IBM ouvre à Paris un studio de conception pour la transition numérique
IBM Studios Paris entend fournir une équipe pluridisciplinaire de spécialistes IT et métiers pour accompagner les entreprises dans leurs projets de transformation numérique. Des cycles courts de développement doivent accélérer leur finalisation.
Comme un guichet unique de la transformation numérique. C’est ainsi que souhaite désormais se positionner IBM en France, alors que justement le numérique et les douloureuses transitions vers de nouveaux modèles économiques est sur les lèvres de tous les fournisseurs IT de la planète. SI IBM avait déjà mis en place une structure d’accompagnement par verticaux, le groupe a cette fois-ci décidé de décliner son concept d’IBM Studios. Déjà ouverts à Dublin et à Hursley au Royaume-Uni, celui de Paris siègera dans les locaux d’IBM à Bois-Colombes. Il viendra ainsi compléter la vingtaine de centres identiques présents dans le monde. En Europe, d’autres devraient prochainement ouvrir d’ici à la fin 2015 dans les villes de Hambourg, Prague et Varsovie.
Avec ses Studios, IBM compte se présenter comme un interlocuteur des entreprises et adresser leur bascule vers le numérique, en prenant donc en compte les problématiques. « Les entreprises ont réalisé de lourds investissements dans les systèmes en place. Mais par nécessité, ils ont développé un autre système à côté pour devenir digital », constate Marc Bensoussan, directeur général d’IBM Global Business Services (GBS) en France. En clair, re-créer un autre système car le SI en place n’a pas été prévu pour se confronter au numérique.
Le studio a donc pour vocation d’accompagner d’abord les entreprises à trouver leur voie numérique, mais aussi de leur proposer une structure pour développer rapidement un prototype de leur projet. IBM accueille donc les Comex des entreprises pour les faire accoucher d’une ligne directrice. Cela est opéré d’abord dans un vaste centre (le Centre de Solutions Métier) qui présente des projets par secteurs d’activité, comme la santé, l’avionique, le retail, les Smart Cities. Il s’agit là de "plonger les clients en immersion », raconte Jean-Michel Corrieu, qui dirige le Global Industry Solution Center (GISC) d’IBM en France. Puis le Studio intervient pour traduire concrètement cette idée sous la forme de prototype.
Associer une variété de profils pour accélérer le maquettage
Ce dispositif met ainsi à disposition de ses clients une équipe pluridisciplinaire composée de designers, de développeurs, de consultants, d’architectes et de marketeurs, qui créent avec le client un projet. L’objectif étant logiquement de faire naître un pilote rapidement, de façon agile, avant d’envoyer le projet en développement dans un centre IBM localisé à Lille. A ce jour, le studio en France compte 150 clients (grands comptes et ETI). Le tout étant centré sur l’expérience utilisateur, ajoute Arnaud Pelletier, en charge du Studio de Paris. « Un premier pilote est livré en quelques jours », soutient-il.
« On a trouvé une étincelle dans notre façon de penser », réagit Vincent Swiderski, sales manager Smarter Fleet chez Airbus. Ce grand nom de l’avionique s’appuie depuis longtemps sur IBM pour développer des solutions logicielles qu’il commercialise sous le nom de Smarter Fleet. Il s’agit d’un ensemble d’outils de gestion de la consommation de carburant ou encore du taux d’immobilisation des appareils. Mais « nous fabriquons des avions, pas de logiciels. Nous nous sommes aperçus que l’on connaissait bien nos avions, pas nos clients », résume-t-il. Dans le cadre du développement d’une solution pour l’un de ses clients, la compagnie Jetblue, le groupe s’est donc appuyé sur la structure d’IBM pour développer une offre nommée Maintenance Mobility (proposer un accès à distance aux documents de maintenance des appareils, depuis des terminaux mobiles, et permettre de monitorer les travaux en temps-réel). Selon Vincent Swiderski, les cycles courts de développement ont permis de voir émerger rapidement une solution fonctionnelle, en accélérant la définition des spécifications de façon itérative, jusqu’à la finalisation du projet. « En suivant les anciennes méthodes de développement d’Airbus, « nous aurions mis 2 ans », explique-t-il. « Le passage aux cycles courts a été clé dans ce changement. »
Parmi les autres clients IBM, Marc Bensoussan a également cité le constructeur automobile PSA. Des travaux ont été menés avec IBM sur la voiture connectée et sa capacité à proposer un nouveau modèle économique lié à la donnée. Avec sa méthode, IBM promet des projets aboutis en 12 mois.