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Logiciels libres et secteur public : le SILL 2016 est validé
Le socle interministériel de logiciels libres a été validé dans sa version 2016 et intègre désormais l’écosystème Android.
Android et LibreOffice 5 sont au programme de la version 2016 du Socle Interministériel de Logiciel Libre (SILL) officiellement validé le 11 décembre dernier lors du Comité interministériel des Systèmes d’information et de communication. Un comité auquel participe la DINSIC (Direction Interministérielle du Numérique et du système d’information et communication) ainsi que les DSI des ministères.
Pour rappel, le SILL est un référentiel global (PDF) qui rassemble dans un document unique les solutions en logiciel libre pouvant être utilisées par les administrations françaises. Initialement cantonné aux outils pour le poste de travail, ce socle interministériel avait été étendu à d’autres couches du SI en 2014, comme les outils des développements ou encore les bases de données. Depuis, le SILL couvre les problématiques autour du poste de travail, de la gestion de parc, de l’exploitation de serveurs, des bases de données et des environnements de développement. Le SILL structure chaque logiciel dans un tableau, classé par usage où l’on distingue les versions, les licences, les formats des outils, ainsi que leur niveau de recommandations (Recommandé, en Observation ou en Fin de vie).
Ce socle est aussi le fruit de plusieurs groupes de travail interministériels, qui travaillent sur une couche bien précise. Ainsi MiMo (Mutualisation InterMinistérielle pour un environnement de travail Ouvert) planche sur le poste de travail (il certifie par exemple une version de la suite LibreOffice pour valider son utilisation dans les ministères – la version 5 est aujourd’hui ajoutée au SILL 2016), MimDev sur les outils de développements et MimProd sur les serveurs de production et les bases de données.
Si globalement, peu de modifications sont notables dans cette version 2016, on remarque, outre LibreOffice 5, l’ajout de l’écosystème Android pour les questions de mobilité, aux côtés de Linux et de Windows.
2016 : vers une porosité plus grande avec les communautés
Outre le fait de créer une base de référence, le SILL s’inscrit aussi dans une logique de rationalisation et de mutualisation à la fois des compétences et des solutions, a rappelé Guillaume Blot, Chef du département architecture & urbanisation et du Programme Etat Plateforme et France Connect. Une des ambitions du gouvernement. « Comment faire que l’on puisse réaliser des choix cohérents avec le logiciel libre et les partager par tous », a-t-il précisé dans un entretien avec la rédaction. Ainsi si le SILL a davantage pour mission de créer un référentiel de solutions, la stratégie autour du logiciel libre de l’Etat passe aussi par un 2e élément clé, le Référentiel Général d’intéropérabilité. Celui-ci créée un document de référence en matière de standards à adopter dans l’échange de documents inter-administrations. Et dans cette stratégie d’ouverture, « les deux sont ainsi indissociables », résume bien Guillaume Blot.
L’autre point clé de la stratégie logiciel libre de la France porte sur la mutualisation des compétences, explique-t-il. « Comment animer ces différentes communautés en interne, - souvent beaucoup d’agents collaborent à titre personnel – et comment s’ouvrir aux communautés externes », s’interroge-t-il encore. L’idée est « de créer plus de porosité avec les communautés » et de créer des « laboratoires sans nom », dont la vocation est justement de favoriser cet échange. Le partage de bonnes pratiques et la création de forges sont également au programme.
Cela devrait aussi être étayé par un potentiel renouvellement du contrat cadre de support interministériel des logiciels libres, attribué en 2012 à un consortium mené par Capgemini, Alterway et Zenika, ainsi que celui passé par le Minefi et attribué à Linagora. Ces contrats, aujourd’hui régis par des mécaniques distinctes (au forfait pour le Minefi, à la version de référence (USL – Unité de support logiciel - pour l’autre, comme le décrit le site JoinUp), devraient donc contribuer à consolider ces travaux autour du partage et de la mutualisation. Réponse en octobre ou novembre 2016 pour l’appel d’offres.
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