Violin Memory complète son offre de baies Flash FSP
Pionnier des baies 100% Flash, Violin Memory vient de compléter son portefeuille avec deux nouvelles baies Flash. La firme peine toujours à se relancer après la brutale restructuration opérée suite à la gestion calamiteuse de son ex-CEO, Don Basile
Toujours en pleine transition après neuf mois compliqués, qui ont vu ses revenus reculer de plus d’un tiers et sa perte nette se creuser, Violin Memory poursuit la refonte de son offre de baies Flash. Traumatisée par la gestion calamiteuse de son précédent CEO, Don Basile, qui a failli la conduire à l’abîme, la firme s’est d’abord débarrassée de son offre de cartes Flash PCIe pour se reconcentrer sur le marché des baies 100 % Flash.
Kamel Kerbib, en charge de l’Europe du Sud chez le constructeur, ne se voile pas la face sur les déboires de la firme : « Violin Memory a raté la vague de la compression et de la déduplication ce qui a nui à notre image sur le marché ». La gamme FSP n’est en effet réellement arrivée sur le marché qu’en février 2015 et sa contribution au revenu de Violin n’est que très récente. « Nous avons dû éduquer le marché aux nouveaux services de datamanagement mis en œuvre dans notre plate-forme FSP (…)et cela est en train de payer. Nous avons pas mal de POC en cours chez des clients ».
Autre transformation en cours, selon Kamel Kerbib « Violin est passé d’une image de fournisseur de niche coûteux à celle d’un fournisseur à même d’adresser tous les besoins du Tier 0 au Tier 2. On n’est plus vu comme un acteur de niche centré sur la seule performance, mais comme un acteur de la transformation des datacenters ».
Une nouvelle baie FSP économique et une autre axée sur la performance
Le lancement il y a dix jours de la baie FSP 7250 est l’illustration de cette transformation. Cette baie, positionnée en entrée de gamme de l’offre Violin offre une capacité de base de 8 To bruts et l’ensemble des services de la plate-forme logicielle Concerto OS (compression/déduplication, réplication synchrone et asynchrone, snapshots et clones, thin provisioning, CDP…). Elle est proposée à un prix inférieur à 100 000 $. Sur cette baie la déduplication est activée par défaut et Violin met en avant le coût au Gigaoctet. Ainsi dans sa configuration la plus musclée la baie peut accueillir jusqu’à 26 To de Flash pour une capacité effective de 80 à 120 To après compression et déduplication. Toutes les fonctions logicielles de la plate-forme Concerto étant incluses sans option de licence additionnelle, il est possible de réunir plusieurs baies en cluster pour offrir une plus grande capacité.
L’autre annonce de la firme est l’arrivée d’une nouvelle baie axée sur les performances, la FSP 7600. Cette baie peut accueillir entre 35 et 140 To de capacité Flash brute (soit 1, 4 Po de Flash dans un cluster à 10 nœuds) et elle offre des performances de 2,2 millions d’IOPS (blocs de 4K en lecture) avec une latence inférieure à la milliseconde, ce qui en fait l’une des solutions de stockage les plus rapides du marché.
Comme l’explique Violin, la firme est l’une des rares à proposer à ses clients des fonctions de miroir synchrone permettant aux clients la mise en place d’architectures de « stretched Cluster », une fonction vraiment différenciante pour les productions critiques.
Un impératif pour la firme : relancer ses ventes
Techniquement, l’offre de Violin n'a rien à envier à celle de ses concurrents. Côté performance, la firme conserve une longueur d’avance sur la plupart des baies Flash du marché. Côté richesse fonctionnelle, le lancement de la gamme FSP a permis à la marque de revenir au niveau de ses concurrents voire de les dépasser. Problème le temps perdu tout au long de 2014 et au début 2015 a été mis à profit par les concurrents pour évangéliser les clients et renforcer leur base installée, rendant d’autant plus difficile le travail de Violin pour vendre ses baies.
Le défi est donc désormais de relancer les ventes afin d’enrayer l’érosion de la trésorerie. Violin qui disposait de 130 M$ de cash à la fin octobre 2014 ne disposait plus que de 29,6 M$ de cash à la fin octobre 2015 et de 59 M$ en placements à court terme. Au rythme actuel de consommation de cash, cela laisse encore une année à la firme pour compléter son redressement, face à des concurrents bien mieux armés financièrement…