AzureCon : Microsoft veut montrer ses muscles aux entreprises
Microsoft poursuit avec autant d’agressivité ses efforts dans le Cloud et multiplie les services à destination des entreprises, afin de faire du Cloud Public une extension de l’infrastructure interne de plus en plus naturelle et intégrée aux processus en place.
Alors que justement s’ouvre la semaine prochaine la conférence Re:Invent d’AWS, son concurrent, Microsoft a décidé de sortir l’artillerie lourde lors de sa conférence (virtuelle) Azure. Mais si le calendrier lui permet d’occuper le terrain en amont, le groupe de Redmond confirme que son offre est désormais aussi riche et variée que celle d’Amazon. L’éditeur peut aujourd’hui chercher davantage à se différencier en innovant sur des domaines de prédilection pour lesquels sa légitimité est évidente comme les services d’entreprise, les solutions hybrides, les bases de données et le Big Data.
L’essentiel des annonces de cette AzureCon 2015 tournaient d’ailleurs autour des services aux entreprises, même si ceux à destination des développeurs (pour construire des applications modernes) restent très présents dans le discours Microsoft et font par ailleurs l’objet de la majorité des sessions disponibles en ligne.
Des VM à base de GPUs
Microsoft a annoncé un certain nombre de nouveautés IaaS. Avec sa « série G », Azure proposait déjà des VMs bodybuildées allant jusqu’à 32 coeurs, 448 Go de RAM et 6.6 To de SSD. « Elles demeurent les plus grosses machines virtuelles disponibles sur un Cloud Public », a affirmé Scott Guthrie, patron de la division Cloud. Mais il lui manquait, pour être à égalité avec Amazon EC2, des VMs dotées de GPU pour les calculs scientifiques, l’imagerie ou la réalisation de Workstations déportées dans le nuage.
C’est aujourd’hui chose faite avec l’introduction des « Azure VM Séries N », des machines virtuelles dotées de fonctionnalités GPU. Elles s’appuient sur les GPU NVidia Tesla et la technologie NVidia GRID 2.0. Microsoft devient ainsi « le premier fournisseur de Cloud à exploiter un GPU NVidia GRID 2.0 sur ses VM », a expliqué Scott Guthrie. Rappelons GRID 2.0 a été présenté fin août lors de VMWorld et que cette technologie permet à une machine physique d’héberger jusqu’à 128 utilisateurs virtuels (contre 64 avec la génération précédente). Comme toujours avec Azure, cette nouvelle annonce est pour l’instant en phase de tests.
De l’orchestration de conteneurs
On le sait Microsoft a investi dans l’Open Container Initiative et a des accords de partenariat avec Docker. Dans cette logique, l’éditeur a annoncé un nouveau « Azure Container Service » qui combine Docker, Mesosphere DCOS et Apache Mesos afin de déployer très simplement un cluster Mesos dans Azure et administrer un vaste panel d’applications « Dockerisées » au sein de VM Azure. Microsoft avait déjà annoncé supporter d’autres moteurs d’orchestration d’images Docker comme Yarn, Swarm ou Kubernetes. Dans un premier temps, le service ne supporte que les conteneurs Linux, mais il sera étendu aux conteneurs Windows après la sortie de Windows Server 2016.
Mieux surveiller et administrer son Cloud
Depuis quelques temps, Microsoft cherche à sérieusement gonfler ses outils de surveillance et d’administration des services Cloud. « Les entreprises ont besoin de contrôle, de sécurité et de transparence sur leur infrastructure Cloud », a expliqué Scott Guthrie « à l’instar de ce dont elles peuvent profiter On Premises ». Dans cet esprit, Microsoft a introduit deux nouveaux services.
Le premier, Azure Resource Health, expose l’état de chaque ressource Azure, qu’il s’agisse de stockage, VM, site Web ou bases SQL, afin de permettre aux administrateurs de mieux surveiller leur infrastructure Cloud et de mieux identifier les causes d’un problème. Selon les causes détectées, le système offre des aides et des outils pour simplifier la résolution.
Le second, Azure Security Center, est une solution de sécurité intégrée qui permet d’analyser la sécurité des différentes ressources Azure actives. Elle intègre des mécanismes intelligents de détection des menaces. Les administrateurs reçoivent des alertes lorsque les machines présentent des failles de configuration ou lorsque leurs VM souffrent d’un début d’attaque par déni de service par exemple. Les faiblesses des configurations sont analysées et le service propose un éventail de solutions à mettre en œuvre au travers du Store Azure (Barracuda, F5, Cisco, CheckPoint, Trend Micro, Imperva, Fortinet, CloudFare, …).
Des services finalisés à la pelle
Profitant de l’AzureCon, Microsoft a également annoncé la « General Availability » (autrement dit la disponibilité en version finale) de plusieurs services IaaS en tests depuis de nombreux mois :
- Azure Backup for Application Workloads est une évolution du système de sauvegarde dans le Cloud Azure qui permet de sauvegarder directement vos SQL Server, SharePoint ou Microsoft Dynamics (jusqu’ici Azure Backup cherchait davantage à sauvegarder les machines elle-même, postes comme serveurs de fichiers).
- Azure File Storage est un stockage partagé à haute disponibilité et géo-répliqué qui s’appuie sur le protocole SMB 3.0. En un mot, c’est un vrai serveur de fichiers dans le Cloud.
- Azure Mobile Engagement est un service qui permet de mesurer, analyser et optimiser l’utilisation d’une app mobile. Bien que d’abord conçu pour les développeurs afin d’analyser la rétention et optimiser la monétisation des apps publiées dans le store, il peut se montrer très utile aux entreprises qui viennent de déployer une première version d’une application métier.
- Live Encoding for Azure Media Services cible toutes les entreprises qui ont besoin de diffuser en vidéo des évènements en direct. Il est fort probable que l’arrivée de ce service se retrouve sous forme de fonctionnalités au sein d’Office 365 et de sa très méconnue fonctionnalité ‘Portail Vidéos’.
Bref, Microsoft s’est évertué à faire le plein juste avant le lancement, la semaine prochaine à Las Vegas, de sa grande conférence annuelle « AWS re:Invent ».