvelle baie. Notre famille Storwize et le portefeuille qui les entoure sont clés pour ce besoin.

Quelle approche pour le software defined storage chez IBM

Vous avez évoqué la possibilité de faire tourner des logiciels de stockage sur des serveurs de commodité. IBM a-t-il fait le bon choix en vendant ses serveurs x86 à Lenovo ?

Walls : nous sommes désormais à même de nous concentrer sur nos serveurs Power et z et nous travaillons avec des partenaires pour nos offres de stockage. Mais votre remarque est pertinente. [Avec] notre approche software-defined, nous voulons nous déployer sur des serveurs de commodité et nous souhaitons travailler avec tous les fournisseurs du marché. Cela fait partie de nos forces, dans la mesure où nous avions des serveurs x86. Nous comprenons bien comment fonctionnent les différents serveurs et nous pensons être dans une position spéciale pour travailler avec de multiples fournisseurs.

 

Est-il vraiment possible de faire fonctionner des logiciels de stockage sur des serveurs de commodité sans intégration ou optimisation spécifique ?

Walls : Oui, avec un peut d'intégration. La question est toujours, « comment définissez-vous le matériel de commodité ? ». Est-il possible de choisir n’importe quel serveur et de faire fonctionner votre logiciel ? La réponse à cette question est plutôt non. Il n’est pas possible de tout faire, mais nous travaillons avec les principaux fournisseurs de serveurs et nous avons une liste de matériels supportés et nous travaillons aussi avec nos clients. Souvent, les entreprises qui se lancent ne le font pas sur un ou deux serveurs mais sur des dizaines ou dans certains cas des centaines, voire des milliers. Nous travaillons alors avec nos clients pour voir quels sont leurs besoins et pour nous assurer que nous supportons ces serveurs et leurs capacités.

Comment s’intègre l’acquisition de la technologie de stockage objet de Cleversafe dans votre stratégie ?

Walls : Nous sommes réellement excités par l’objet. L’une de nos prédictions était que le stockage « froid » deviendrait un sujet chaud. Il est très, très important pour nous d’avoir à notre portefeuille une capacité de stockage objet capable de faire face à l’énorme quantité de données archivées et de données froides qui existe dans les entreprises. Mais je ne peux pour l’instant entrer trop dans les détails sur leurs plans.

La Flash et l'archivage de données

Voyez-vous un rôle pour la flash dans l’archivage de données ?

Walls : Vos données actives devraient définitivement être sur la flash. Mais laissez-moi vous en dire plus sur ma définition de données actives. Je rencontrais récemment un acteur du monde de la santé et ils m’ont dit : « vous considérez peut-être votre radio d’il y a cinq ans comme une archive ». Mais pour eux, c’est une donnée active car si vous allez chez le docteur et qu’il a besoin d’accéder à cette radio pour la consulter, il faut qu’elle soit accessible dans un délai rapide, afin que le docteur puisse faire son diagnostic rapidement et passer au patient suivant.

Comme le concept de donnée active s’étend, la quantité de données qui doit potentiellement être stockée sur flash s’accroît. Maintenant imaginez que nous étendions la discussion aux photos que vous avez prises l’été dernier, que vous n’avez pas encore regardé et que vous ne regarderez probablement pas. Si vous décidiez finalement de les consulter, une seconde ou deux de plus ne serait pas un problème. Je pense qu’il y a encore de la place pour un support de stockage froid, qu’il s’agisse de la bande ou de disques durs capacitifs. Mais je pense aussi que nous allons voir de plus en plus de données que l’on aurait autrefois considérées comme des données d’archive être stockées sur de la Flash. Si vous voulez réaliser des opérations analytiques en temps réel, il faut accéder aux données rapidement. Ce ne seront pas forcément des données accédées régulièrement, mais quand vous en aurez besoin, vous en aurez besoin vite. De ce fait, la flash va trouver une place dans des applications qui traditionnellement relevaient de l’archivage. Les avantages en matière de consommation énergétique, de support et autres seront tels que cela sera économique pour les clients.

 

Quel type de Flash sera utile pour l’archivage ?

Walls : Je pense qu’il y aura notamment une place pour les mémoires 3D TLC. Nous allons continuer à voir des composants proches de ceux utilisés par le grand public apparaître dans le monde du stockage d’entreprise, et ils pourraient s’avérer très utiles pour le type d’applications que vous mentionnez.

 

IBM ne supporte pas ces technologies pour l’instant. Sont-elles sur la roadmap pour le futur ?

Walls : Nous regardons et travaillons sur ces technologies avancées.

 

Prévoyez-vous l’extinction des disques durs, ou du moins des disques durs performants ?

Walls : Il y a 25 ans, j’avais un directeur chez IBM qui disait que la bande était morte. Nous voici 25 ans plus tard et la bande fait toujours partie de notre stratégie d’archivage. Je n’entrevois pas la fin des disques durs dans les cinq prochaines années. Ce que vous allez voir est l’émergence de disques lents et à forte capacité. L’un des problèmes est que les gains de capacité dont nous avons bénéficié au cours des trois à quatre dernières décennies vont ralentir. Le disque est toujours une technologie très abordable, qui offre une grosse capacité dans un petit format, et il est adapté tant que vous ne devez pas y accéder trop fréquemment.

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