Microsoft rachète Metanautix… et le créateur de Dremel
Avec Quest, Metanautix parvient à créer une couche de virtualisation sur des données multi-formats et multi-sources afin de pouvoir les requêter en SQL.
Pour Microsoft, fin d’année rime avec acquisition stratégique. Cette semaine, l’éditeur de Redmond a annoncé, par voie de blog et de façon assez laconique, le rachat d’une petite société américaine nommée Metanautix. Cette société, créée en 2012 et qui a reçu les financements du fonds US Sequoia Capital, travaille dans le secteur de l’analyse de données, nous apprend donc Joseph Sirosh, le vice-président du Data Group chez Microsoft, et développe une technologie clé dans le monde du Big Data. Celle-ci permet d’agréger indifféremment toutes formes de données issues de sources hétérogènes, de les requêter de façon classique avec SQL ou de projeter ce résultat des requêtes dans un outil de visualisation de données ou de reporting comme Tableau ou encore Qlik. Logiquement, poursuit-il, les outils de Metanautix iront compléter la plateforme de données de Microsoft et trouver des points d’intégration avec SQL Server et Cortana Analytics suite.
Un rachat comme les autres en somme. Vraiment ? Non. Car Metanautix est certes une jeune société, mais dispose de deux atouts clés dans sa manche. D’abord sa technologie : Metanautix développe en effet un moteur de requête interactif baptisé Quest qui a la capacité de virtualiser les data marts, évitant ainsi de déplacer les données de leur système source, que ce soit un entrepôt de données sur site (Oracle ou Teradata), un environnement Cloud (privé ou public), une base NoSQL ou encore un environnement Hadoop, vers un système centralisé où seront exécutés les traitements.
Metanautix a ainsi créé un pont vers MongoDB, avec pour ambition de permettre d’associer les données d’une base relationnelle à d’autres (sur un modèle JSON par exemple) stockées dans une base non relationnelle.
L’autre point clé de Quest est sa capacité à supporter SQL sur l’ensemble de ces données sans autre changement. L’intérêt pour Metanautix est donc de proposer à la fois un modèle d’intégration de données et des capacités virtualisées de requêtages SQL sur des données tabulaires – même si à l’origine elles ne le sont pas -, afin de re-créer un environnement familier pour les développeurs et les entreprises.
Cette approche ne semble certes pas nouvelle. Cette possibilité de créer une couche d’abstraction au-dessus de données multi-formats et multi-sources et d’en centraliser les possibilités de requête SQL est aussi l’argument proposé par Teradata avec QueryGrid, ou encore Data Direct (et de ses connecteurs) chez Progress Software.
Dremel inside
Là où Metanautix se distingue : il reprend les principes de Dremel, un projet initié par Google pour ses propres usages internes. A l’origine décrit dans des articles scientifiques par Google en 2010, Dremel visait à proposer des capacités de requêtages interactifs sur d’importants volumes de données pour avoir des rendus rapides en temps réel – et ainsi se dédouaner de MapReduce et de son traitement batch. Google en a fait une des bases de BigQuery, un service Cloud pour opérer des traitements analytiques. Surtout, Dremel, qui n’est pas un projet Open Source, a servi d’inspiration à d’autres, comme Drill, un projet de la fondation Apache soutenu par MapR, ou encore Impala de Cloudera – tous deux Open Source.
C’est donc cette technologie là que récupère Microsoft et qu’il compte intégrer à ses outils de données on-premise et / ou Cloud (Azure). Mais ce n’est pas tout. Car outre l’aspect technologique, l’éditeur de Redmond voir aussi passer chez lui, avec ce rachat, le créateur de Metanautix : Theo Vassilakis qui n’est autre que l’un des créateurs …de Dremel chez Google. Bonne pioche pour Microsoft en somme.