Axway veut être un acteur clé des APIs
La société voit de plus en plus sa ligne produit liée à la gestion des APIs gagner du terrain. La société travaille actuellement avec des banques et des assurances. Mais il reste encore du chemin à parcourir.
Pour un spécialiste de l’intégration B2B et de la gestion d’APIs, le contexte très décentralisé amené par le Cloud, la mobilité, l’IoT et la modernisation des systèmes est plutôt un bienfait. C’est le cas d’Axway, spécialiste de la gouvernance des flux de données, et ancienne filiale de Sopra, qui a constaté que son offre de gestion des APIs était devenue l’un de ses principaux moteurs de croissance. Signe d’une maturité du marché face à ce monde de l’exposition des services sous la forme d’interfaces programmables ? C’est déjà un début.
Il faut dire qu’à défaut d’être véritablement mature, le segment de la gestion des APIs a provoqué la création d’un marché où se mêlent pure-players et acteurs plus traditionnels. Pour les premiers, on retrouve ainsi Apigee, Mashery (racheté par Tibco) par exemple ou MuleSoft pour le monde de l’Open Source, et pour les seconds, CA avec le rachat de Layer 7 et Axway. Ce dernier, bien connu historiquement pour sa technologie de transfert et de sécurisation de fichiers (MFT), a rapidement étendu son offre à l’intégration B2B et à l’EDI, puis à la gestion des APIs, il y a plus de deux ans avec le rachat de Vordel. Si aujourd’hui, MFT est la ligne de produits la plus génératrice de revenus, résume Stéphane Castellani, directeur marketing produit des activités API Management d’Axway, les APIs sont devenues une ligne dynamique. Signe que l’approche est de mieux en mieux considérée, y compris désormais pour l’intégration B2B.
« Les APIs drainent la croissance aujourd’hui. Ce qui ne veut pas dire que les échanges EDI sont voués à disparaître. Mais ils restent très ancrés dans le monde industriel et la supply-chain, comme dans l’automobile par exemple », explique Stéphane Castellani. Ainsi si ces APIs ne sont pas pour tout le monde, elles tendent toutefois à s’insérer dans l’arsenal technologique de certaines entreprises qui doivent se transformer. C’est le cas de l’industrie du tourisme, par exemple, à l’image des compagnies aériennes. Mais c’est surtout le cas de start-ups. Le gain pour ces dernières : « Les APIs permettent de créer des écosystèmes innovants », raconte-t-il et, donc de tisser des modèles économiques reposant sur l’échange de flux et de données. « La publication d’un avis sur Airbnb permet de gagner des points et de les dépenser avec American Express sur les services de la plateforme. »
Des APIs pour ouvrir les legacy
Pour les autres entreprises qui, quant à elles, disposent d’un lourd patrimoine IT, l’intérêt peut être différent, poursuit-il. Et c’est bien là qu’une partie du marché est à conquérir… et à éduquer. Axway, bien positionné dans le monde bancaire, assiste à une prise de conscience de la gestion des APIs dans ce très critique secteur. «On assiste à un développement des communications entre partenaires via les APIs, dans les banques, dans les assurances et dans l’administration par exemple, pour la fourniture de services à valeur ajoutée », note encore Stéphane Castellani. Dans les assurances par exemple, cela peut apparaître sous la forme de produits en marque blanche (comme assurer un bien de consommation en grande surface).
Autre cas d’usage, l’expansion géographique : les APIs permettent d’étendre un système existant vers l’étranger en exposant ses services.
Pourtant, poursuit-il, l’industrie a encore du mal à se positionner par rapport aux APIs, car inévitablement cela crée une rupture technologique, mais aussi du modèle économique.
Dans ce contexte, Axway considère que sa proximité avec les systèmes legacy et celles des gateways SOA lui crée une proximité avec les entreprises, sans parler de la sécurité. Un pan de la gestion des APIs clé lorsque l’on parle de systèmes critiques. Axway confirme par exemple être en cours de certification avec l’ANSSI. Ainsi Axway a développé une solution de bout en bout, partant de la transformation des services existants en APIs, du leur déploiement, maintenance, monétisation, …). Cette solution lui permet ainsi de « traiter avec les grands comptes qui n’ont pas forcément la capacité de traduire leur système en APIs », résume-t-il enfin.
Selon Gartner, d’ici à 2018, plus de 50% des échanges B2B s’effectueront via des APIs web.