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Les recettes de Stack Overflow pour recruter des développeurs
Le site communautaire Stack Overflow a réalisé une étude afin de dresser le portrait des développeurs : leurs profils, leurs attentes, leurs rémunérations… Les résultats font apparaître des professionnels soucieux de maintenir leurs connaissances à niveau, mais aussi de leur environnement de travail, lieu, collègues, contenu. Le site se propose d'aider les entreprises à mieux recruter à l'aide de ces mesures et de ces constats.
Vous avez du mal à recruter des développeurs ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seuls. Quel que soit le nom que vous leur donniez, codeurs, informaticiens ou maîtres du Python, il en manquerait environ 5 000 chaque année rien qu'en France. Pourtant, ils sont devenus essentiels au développement et à la croissance des entreprises et pas seulement de celles du secteur numérique.
Le site Stack Overflow, qui a vu le jour en tant que communauté et site de questions/réponses entre développeurs, est devenu un lieu privilégié par les recruteurs pour entrer en relation avec ces profils si recherchés. « Chaque mois, ils sont 40 millions dans 173 pays à utiliser le site dont 1,6 million rien qu'en France », précise Natalia Radcliffe-Brine, directrice marketing EMEA de Stack Overflow. Le site, qui veut faciliter la mise en relation entre l'offre et la demande, propose aux développeurs des offres d'emplois qui correspondent à leurs compétences, sélectionnées en fonction des pages qu'ils ont consultées, des questions et des mots-clés qu'ils utilisent. Les entreprises peuvent ainsi être en relation directe avec les profils qui répondent à leurs besoins.
Des développeurs bien dans leur poste
Stack Overflow a voulu en savoir plus sur ses utilisateurs et a lancé une enquête en ligne en janvier 2016. Le développeur « type » est passionné par son métier et curieux d'apprendre en continu ; ils sont 21% à suivre des cours en ligne. Si la moitié des répondants a un diplôme de niveau master, plus d'un sur deux est un autodidacte en informatique (58%). Le salaire annuel moyen, en France, est de 46 646 dollars (étude menée dans le monde entier), à comparer à 66 000 dollars au Royaume-Uni.
Sans surprise, les deux tiers de ceux qui touchent moins de 20 000 dollars recherchent activement un nouveau poste ; quant à ceux qui gagnent plus de 120 000 dollars, ils ne veulent pas changer de travail.
Résultat notable, seuls 13% des développeurs cherchent activement à changer de poste. Pour les entreprises, la question est donc : « comment attirer les 62% qui ne cherchent pas à bouger mais saisiraient peut-être une opportunité » ? Le site a cherché à comprendre quels étaient les points importants à mettre en avant par les entreprises pour transformer ces développeurs en candidats éventuels.
Curieux de la réalité du poste proposé
Lors du processus de recrutement, les développeurs veulent rencontrer les gens avec qui ils vont travailler, leurs futurs collègues, découvrir les locaux et voir du « vrai code », c'est-à-dire savoir concrètement sur quoi ils vont travailler. « Bien sûr, la question de la rémunération est importante, mais ils sont également très curieux de l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle », ajoute Natalia Radcliffe-Brine. Ils veulent pouvoir continuer à apprendre, participer aux décisions et à la construction de quelque chose de nouveau.
Confronté à de sérieuses difficultés de recrutement, l'éditeur de logiciel e-commerce PrestaShop a constaté que ses locaux excentrés de Paris et le manque de notoriété le pénalisaient. Un déménagement dans un quartier du centre de la capitale et un travail de fond sur sa « marque-employeur » ont permis à l'éditeur de recruter une vingtaine de profils techniques. « Ce travail a consisté à traiter les candidats comme des clients, à les informer tout au long du processus de façon transparente, à nous rendre plus visible sur les réseaux sociaux ou des événements, et à démystifier l'entretien », explique Fiona Cohen, responsable Ressources Humaines de PrestaShop. «Le chargé de recrutement doit aussi être un community manager, surtout dans les start-ups et dans les PME ».