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Le Lab RH veut fédérer les start-ups des RH
Créée en juin dernier, cette association regroupe les start-ups actives dans les ressources humaines (RH) afin de constituer une sorte de pôle de compétitivité à même d'aider les grandes entreprises à innover dans ce domaine. Grâce à l'évangélisation du marché, au lobbying ou au conseil, le Lab RH ambitionne d'aider les DRH à moderniser leur activité.
Le secteur des ressources humaines (RH) est en retard, tant sur l'innovation que sur la technologie. Les RH sont encore trop souvent perçues comme de la « gestion du personnel ». Alors que la transformation numérique est à l'oeuvre dans les autres fonctions de l'entreprise, les RH tardent à intégrer l'innovation qui, pourtant, leur donne un rôle nouveau dans les décisions stratégiques des organisations.
Jérémy Lamri, cofondateur de Monkey Tie, un site de recrutement affinitaire, a partagé ce constat avec d'autres créateurs de start-ups du secteur. Leur conclusion : le marché RH a besoin d'évangélistes ! Ce constat a donné naissance à Le Lab RH, en juin 2015. Association loi 1901, Le Lab RH veut fonctionner comme un laboratoire d'innovation. « Nous voulons aider les entreprises à prendre conscience des enjeux et à les comprendre, et aider les start-ups du secteur à se faire entendre et à se développer », explique Jérémy Lamri, président de l'association. Celle-ci a identifié quelque 300 start-ups en France, « mais chacune travaille dans son coin », regrette Jérémy Lamri.
Lever les freins qui ralentissent l'innovation
Toute entreprise innovante dont le cœur de métier est les RH et qui adhère aux valeurs de la Charte de Le Lab RH peut rejoindre l'association. Il lui en coûtera 200 euros par an et plusieurs journées de travail, « mais rémunérées », s'empresse d'ajouter Jérémy Lamri, « car les entreprises paient pour que nous leur présentions les solutions disponibles et que nous les conseillions sur comment les intégrer ».
L'association entend aider les responsables RH à lever les freins qui ralentissent l'adoption des innovations. Il s'agit de freins réglementaires, technologiques, organisationnels, mais aussi liés à l'éducation. Le Lab RH répond par du lobbying auprès des pouvoirs publics et des éditeurs de systèmes d'information RH (SIRH), par des interventions dans les cursus de formations, notamment au niveau Master.
Un « guichet unique » pour les problématiques RH
« Notre objectif est de fonctionner comme un pôle de compétitivité RH, d'intervenir à différents niveaux pour convaincre les entreprises d'innover dans ce domaine. Car l'innovation technologique contribue à lutter contre le chômage, favorise la croissance des entreprises et le bonheur au travail ». A terme, Le Lab RH veut être une sorte de « guichet unique » pour les problématiques RH des entreprises et y répondre avec les solutions innovantes de ses membres.
Quatre mois après sa création, Le Lab RH compte déjà 80 start-ups membres. L'association, qui emploie trois personnes à temps plein, vise 200 membres en 2017. D'ici là, elle élargira sa cible aux grandes entreprises, aux investisseurs, aux centres de recherche et aux écoles afin de créer un véritable écosystème.
Grâce à des subventions publiques et à des financements privés, Le Lab RH est financé jusqu'en 2018. Il a reçu le haut patronage de plusieurs ministères et ambitionne d'obtenir le statut d'utilité publique. « Nous avons déjà des contrats avec Axa, l'INPG, le FAFIEC, BPI Group et nous sommes en discussion avec une trentaine d'entreprises », se félicite Jérémy Lamri.