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Hewlett Packard Enterprise : naissance d’une entreprise à 53 Md$ de CA
HP met officiellement en ordre sa nouvelle organisation en deux entités distinctes ; HP Inc et Hewlett Packard Enterprise au sein de laquelle seront centralisées toutes les technologies d’infrastructures ainsi que les services du groupe.
Comme une date historique. C’est aujourd’hui, ce lundi 2 novembre que HP, n°1 de l’IT mondiale, officialise sa séparation en deux entités distinctes, d’un côté, HP Inc, qui concentrera les activités PC et imprimantes, et de l’autre, Hewlett Packard Enterprise, qui quant à elle rassemblera l’ensemble des activités infrastructure et services du groupe. Ce dernière devenant officiellement une nouvelle entreprise côtée à la bourse de New York – Meg Whitman, son Pdg monde, sonnera symboliquement la cloche de l’entrée sur les marchés – et déjà assise sur un CA de presque 53 milliards de dollars.
Cette transformation s’inscrit également dans une grande tendance de fond : celle de la mutation des dinosaures de l’IT qui, à l’image de HP, doivent composer avec un marché qui se transforme, poussé par des modes de consommation différents – comme le Cloud – ou des concepts typiques, comme l’IoT et le Big Data. Surtout, dans ce contexte, les imposantes structures et organisations, très lourdes, ne permettent plus de s’adapter aux marchés et aux contraintes des entreprises. Ainsi HP, mais aussi IBM, qui rappelons-le s’est séparé de ses activités x86 auprès de Lenovo, ou encore de Dell – qui après avoir s’être extrait des cotations boursières a annoncé le pharaonique rachat d’EMC.
Devenir plus petit pour gagner en agilité
« Cette position de n°1 du marché, avec un CA de 110 Md$, n’a pas plus de sens », résume Gérald Karsenti, qui prend la tête de Hewlett Packard Enterprise en France, après avoir dirigé HP France. Cette scission en deux entités distinctes vise donc à réduire la taille pour gagner en agilité. « Il vaut mieux être plus véloce et agile pour mieux influencer le monde dans son évolution technologique. » Il s’agit donc de « gagner en vélocité pour mieux capter les opportunités de marché », poursuit-il. D’autant que « les modèles économiques (des deux entités, NDLR), les marchés ainsi que les compétences sont très différents », précisant que cette organisation contribuera aussi à réduire les coûts pour devenir plus aligné sur le marché. « On se démembre pas, on ajuste et on affine les modèles. »
Hewlett Packard Enterprise concentrera donc toutes les activités infrastructure de l’ex-HP, auxquelles sera associée la dimension Services : 50% des revenus de HPE seront générés par Enterprise Group, (qui mêle l’ensemble des technologies serveur, stockage et réseau, ainsi que les services support et maintenance), 37% par Entreprise Service pour l’infogérance, 7% par les logiciels et 6% par les services financiers. Cette répartition s’appliquera également pour les activités en France.
Séparation à 50-50
HP sera scindé en deux parts égales, 50-50, mais côté effectif, HPE, qui intègre la dimension Services, pèsera plus lourd que HP Inc, révèle Gérald Karsenti. Des accords entre les entreprises distinctes ont aussi été mis en place, par exemple, des contrats de services entre HP et HPE portant sur la fourniture des PC. Gérald Karsenti précise aussi qu’avec les partenaires et les clients, « les choses sont en ordre » côté contrat. Globalement, les patrons des activités PC et Imprimantes prendront les rênes de HP Inc – Pascale Dumas pour la France – et lese x- présidents de HP prendront le contrôle de Hewlett Packard Enterprise – Gérald Karsenti donc pour la France.
C’est ainsi avec ce dispositif que HP et Hewlett Packard Enterprise comptent batailler dans ce contexte changeant et se confronter au nouveau géant Dell – EMC. Un rapprochement qui, pour Gérald Karsenti, « valide le modèle de HP. Ils veulent se créer un ensemble de bout-en-bout sur la partie entreprise. Mais il leur manque la brique réseau, qui une brique clé dans l’intégration. »
Restera enfin à connaître l’impact de cette séparation sur les effectifs en France. Pour l’heure, Gérald Karsenti confirme qu’il y aura « un impact lié à la compétitivité », mais affirme ne pas avoir encore discuté avec les responsables du personnel. Car « il faut continuer de transformer HP ».