Accès aux nouvelles technologies : la formation professionnelle reste indispensable
Que l’on soit de la génération Y ou Séniors, la connaissance et l’usage de l’IT ne correspondent pas toujours aux besoins de l’entreprise. La sensibilisation permet de comprendre les enjeux
Le discours ambiant veut qu’aujourd’hui lorsqu’un jeune (la fameuse génération Y) rentre dans une entreprise, il est inutile de le familiariser aux outils technologiques qu’il maîtrise en général beaucoup mieux que ses ainés et en tout cas que sa hiérarchie.
Mais si, les jeunes collaborateurs surfent, zappent, resautent et twittent en toute aisance, cela ne signifie pas forcément que leurs usages de la technologie correspondent vraiment aux besoins de l’entreprise. C’est le constat qu’a pu faire David Castera qui s’occupe de l’innovation numérique au Crédit Agricole de Gascogne : « la culture numérique, ce n’est pas seulement bien savoir utiliser Facebook ou un écran tactile. Dans la banque, il s’agit aussi de voir comment le numérique va bousculer nos métiers et comment nous devons nous adapter ».
Des enjeux qui, pour David Castera, ne sont pas du tout perçus par les jeunes collaborateurs : « beaucoup ne savent pas ce qu’est le crowfunding alors que ça bouscule l’épargne et le crédit. De même, il faut avoir conscience de l’impact des fintech qui bouleverse notre secteur ». Pour sensibiliser les nouveaux arrivants, David Castera a donc mis au point un test sur la culture numérique que les salariés passent après avoir été embauchés : « c’est un QCM de 90 questions qui permet d’avoir une idée sur les connaissances de la personne et les actions à mettre en place ».
Eviter la fracture numérique
La formation au numérique, il en est également question chez le bijoutier Maty. La société franc-comtoise qui appartient au groupe Gemafi, emploie près de 500 personnes et va devoir gérer entre 2013 et 2017, 180 départs à la retraite. Parmi les grands enjeux de l’entreprise, la dématérialisation des processus administratifs et l’arrivée massive du numérique dans les différentes activités de l’entreprise (notamment la logistique). « Mais nous avons de grosses différences entre nos salariés. Certains sont à 100% sur les réseaux sociaux tandis que d’autres refusent encore la feuille de paie dématérialisée. Il faut y aller doucement, ne pas créer une fracture numérique et faire attention à la culture de l’entreprise », souligne Caroline Guillotin, la DRH du Groupe.
Des changements qui passent beaucoup par l’identification des besoins, la formation interne et la transformation des process : « les départs à la retraite sont l’opportunité de faire évoluer les postes ».