© ORACLE TEAM USA / Photo Guila
Flashgrid propose une alternative économique et ouverte à Exadata
La jeune start-up américaine a développé une solution de stockage logicielle permettant de créer des clusters hyperconvergés pour Oracle SGBD. Son logiciel s'appuie sur Oracle ASM et sur des disques Flash NVMe pour délivrer des performances surprenantes à un coût très réduit.
Pourquoi déployer des clusters Oracle sur des baies de stockage Flash coûteuses alors qu’il est possible d’assembler des infrastructures hyperconvergées Flash économiques ? C’est la question que pose FlashGrid, une start-up californienne fondée par son actuel CEO, Alex Miroshnichenko - ex-directeur de l’advanced technology group de Veritas, CTO d’Acronis, et fondateur de Virsto (racheté par VMware) – et par son CTO, Artem Danielov, un ex-ingénieur stockage SSD chez Intel et architecte chez Virident (aujourd’hui fusionné dans HGST). FlashGrid, a fait ses débuts officiels lors d’OpenWorld 2015 à San Francisco. LeMagIT a pu rencontrer ses fondateurs lors d’un récent tour de startups dans la Silicon Valley,afin de faire le point sur leur solution.
Une solution de stockage hyperconvergée pour Oracle RAC et ASM
La firme a développé une solution logicielle qui permet de créer des infrastructures hyperconvergées pour Oracle RAC en s’appuyant sur des clusters de serveurs x86 bourrés de disques Flash NVMe. Le résultat : des performances qui laissent sur place les baies de stockage Flash traditionnelles et un prix bien inférieur. D’une certaine façon, Flashgrid propose aux entreprises de créer des infrastructures similaires à celle d’Exadata mais en s’appuyant sur des briques d’infrastructure ouvertes.
L’idée de FlashGrid est simple. Le logiciel de la firme se déploie sur les serveurs x86 standards (Dell, HP et SuperMicro sont validés) en complément de la base Oracle elle-même. Ces serveurs doivent faire tourner soit Red Hat Linux, soit Oracle Linux 7. Les différents nœuds doivent être reliés par un réseau Ethernet rapide (10/40 ou 100 Gigabit/s) ou par un réseau Infiniband. Cette dernière solution est préconisée par FlashGrid, d’autant qu’elle se rapproche des architectures déployées par Oracle pour ses propres appliances. La firme a d’ailleurs validé son logiciel avec les solutions Infiniband de Mellanox.
Une solution totalement intégrée avec Oracle ASM
Une fois FlashGrid installé, le logiciel rend transparent à Oracle ASM (Automated Storage Manager) l’ensemble des disques installés sur le cluster. L’administrateur de base de données (DBA) n’a alors plus qu’à définir des failures groups dans ASM et à créer ses volumes qui seront formatés avec le système de fichier Oracle ACFS (ASM Cluster File System). Et mis à la disposition du cluster de bases de données.
Toute l’astuce de FlashGrid est que ses fondateurs n’ont pas tenté de réinventer la roue, un choix qui est aussi destiné à minimiser la complexité et les risques de pannes. Comme l’indique Alex Miroshnichenko, dans un système en cluster la complexité est souvent l’ennemi de la fiabilité. Notre mission est d’assurer que les informations de topologie et d’état que nous délivrons à ASM sont consistantes. Mais pour le reste, Flashgrid n’a pas l’intention de fournir des services de stockage avancés : ASM fournit la gestion avancée de volumes, les mécanismes de redondance et de protection tandis qu’ACFS délivre les services de snapshot, de chiffrement de données et de réplication.
Des infrastructures aux performances étonnantes, pour un coût de stockage modique
Selon Artem Danielov, un cluster de 8 nœuds Flashgrid connectés en 100Gigabit peut délivrer jusqu’à 84 Go de bande passante en lecture. De façon plus réaliste, un cluster de 3 nœuds avec chacun 4 SSD NVMe délivre jusqu’à 2,5 millions d’IOPS en lecture de blocs de 8K (mesure effectuée avec DBMS_RESOURCE_MANAGER.CALIBRATE_IO) et 29, 1 GO de bande passante en lecture.
Pour Miroshnichenko, un cluster de 3 serveurs 2U équipé au total de 12 SSD PCIe NVMe Intel DC P3700 de 2 To et configuré pour un mirorring à trois voies dans ASM (ce qui laisse 8 To utiles) délivre 10 fois le nombre d’IOPS d’une baie XtremIO, pour un coût de stockage plus de 6 fois inférieur (un peu plus de 50 000 $ de disques SSD NVMe contre environ 350 000$ pour un noeud XBrick de 10 To). Et on économise aussi les 6U de stockage occupés par le nœud de stockage Xbrick, puisque désormais la Flash est dans les serveurs.
Et selon lui, la situation n’est pas près de s’améliorer pour les vendeurs de baies de stockage. Les derniers serveurs de SuperMicro sont par exemple capables d’accueillir jusqu'à 24 périphériques de stockage NVMe, soit 48 To de capacité brute avec des disques comme le SSD NVMe Intel dc p3500. Un seul nœud SuperMicro ainsi configuré peut en théorie délivrer plus de 64 Go/s de bande passante, 1,9 million d’IOPS 4K (mix 70/30 en lecture/écriture) et près de 1 million d’IOPS 8K (mix 70/30 en lecture/écriture). Pour mémoire une XBrick XtremIO de 10 To affiche 250 000 IOPS et une bande passante de 3 Go/s. Reste désormais à Flashgrid de convaincre les entreprises d’utiliser sa solution. Selon la firme, une petite dizaine de clients utiliserait aujourd’hui le logiciel dans le cadre de POC. Le logiciel lui-même est téléchargeable en version bêta sur le site de la société pour évaluation.