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IBM débourse 2,6 Md$ pour doper Watson Health à la donnée
Big Blue rachète Truven Health Analytics, la 4e acquisition pour sa division Watson Health.
Tout à sa stratégie de muscler Watson Health, IBM a décidé d’investir 2,6 milliards de dollars pour se payer le groupe américain Truven Health Analytics.
Pour IBM, la santé représente le premier secteur susceptible d’intégrer les capacités d’analyse cognitive de Watson. Big Blue a d’ailleurs décliné d’emblée Watson sur cette activité en y dédiant une division Watson Health en avril 2015.
Depuis, cette division s’est construite à force de rachats, tous ayant pour objectif d’alimenter la machinerie cognitive de Watson en données (ou encore en analyses verticales, plus métiers) – un schéma qu’IBM reproduit par ailleurs avec Watson IoT, autre division Watson dédiée à l’Internet des objets avec le rachat de The Weather Company, un réservoir de données météorologiques et de leurs traitements.
IBM a successivement racheté Phytel (analyse de données par population dans le Cloud), Explorys (données cliniques, soins et coûts) en 2014 et Merge Healthcare (traitement de l’imagerie médicale), puis Truven. Au total, IBM affirme avoir investi plus de 4 milliards de dollars pour faire de Watson Health une plateforme Cloud centralisée pour collecter, agréger et analyser des données de santé. IBM a récupéré les informations de quelques 300 millions de patients.
Truven apportera à cet ensemble non seulement ces précieuses données, mais également une base de 8 500 clients (essentiellement américains) et de 5 000 employés (des data scientists, ainsi qu’une kyrielle d’expert du secteur) qui alimenteront IBM en analyses spécifiques.
Mais comme l’avancent très justement le New York Times, posséder ces précieuses données apportées par Truven Health Analytics pourrait bien être déterminant alors que le système de santé américain connait un profond bouleversement : faire basculer le modèle de paiement des prestations de santé vers un modèle de paiement calculés sur les résultats. Une orientation à laquelle contribue par exemple les objets connectés de santé. Dans ce nouveau contexte, offrir une plateforme pour passer ces données de coûts de prestation et traitements à la moulinette cognitive de Watson donne un coup d’avance à IBM. Ce qu’ont d’ailleurs aussi compris d’autres fournisseurs de technologies liées aux données, comme Marklogic dont la base NoSQL motorise une partie de l’ObamaCare.
« Alors que les systèmes traditionnels de santé reposent sur une modèle de paiement à l’acte, les modèles de soins à valeur reposent sur des mesures incitatives qui visent à améliorer la qualité des résultats pour un coût moindre. Ce modèle de paiement nécessite que les fournisseurs, les payeurs ainsi que tous autres acteurs, aient accès à des preuves – des données et des analyses – pour documenter la façon dont chaque composant d’un soin contribue à atteindre un résultat spécifique pour un coût donné », explique ainsi IBM.
Selon IBM, les données et les analyses de Truven donnent des informations de santé de 1 américains sur 3. Autant de données qui intégreront à terme la plateforme Watson Health Cloud.