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Convention USF: les clients de SAP ruent dans les brancards
Les conférences et ateliers ont abordé les bénéfices utilisateurs de sa suite S/4 Hana mais aussi les questions récurrentes autour de l’audit des licences par SAP et des accès indirects aux données.
S/4 HANA, la nouvelle suite ERP de SAP suscite de nombreuses questions de la part de ses clients, même si l’éditeur bénéficie d’une très bonne côte de confiance. C’est une des conclusions que l’on pouvait tirer de la Convention USF qui s’est déroulée à Lyon les 7 et 8 octobre, garnd rendez-vous annuel de la communauté des utilisateurs SAP francophones.
Avec S/4 HANA, Il s’agit de mettre en place des outils très structurants pour l’entreprise avec de gros changements à la clé, a martelé l’éditeur. Marc Genevois, directeur général de SAP France, insiste sur le fait que les bénéfices de S/4 HANA ne doivent pas tant être évalués en termes de ROI, difficilement mesurables, qu’en terme de capacité à s’adapter à l’économie numérique.
D’abord, les entreprises sont connectées à leurs clients par de multiples canaux commerciaux et terminaux. L’Internet des objets va accroitre le volume de données à traiter. Ensuite, les grands comptes et PME doivent largement réduire le nombre de processus informatiques et travailler désormais en temps réel. Enfin, les besoins commerciaux et marketing exigent l’analyse en temps réel des données pour la planification, l’exécution, la prédiction de modèles et projets avec un haut degré de granularité pour être efficaces.
Globalement, les retours d’expérience présentés dans les ateliers sont satisfaisants, mais il ne s’agit que des projets vers la base de données HANA. Josselin Ollier, DSI de « Nature et découverte », assure avoir réussi un redéploiement vers HANA en 18 mois avec des incidents mineurs lors de la migration des donnés. «Nous avons réduit de 35 % les stocks en retail, ce qui était un de nos objectifs. Le module de finance de S/4 sera mis en place en 2016. ». Il faudra attendre encore pour connaitre les retours du terrain de la suite S/4, dont la montée en puissance va prendre plusieurs années.
Des discussions serrées autour des licences SAP
L’USF a posé des problèmes récurrents sur la table des discussions. Il s’agit d’abord de la question des audits engagés par l’éditeur sur la mise à jour du parc des licences. Ces audits qui induisent des redressements, parfois de plusieurs millions d’euros de la part de SAP, sont considérés comme une lourde pression commerciale, surtout par les PME. Légitimes, ils ne sont pas appliqués de manière claire, selon l’USF. «Il est notamment impossible pour un client de recevoir un courrier qui remettent les compteurs à zéro après un audit », signale Claude Molly-Mitton président de l’USF.
Marc Genevois assure que SAP est sensibilisé à ce problème et ouvert à toute discussion mais qu’il est hors de question de renoncer à sa propriété intellectuelle, cœur de son métier d’éditeur.
Le nœud principal de tension entre SAP et ses clients porte sur les accès indirects aux données. Il s’agit d’un enjeu complexe sur le plan technique, commercial et juridique. L’accès indirect est, en bref, une utilisation par le client dans une suite SAP, de données générées par une application tierce. Cette utilisation est considérée par SAP comme un usage illégitime et fait l’objet de redressements financiers importants.
A ce sujet, la position de l’USF est claire : « SAP doit revoir fondamentalement sa position sur sa définition de l’accès indirect et sur les conséquences financières pour les clients, suite à ses demandes de régularisation ». Ce problème va se poser de plus en plus, face à la montée progressive de l’Internet des objets qui suppose une volumétrie de données considérable et introduit la question de la propriété des données injectées dans le système SAP.
Autre point notable, les relations entre SAP et son grand rival Oracle deviennent de plus en plus rugueuses, la base de données HANA étant le point de divergence. La base In-Memory devient un élément clé de ses solutions au détriment d’Oracle et d’autres fournisseurs. Le support pour Oracle sera assuré au moins jusqu’à 2018, mais l’éditeur américain verra une très forte réduction de son périmètre.
S/4 Hana, brique essentielle du développement de SAP
« S/4 Hana est prioritaire pour les équipes de recherche et développement de SAP », affirme Marc Genevois, nouveau DG de SAP. S/4 Hana est le successeur de la Business Suite et sa montée en charge doit s’étaler au moins 5 ans. Elle est proposée en version on-premise et en mode Cloud. A ce jour, seul le module Simple Finance est disponible, suivi fin 2015 par le module logistique, Simple Logistics. A ce socle de base s’ajoutent nativement des solutions Cloud métier issues des rachats d’éditeurs par SAP, Ariba, Concur, Fieldglass, Hybris, SuccessFactors. Cette intégration de solutions métiers ouvre l’accès à des fonctions jusqu’alors irréalisables (productivité de résultats, gestion anticipée d’approvisionnements, etc.).
S/4 Hana repose sur la base de données HANA sortie il y a 5 ans. Aujourd’hui mature, HANA permet de travailler en temps réel sur les gros volumes de données. D’une part, les données sont chargées en mémoire ce qui permet de travailler en temps réel, d’autre part les processus transactionnels et analytiques sont accélérés, avec des modèles de données simplifiés et une volumétrie de stockage considérablement réduite. A ce jour, le club allemand d’utilisateurs SAP, DSAG, indique que 4% de ses adhérents ont acquis des licences d’utilisation de S/4 Hana, montrant un démarrage timide.