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Les objets connectés renforcent les exigences de disponibilité
Un futurologue explique comme les impulsions électromagnétiques et les objets connectés vont affecter les infrastructures IT dans les années 2020, et à quel point l’exigence de disponibilité sera élevée.
La disponibilité des centres de calcul sera la première priorité de l’économie dans les années 2020, lorsque les objets connectés et les données seront aussi importants que l’électricité.
« Pour les centres de calcul, l’idée qu’il sera nécessaire d’atteindre la perfection ne soit pas très éloignée de la réalité », a ainsi assuré le futurologue Michael Rogers aux professionnels de l’IT présents à Dell World.
Les DSI et responsables de centres de calcul doivent désormais penser à ce que l’économie demandera d’eux dans les années 2020. « Et chaque décision que vous prenez doit pointer dans cette direction ».
Et pour avoir une idée des technologies qui demanderont une disponibilité sans faille des centres de calcul à l’horizon 2024, dans 9 ans, donc, il convient de revenir 9 ans en arrière.
En 2006, il n’y avait pas d’iPhone ; Facebook ne comptait que 50 000 membres, tous avec des adresses en .edu ; YouTube avait été lancé, mais les analystes pensaient qu’il ne durerait pas parce que les studios d’Hollywood le poursuivaient en justice ; et un téléviseur LCD de 24 pouces coûtait encore plusieurs milliers de dollars.
La demande croissante sur les centres de calcul viendra d’employés et de clients connectés à Internet en continu, via leurs terminaux ou simplement des objets connectés. Et ces objets connectés seront largement plus puissants qu’aujourd’hui. Par exemple, la puissance de calcul d’un serveur de PME actuel devrait animer un iPhone à l’horizon 2022.
La « maintenance prédictive » sera essentielle pour assurer la disponibilité des centres de calcul, estime de son côté Jim Roth, directeur exécutif de la division Solutions Services chez Dell. Et d’affirmer que ce type de maintenance est déjà en production dans l’activité de support aux PC de Dell, où le groupe a pu prédire la défaillance d’un disque dur avant qu’elle ne survienne.
« Nous allons demander aux centres de calcul de fournir le niveau de fiabilité qu’offre les centrales électriques », résume ainsi Rogers.
La présence accrue d’écrans va en outre renforcer la pression sur les centres de calcul. Par exemple, les commerces de proximité testent des technologies utilisant les écrans placés à côté des caisses enregistreuses pour projeter des publicités ciblées à partir de la reconnaissance faciale et vestimentaire. « Au début des années 2020, il y aura des écrans partout », prédit Rogers.
Les gouvernements vont également alimenter cette demande pour des centres de calcul disponibles en continu : l’accès à Internet à haut début est considéré comme aussi important que le chemin de fer ou l’électrification en milieu rural aux générations précédentes.
D’ici à 2022, l’accès à haut débit sera là « partout, tout le temps ». Et les parents devront apprendre à leurs enfants ce qu’être déconnecté veut dire : « pour les enfants, perdre la connexion à Internet sera plus sérieux que perdre l’électricité », estime Rogers, soulignant que de nombreux appareils seront équipés de batteries.
La prévalence croissante des applications liées aux objets connectés – dont le marché naissant de la maison intelligente et l’analytique prédictive qui va avec – va accroître la demande sur les centres de calcul : « ces choses feront partie du centre de calcul du futur », estime Rogers.
Et quelle est la plus grande menace pour les centres de calcul ? Celle qui l’on peut être tenté de sous-estimer aujourd’hui ? Les impulsions électromagnétiques : « personne ne comprend vraiment ce que peuvent faire des impulsions électromagnétiques à des niveaux très élevés ».
L’utilisation d’impulsions électromagnétiques comme des armes, contre des centres de calcul, n’est que « très peu probable », estime Rogers. Et pour lui, de manière plus réaliste, la sécurité continue d’être le principal problème pour la disponibilité.
Mais les demandes sur les centres de calcul vont également provenir d’autres changements dans le rapport au travail, avec l’apparition de plus automatisation à tous les niveaux, y compris pour les travailleurs en col blanc. Par exemple, les logiciels de e-discovery permettent aux avocats de chercher des éléments dans des jugements susceptibles d’être pertinents pour leurs dossiers ; une chose qui fut précédemment l’œuvre de légions d’équipes chargées de fouiller au milieu de boîtes de papiers durant des semaines.
Pour Rogers, « ce type de renseignement sera partie intégrante de chaque activité et cela augmentera la demande sur les centres de calcul ».
Mais pour lui, pas d’inquiétude pour les professionnels de l’informatique. Certes, certaines de leurs activités vont être automatisées également, mais la liste de tâches pour eux est encore longue : « alors que l’on automatise certaines tâches de base dans le centre de calcul, les équipes IT auront du temps à consacrer à d’autres choses ».
Adapté de l’anglais.