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Open Source en France : Smile complète son portefeuille avec Open Wide
Dans un contexte de concentration, Smile annonce un rapprochement avec Open Wide, deux intégrateurs clé de l’Open Source en France.
Alors que se tiendra les 17 et 18 septembre le Paris Open Source Summit, qui réunira le gratin du logiciel ouvert, la marché français des prestataires continue sa consolidation. Smile, l’un des piliers de l’intégration Open Source en France, annonce être entré en négociation exclusive avec Open Wide, un autre acteur de l’Open Source en France.
Ce rapprochement, comme Marc Palazon, président de Smile, préfère le qualifier, s’inscrit dans une stratégie mise en place il y a deux ans par la société. Une stratégie qui doit rompre avec les objectifs de croissance organique propres à la société, mais vise à l’installe dans une orientation de développement par croissance externe, « en vue de prendre des parts de marché mais aussi de compléter le portefeuille d’offres de Smile », explique encore Marc Palazon. Smile est ainsi positionné sur les secteurs du Web, du eCommerce, de la collaboration, du numérique en général et plus récemment sur l’infrastructure et l’infogérance. Mais la société a pour vocation de renforcer et de compléter le portefeuille de compétences et de technologies pour devenir au final une sorte de guichet unique de l’Open Source, lance-t-il (une « one-stop-shop », selon ses dires).
Une brique Embarqué temps réel pour le portefeuille de Smile
C’est là qu’entre en scène Open Wide. La société est connue pour être une société d’ingénieurs, avec des profils techniques de haut niveau. La société, menée par Patrick Bénichou son fondateur et son Pdg, est positionnée aussi bien sur l’intégration de composants Open Source, le développement d’applications métier à façon en Java, que sur les systèmes embarqués temps-réel. Open Wide apporte ainsi à Smile les briques manquantes à son offre, et tout en y distillant son savoir-faire, explique en substance le Pdg de Smile.
Smile complètera par exemple ses compétences en gestion documentaire et collaboration avec celles Open Wide (il est partenaire d’Alfresco), ainsi que ses activités d’infogérance et d’infrastructure. Open Wide positionnera aussi Smile dans le monde de l’embarqué temps-réel – un monde où l’Open Source joue désormais un rôle clé. Cette brique « manquait à Smile », résume Marc Palazon, notant que la société « n’avait pas eu le temps de se lancer sur ce secteur ». Globalement, ce rapprochement des 2 sociétés porte sur « de la complémentarité, et peu de recoupements » en termes d’offres.
Les activités d’édition logicielle d’Open Wide, acquises avec le rachat d’Improve, devraient de leur côté accompagner l’évolution des Smile Labs, la R&D de Smile, pour faire progresser les produits Open Source mieux les adapter aux besoins métiers des entreprises. « Cette activité représente une faible part du CA d’Open Wide, Il n’est pas de notre volonté de nous développer en tant qu’éditeur », précise toutefois Marc Palazon.
Enfin, avec Open Wide, Smile devrait aussi pouvoir se positionner sur des marchés et des contrats plus importants, tant grâce à une taille plus critique (quelque 1000 personnes, Open Wide ayant un effectif de 150 personnes), mais également en matière de savoir-faire et de technologies. C’est le cas sur le segment des entreprises, mais également sur celui du secteur public, un secteur très consommateur d’Open Source en France.
Une concentration des acteurs de l’Open Source
Ce rapprochement entre Smile et Open Wide, qui devrait être effectif à la fin novembre, s’inscrit toutefois dans une tendance de fond : celle d’une concentration des acteurs de l’Open Source en France. A l’image du rapprochement d’Alter Way et d’Econocom en juin 2015.
« Le marché de l’Open Source en France est relativement fractionné », commente Marc Palazon. « Nous travaillons avec des sociétés du CAC 40, qui ont des exigences et sont de plus en plus férus et matures face à l’Open Source. Il veulent des sociétés industrielles ». Pour lui, le marché français a donc besoin de cette consolidation.