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Quand un système sous Windows 3.1 paralyse Orly
Une panne informatique a affecté le système de diffusion des données météo d’Orly, clouant les appareils au sol le samedi 7 novembre. Il fonctionne sous Windows 3.1.
Ce samedi 7 novembre au matin, Aéroports de Paris a reconnu avoir été victime d’une panne informatique, à Orly : le trafic aérien sur l’aéroport a été interrompu plusieurs heures avant de « reprendre progressivement » en milieu de matinée. Sur son fil twitter, l’exploitation de la plateforme aéroportuaire parisienne mettait alors en cause « les outils météo ».
#Aéroport de Paris #Orly En raison d'une panne informatique affectant les outils #météo, le trafic aérien reprend progressivement #fr
— Aéroports de Paris (@AeroportsParis)
November 7, 2015
Mais Aéroport de Paris s’est bien tenu de fournir plus de détails. Les informations du Canard Enchaîné, reprises par Le Monde, aident à comprendre ce silence. De fait, selon nos confrères, la panne a affecté le système de diffusion des données météorologiques Decor. Interfacé avec les services de Météo France, ce système fonctionne sous un système d’exploitation vieux de 23 ans, Windows 3.1.
Le ministère des transports a indiqué à nos confrères de l’hebdomadaire que la modernisation du système est prévue pour 2017. D’ici là, on imagine que beaucoup vont continuer de croiser les doigts. Car sur Twitter, les moqueries ne manquent pas, entre ceux qui visent les ingénieurs d’Aéroports de Paris – « trop pointus […] upgrade en W95 » -, ceux qui s’inquiètent d’une approche de l’informatique « du 20e siècle », où l’on considère que « plus c’est vieux, mieux ça fonctionne », ou encore « les mises à jour, c’est risqué », sans compter ceux qui s’interrogent : « comment le gestionnaire de l’aéroport d’Orly a pu rester 20 ans sous le même système ? ».
Mais pour d’autres, il serait surtout naïf de considérer qu’il s’agit là d’un cas isolé, dans l’aviation civile comme ailleurs. D’autant plus que certains systèmes patrimoniaux s’avèreraient particulièrement difficiles et coûteux à migrer. Des systèmes pour lesquels produire un business case favorable à la migration est généralement délicat, sinon impossible. Et d’ailleurs pas même toujours pertinent.