Cisco lance HyperFlex, sa propre offre hyperconvergée

Cisco a dévoilé hier son offre hyperconvergée HyperFlex, qui s'appuie sur la plate-forme logicielle de SpringPath. Le constructeur répond ainsi avec retard à ses concurrents et entend renouer avec la croissance sur le marché des serveurs.

Cisco a confirmé hier les rumeurs lui prêtant l’intention de se lancer sur le marché des systèmes hyperconvergés en dévoilant ses systèmes HyperFlex, une offre d’infrastructure hyperconvergée qui s’appuie sur ses systèmes UCS et sur la technologie logicielle de SpringPath, une start-up dont Cisco est l’un des actionnaires.

Selon Cisco, les systèmes HyperFlex surpassent les systèmes hyperconvergés de première génération « qui étaient sévèrement limités en matière de performance, de flexibilité et de simplicité face aux besoins modernes en matière de microservices, de containers, d’applications et de cloud ». Nutanix, VMware et Simplivity, qui trustent le podium des systèmes hyperconvergés seront heureux de l’apprendre, de même que leurs clients qui ont fait le choix de ces infrastructures sans apparemment percevoir ces limitations critiques des systèmes hyperconvergés de « première génération »…

Un éveil tardif à l’hyperconvergé

Historiquement, Cisco a fait le choix stratégique de se tenir à l’écart du marché du stockage, en partie du fait de ses alliances dans les systèmes convergés avec EMC et NetApp (mais aussi avec des constructeurs comme Nimble Storage ou Pure Storage). Cela n’a pas eu d’impact sur ça croissance jusqu’au dernier trimestre, durant lequel les ventes du constructeur ont légèrement reculé après 6 ans de croissance continue.

Le problème auquel est confronté le constructeur est que nul ne croit sérieusement que l’intégration de VCE au futur ensemble Dell/EMC n’aura pas d’impact sur la vente de serveurs Cisco (VCE représente entre un quart et un tiers des ventes Datacenter de Cisco…). Et Cisco a aussi pris du retard sur le marché de l’hyperconvergé. Ses grands concurrents, Dell, HP ou Lenovo disposent tous de leurs propres offres ou ont noué des accords OEM avec les acteurs majeurs du secteur (Nutanix pour Dell, Nutanix et Simplivity pour Lenovo).

Il devenait donc urgent pour le constructeur de proposer une offre hyperconvergée cohérente, afin, d’une part, de répondre à la menace des nouveaux acteurs comme Nutanix et Simplivity, et, d’autre part, de combler le trou béant qui existe dans son offre en matière de stockage.

 Cisco HyperFlex Data Platform : SpringPath, à la sauce Cisco

La plate-forme HyperFlex de Cisco n’est autre qu’une déclinaison de l’offre de SpringPath, une jeune start-up dont Cisco est l’un des actionnaires. HyperFlex est une offre d’infrastructure hyperconvergée qui s’appuie sur les briques d’infrastructure serveur et réseau de la gamme UCS et s’intègre aussi avec la technologie de réseau SDN maison, Cisco ACI. L’hyperviseur utilisé par la plate-forme est VMware vSphere.

Comme chez Nutanix ou VMware, la clé de la plate-forme est le système de fichiers distribué qui permet d’unifier le stockage Flash et disque dur présent sur les différents nœuds pour le présenter sous la forme de pools consommables par vSphere. Ce système de fichiers est accompagné d’une offre riche de services de données parmi lesquels la réplication, la déduplication, la compression, le thin provisioning, le clonage rapide et les snapshots. Techniquement, le système de fichiers de springPath est un file system distribué à base de log (similaire en cela à la plupart des file system modernes). Sa mission principale est de distribuer les données de façon sécurisée entre les nœuds tout en délivrant un haut niveau de performance via plusieurs mécanismes de cache (en mémoire et sur SSD). Le file system maintient de multiples copies de chaque bloc de données (le nombre de copies étant fonctions des politiques définies par l’administrateur).

Le système de fichiers de SpringPath gère le placement dynamique des données via un mécanisme de cache et de « tiering » automatisé. Selon leur « fraîcheur » et leur criticité les données vivent en cache dans la mémoire du nœud ou sur SSD avant d’être finalement « persistées » sur disque dur.

Comme chez la plupart des concurrents, les données ingérées sont systématiquement écrites sur un SSD local puis répliquées sur des SSD distants avant que l’écriture ne soit acquittée. En lecture, le système recherche en priorité une copie locale des données sur SSD avant de rechercher une copie distante, afin de réduire le temps d’accès et la latence. Comme chez la plupart des concurrents, il faut un minimum de trois nœuds pour démarrer un système HyperFlex. Chaque nœud dispose d’un SSD rapide pour le log, d’un SSD pour le cache et de disques durs pour le stockage. Une paire d’interfaces 10 Gigabit Ethernet permet les échanges de données entre membres du cluster.

Sur chaque nœud est aussi installé VMware vSphere ainsi qu’une machine virtuelle de contrôle qui est en fait la machine virtuelle SpringPath. Cette dernière accède aux ressources de stockage (disques durs et SSD) présentes sur les machines en mode PassThrough (via l’API VMware VM_DIRECT_PATH) et permet de les incorporer dans le système de fichiers distribué. Ce système de fichiers est alors présenté aux VM sous la forme d’un point de montage NFS supportant les API VAAI (ce qui permet notamment de contrôler les capacités de snapshot et de clonage depuis l’hyperviseur).

Une offre composée de trois nœuds différents.

L’offre HyperFlex de Cisco débute avec trois familles de nœuds. Les nœuds Cisco HyperFlex HX220c M4 s’appuient sur les serveurs Rack 1U du constructeur et peuvent accueillir jusqu’à 6 disques SAS de 1,2 To, 1 SSD de 120 Go pour les logs et 1 SSD de 480 Go pour le cache (la capacité brute disponible par nœud étant au maximum celle des disques durs, soit 7 To).

Le second type de nœud s’appuie sur les serveurs rack 2U de Cisco. L’HyperFlex HX240c M4 peut accueillir un maximum de 23 disques SAS de 1,2 To et 1 SSD de 1,6 To pour le cache. Comme dans le HX220, un SSD de 120Go, installé sur une carte PCIe sert de disque de log.

Une dernière configuration permet de mixer des serveurs lames Cisco UCS B200 M4 avec un cluster à base de nœuds HyperFlex HX240c M4. Les lames ne contribuent pas au cluster de stockage faute d’espace disque mais peuvent consommer ses ressources.

Selon Cisco, les prix d’un cluster de trois nœuds Hyperflex débutent sous la barre des 60 000$, sans licence vSphere mais avec un an de support 24/7. C’est a priori bien moins cher qu’une configuration Nutanix, mais plus cher qu’une configuration VMware/VSAN ou qu’une configuration Atlantis 100% flash. À titre d’exemple, Atlantis propose une configuration 100%Flash Dell CX-12 avec 4 nœuds bi-Xeon E5-2680v3 et 12 To de capacité Flash utile pour environ 78 000 $.

 

 

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