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VCE tente à nouveau d’exister parmi les infrastructures hyperconvergées

La filiale serveurs d’EMC lance VxRail, une gamme d’appliances clés en main pour exécuter des machines virtuelles au seul format VMware. Elle succède aux éphémères VSPEX Blue.

VMware n’a pas sitôt sorti la version 6.2 de son SDS Virtual SAN, que VCE l’intègre dans une nouvelle infrastructure hyperconvergée : VxRail. Composée de briques 2U intégrant chacune 4 serveurs avec leur stockage, VxRail se veut une solution clés en main pour exécuter les machines virtuelles de VMware vSphere, exactement comme le font les infrastructures hyperconvergées de Nutanix et Simplivity, mais sans les technologies propriétaires de ces derniers. « Par rapport à ses concurrents, notre configuration est livrée prête à l’emploi, avec un logiciel de configuration propre à VCE qui rend l’appliance VxRail opérationnelle 15 minutes après son déballage », indique Philippe Charpentier, architecte Cloud de VCE. 

Il ajoute que VxRail est livré en bundle avec plusieurs applications d’EMC, la maison mère de VCE. On y trouve notamment Avamar pour assurer les sauvegardes et Cloud Array pour étendre le stockage vers des offres Cloud de capacité en ligne. La pile VMware comprend quant à elle les trois logiciels qui composaient feu le bundle EVO:Rail : vSphere (hypervision), vCenter  (administration) et vSAN (alias Virtual SAN, la couche de Software Defined Storage). En revanche, il n’y a ni le réseau virtuel NSX, ni la console de supervision vRealize. L’appliance VxRail de base, qui comprend 4 serveurs avec, chacun, 6 cœurs Xeon, 64 Go de RAM et 3,6 To de capacité disque, suffirait à exécuter entre 100 et 200 VM. Elle coûterait environ 50 000 dollars. 

Un nouveau VSPEX Blue, pour les succursales des utilisateurs de VBlocks 

VxRail succède à VSPEX Blue, la précédente infrastructure hyperconvergée de VCE, lancée juste avant l’été 2015. Cela signifie que, dans le catalogue du constructeur, la nouvelle solution est considérée comme l’ancienne, à savoir un produit d’entrée de gamme marginal : « 90% de nos ventes se font dans les grandes entreprises sur notre gamme d’infrastructures convergées VBlock (les infrastructures convergées sont livrées avec de vraies baies de stockage, ici de marque EMC, alors que les hyperconvergées n’ont que les disques de leurs serveurs, ndr). VxRail a vocation à équiper les succursales de nos clients, puisque ces machines sont administrables depuis le siège d’une entreprise à partir des outils utilisés pour les VBlocks. Les usages typiques de VxRail seront une copie (ou une extension) locale d’un Cloud privé, une batterie de postes de travail virtualisés en VDI ou encore un îlot de serveurs dans le datacenter », détaille Philippe Charpentier.

Sur le plan matériel, VxRail reprend exactement les caractéristiques de VSPEX Blue. Au maximum, on peut y loger 64 serveurs (soit 16 briques 2U, soit 32U en tout), tous fabriqués en marque blanche par le Taiwanais Quanta. Chacun de ceux-ci peut accueillir jusqu’à 28 cœurs x86 (répartis entre deux Xeon), 512 Go de RAM et, au choix, 19 To en SSD ou 10 To en disques durs classiques. VSPEX Blue, en revanche, ne bénéficiait d’aucun bundle et son installation manuelle était plus laborieuse.

Le flou artistique de la pérennité pour un produit concurrent de Dell

Reste à savoir quelles sont les chances pour VxRail de devenir un succès commercial. Philippe Charpentier concède n’avoir vendu que « très peu » de VSPEX Blue en France sur les 9 mois d’existence de la machine. Et quoiqu’il en dise, le rachat de la maison mère EMC par Dell pèse comme une épée de Damoclès sur la pérennité de la machine : VCE, branche serveurs d’EMC, entre en compétition directe avec Dell qui vend lui-même des infrastructures hyperconvergées. Qui plus est, celles-ci sont basées sur les solutions de Nutanix, le leader dans le domaine. « Le rachat d’EMC par Dell ne s’est pas encore fait ! Nous avons les mains libres et nous abordons le marché en tant que concurrent de Dell », revendique Philippe Charpentier. 

Par ailleurs, Virtual SAN de VMware n’est pas le seul logiciel SDS du marché à pouvoir transformer une batterie de serveurs sous vSphere en infrastrucure hyperconvergée. EMC propose par exemple ScaleIO, dont l’avantage est d’accepter des milliers de nœuds, contre toujours 64 pour Virtual SAN. D’ailleurs, ScaleIO constitue la base des infrastructures hyperconvergées VxRack de... VCE. A date, néanmoins, il n’existe pas de version de VxRack aussi petite que l’appliance 2U de VxRails. Mais, en même temps, VCE ne semble pas non plus une marque très présente en PME.

Enfin, outre incarner une solution clé en main pour exécuter des VM, les infrastructures hyperconvergées sont de plus en plus vendues comme des baies de stockage SDS, car elles présentent l’intérêt de coûter 50% moins cher que les vraies baies SAN à capacité égale. Des fabricants comme Fujitsu (avec le SDS Open source Ceph), HP (avec son SDS maison StoreVirtual) et d’autres, plus anonymes, se lancent ces jours-ci sur ce créneau très porteur pour constituer des lacs de données, des NAS ou encore des SAN pour les prestataires qui virtualisent leurs serveurs avec autre chose que du VMware. Hélas, ce marché ne sera pas pour les appliances VxRail car leur Virtual SAN a le défaut de ne stocker que des VMDK, c’est-à-dire des machines virtuelles VMware. 

Selon IDC, VCE est le vendeur numéro 1 d’infrastructures convergées avec 26,3% de parts de marché dans le monde. Il est en revanche quasiment inexistant sur celui des infrastructures hyperconvergées.

 

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