Navitia.io : Kisio Digital inclut Open Data et services de transports publics dans une API
Au sein d’une unique API, Navitia.io associe des services d’aides aux transports publics aux données ouvertes de grandes villes dans le monde.
Exemple type d’un modèle bâti sur les APIs et l’Open Source. La société française Kisio Digital (ex Canal TP), filiale du groupe Keolis, elle-même filiale du groupe SNCF, a décidé de miser sur l’ouverture de son système phare et du développement d’une API dédiée pour se frayer un chemin dans le secteur des technologies de calcul d’itinéraires dans les transports publics.
Il faut dire que Kisio Digital n’est pas une jeune entreprise. Ex-CanalTP, cette société a plus de 15 ans. Elle a bâti son modèle sur le développement de sa solution phare Navitia 1, déjà spécialisée dans le calcul d’itinéraire dans les transports publics. Mais il y a deux ans, la société a finalement décidé de basculer sa technologie dans l’Open Source, lors de la réécriture de Navitia 2. Celle-ci se retrouve désormais animée par une communauté Open Source, qui augmente la plateforme de fonctionnalités, comme il est de coutume dans le modèle Open Source. La plateforme Navitia constitue aujourd’hui « le cœur de réacteur » de Kisio Digital, confie Bertrand Billoud, en charge du marketing et de la communication de la société, rencontré lors des API Days qui se sont tenus la semaine dernière à Paris. Un moteur sur lequel se branche les autres logiciels du groupe.
Dans le détail, Navitia gère les informations voyageurs et en mobilité dans les transports en communs avec la création de fiches horaires par exemple. Parmi les services proposés par la plateforme, on retrouve des données clés, comme les prochains passages aux arrêts, les horaires des lignes de transports, les informations voyageurs en temps réel, le calcul d’itinéraire multimodaux – ce qui constitue aujourd’hui un enjeu clé pour les régies de transport dans le cadre de programme dits de « villes intelligentes » - , et la cartographie de l’offre de transports présente sur un territoire. Rien d’étonnant dont à ce que la SNCF soit l’un des grands clients de la technologie de Kisio.
Mais Kisio a également orienté sa stratégie d’ouverture, voire de décloisement de ses précieux services, par la voie des désormais très tendance APIs. Il y a deux ans, la société développe donc une API, nommé Navitia.io. Associant désormais les services historiques de la société au domaine de l’Open Data liée aux transports en commun. « L’API Navitia.io repose donc sur la technologie phare Navitia, avec tous les Web Services de l’application, comme le calcul d’itinéraires multi-modal, connaître les prochains passages aux prochains arrêts, les différentes modes à proximité. L’API donne également accès aux données ouvertes des réseaux de transports du monde entier», commente Bertrand Billoud.
En clair, cette API permet d’intégrer des services liés à l’information voyageurs dans des applications tiers, en exploitant les données ouvertes de certaines villes, placées en Open Data. C’est aujourd’hui le cas de Paris, Nantes, Madrid, Amsterdam, Berlin, San Francisco et New York. Les données ouvertes sont ainsi ajoutées à l’API sur une demande auprès de Kisio, la société prend en charge leur qualité, assure encore le directeur du marketing et de la communication. Parmi les autres services apportés par Navitia.io, le calcul d’itinéraires multimodaux, les prochains passages et les données cartographiques du projet communautaire OpenStreetMap.
Kisio y a adossé un modèle économique de type Freemium, avec un premier tiers gratuit mais limité dans les appels à l’API ; et une formule Premium, pour des données personnalisées, du support, un nombre plus important d’appel aux APIs et la gestion de l’infrastructure.
La SNCF utilise logiquement Navitia.io dans le cadre de son site voyage-sncf.com, pour guider précisément l’utilisateur d’une destination vers une autre.
Etendre la modèle économique
Bertrand Billoud explique que développeurs, start-ups et chercheurs sont aujourd’hui intéressés par l’API. Allociné ferait également des tests, pour associer les temps de transports depuis un point donné et géolocalisé à l’horaire d’une séance, dans une salle à proximité. De quoi ouvrir de nouvelles opportunités pour la société : « avec cette API, nous allons de plus en plus travailler avec d’autres typologies d’entreprises, comme par exemple celles du secteur de l’immobilier, qui souhaitent utiliser des données de transports pour améliorer leurs services ou encore en créer de nouveaux ».
Enfin, une des prochaines étapes sera d’emprunter la voie de l’international et d’aller chercher en premier lieu les grandes régies de transports des pays limitrophes à la France, comme la Belgique, par exemple. Avec un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros environ et déjà présent dans 13 régions françaises, Kisio Digital compte bien s’appuyer sur le réseau de Keolis pour y parvenir.