Les DRH s’interrogent sur la transformation numérique de leur entreprise
Les responsables des ressources humaines veulent accompagner la vague numérique qui touche irrémédiablement tous les métiers. Mais ils peinent encore à trouver des vraies réponses.
« D’ici 5 ans, 4 emplois sur 10 vont disparaître ou être transformés. » C’est en partant de ce constat que le cabinet BPI Group, spécialisé dans le conseil RH a mené une étude sur l’intégration numérique dans l’entreprise.
Car si les métiers sont amenés à évoluer, voire à disparaître, c’est aussi en raison de cette transformation dont les organisations peinent encore à percevoir les véritables conséquences : « nos clients nous posent beaucoup de questions. Notre objectif avec cette enquête était de comprendre comment se situent les DRH dans cette transformation, quel en est l’impact et quels sont leurs besoins afin de leur apporter des solutions innovantes », souligne Thierry Majorel, Responsable Prospective et Innovation chez BPI Groupe.
L’étude réalisée auprès de 200 DG et DRH (provenant essentiellement de grands comptes et d’ETI) montre que si en grande majorité (73%) ceux-ci conçoivent que le numérique est déterminant pour leur entreprise et important voire déterminant pour leur propre activité professionnelle, un quart des répondants estime néanmoins qu’il s’agit d’un service périphérique qui complète modérément l’activité de leur entreprise.
L’autre enseignement de l’enquête porte sur la fonction qui mène cette transformation numérique, quand elle s’opère. Il s’agit très souvent de la Direction Générale (50%) et de la DSI (44%). En revanche, beaucoup plus rarement des RH (22%) qui semblent associées plus tardivement dans le processus.
De même lorsqu’on regarde le niveau de l’intégration numérique dans la sphère de compétences des RH, on s’aperçoit que les chantiers sont loin d’être achevés. Ainsi 17% seulement des entreprises interrogées ont impliqué l’ensemble de leurs salariés. Et pour 26%, ce n’est même pas un sujet ! Plus rassurant néanmoins, le constat qu’il est nécessaire d’impliquer le middle management et d’inscrire cette transformation dans les objectifs de l’entreprise.
Flou sur les métiers d’hier et de demain
L’étude permet de dégager également 11 axes prioritaires à destination des DRH. D’abord la mise en place d’outils et de dispositifs collaboratifs, même si, précise Thierry Majorel, « elles voient que c’est important mais ne savent pas comment l’aborder ». Viennent ensuite la gestion des carrières et le « Talent Management », « qui nécessitent d’être capable de détecter des nouveaux talents, à l’extérieur mais aussi en interne », précise le responsable de BPI Group.
Quid dans ce cas de la GPEC (Gestion Prévisionnelle de l’emploi et des compétences), devenue l’un des axes prioritaires dans la stratégie RH des grandes entreprises qui ont massivement investi et communiqué sur le sujet ? « C’est une base qui doit évoluer. Car aujourd’hui, il y a une inquiétude sur la transformation des métiers et la politique de l’emploi. Les DRH ne savent pas ce que ces métiers vont devenir », note Thierry Majorel. La boucle est bouclée.
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