2016 sera l’année de la consécration pour le stockage 100 % Flash
L’année 2016 devrait confirmer les premiers succès des technologies de stockage 100 % Flash. Les atouts de la Flash, son coût de plus en plus compétitif, mais aussi à l’arrivée en masse de baies 100 % Flash au catalogue des grands constructeurs devraient contribuer à repousser les disques durs aux domaines du stockage secondaire et non critique.
L’année 2016 devrait être celle du couronnement pour les systèmes de stockage 100 % Flash. Ces systèmes, dont les premiers pas datent des débuts de la décennie, sont en train de bouleverser le monde du stockage. Initialement, les technologies de stockage 100 % Flash de pionniers comme Fusion-IO ou Violin Memory ont séduit des entreprises ayant besoin de performances transactionnelles élevées. Du fait de leur faible latence et de leur performance en matière d’IOPS, les technologies Flash ont permis de donner naissance à une nouvelle classe de stockage, baptisée Tier 0, car délivrant des performances radicalement meilleures que le Tier 1 préexistant, motorisé par des disques SAS à 15 000 tr/mn. Seul problème, le prix affreusement élevé des premiers systèmes les a réservés à un marché de niche. Ce n’est plus le cas.
Du fait de la chute des prix régulière de la mémoire Flash (environ 40 % par an) et de la généralisation des mécanismes d’optimisation de données tels que la compression ou la déduplication, les baies de stockage 100 % Flash sont devenues une redoutable menace pour l’ensemble du stockage sur disque généraliste. En 2016, le prix du Gigaoctet de données stocké de façon dédupliquée sur la Flash devrait approcher celui du gigaoctet de données stocké sur un disque SAS capacitif – la flash optimisée est déjà moins chère que le stockage sur disque 15 000 tr/mn –, ce qui fait dire à certains que 2016 verra les entreprises généraliser l’usage de la Flash à une large part de leurs nouveaux achats de stockage primaire.
Les baies 100 % Flash : déjà 11 % du marché du stockage externe selon IDC
Déjà au 3e trimestre 2015, les ventes de systèmes Flash ont représenté près de 11 % des ventes de systèmes de stockage, contre 6,5 % à la même époque en 2014. Leur succès ne devrait que s’accélérer. Car les grands constructeurs se sont finalement rendus à l’évidence : la stratégie de confinement visant à tenter d’endiguer l’offensive des champions du 100 % Flash en poussant des baies hybrides mixant SSD et disques durs est clairement en passe d’échouer.
Tout d’abord parce que les baies 100 % Flash sont simples à installer et à exploiter et ne souffrant pas des limitations des baies hybrides en matière de performances. Ensuite parce qu’avec leurs fonctions avancées de compression, de déduplication et leur mode de licence simple (toutes les fonctions sont en général intégrées), les baies 100 % Flash se révèlent aussi compétitives avec les baies hybrides.
Face à la montée en puissance de start-ups agressives, les grands du secteur ont donc finalement renversé leurs approches et poussent désormais leurs propres baies 100 % Flash. En particulier, HP a finalement pris le train de la Flash en marche avec les versions 100 % Flash de ses baies 3Par en engrage de beaux succès comme le montre sa progression sur le marché des baies externes. NetApp, qui a sans doute été le plus récalcitrant au 100 % Flash a aussi viré sa cuti. Le constructeur propose désormais des versions 100 % Flash de ses gammes de baies FAS (les AFA 8000) et de ses Series-E, et comme cela ne suffisait sans doute pas, il vient de se doter d’une des meilleures offres du marché en matière de baies 100 %Flash distribuées avec le rachat de SolidFire. Hitachi a aussi des déclinaisons 100 % Flash de ses baies à architecture VSP tandis qu’IBM pousse ses baies FlashSystem v9000. Enfin Oracle dispose avec sa gamme FS-1 d’une offre 100% Flash plus que crédible.
La montée en puissance de la Flash est dopée par la refonte des architectures de stockage secondaire
Étonnamment, l’essor de la Flash sur le Tier 0 et le Tier 1 est accéléré par l’adoption des technologies de stockage objet, comme celles proposées par des acteurs tels que Cleversafe, Scality, Cloudian, Red Hat (Ceph) ou SwiftStack. Les entreprises étudient de plus en plus vers ces technologies pour fournir leur étage de stockage capacitif. La bascule d’un volume croissant de données non critiques des systèmes de stockage primaires vers ces systèmes de stockage « low cost » devrait encore accélérer la transition des données primaires vers les baies 100 % Flash. Notons qu’une couche de stockage hybride pourrait toutefois subsister à court terme, celle fournie par les systèmes de stockage hyperconvergés comme ceux de VMware vSAN, Nutanix, Simplivity, Atlantis, SpringPath... Mais ces derniers devraient rapidement se convertir au 100% Flash, d’autant que l’émergence du standard NVMe va permettre aux architectures de stockage distribué des systèmes hyperconvergés de donner leur plein potentiel.
Plus généralement, le stockage non volatil devrait aussi avoir un rôle croissant à jouer dans les serveurs. 2016 verra ainsi l’apparition de mémoires de stockage encore plus rapides que la Flash, comme la mémoire 3D Xpoint d’Intel - les Memristor d’HP ou les mémoires PCM devraient prendre un peu plus de temps. Ceci devrait permettre d’équiper les serveurs d’une couche de stockage encore bien plus rapide que la Flash et accélérer un peu plus la disparition des disques durs de la couche de stockage primaire.
Pour approfondir sur DevOps et Agilité
-
Pure Storage décline le Flash avec un meilleur rapport prix/capacité
-
Un datacenter 100 % flash : une opportunité à envisager sous certaines conditions
-
Lenovo conforte son offre de stockage grâce à une vaste alliance avec NetApp
-
Le stockage de Reduxio Systems séduit le spécialiste des ressources humaines CPP