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Smartphones : BlackBerry tente sa chance avec Android pour se relancer
Peinant toujours à remonter la pente sur le marché des terminaux mobiles, le Canadien joue une carte qui apparaît comme celle de la dernière chance avec Android.
Le pari de BlackBerry 10 est-il finalement considéré comme un échec par le Canadien ? C’est que ce que l’on peut être tenté de penser à la lecture du communiqué dans lequel le groupe vient de présenter ses résultats trimestriels. On y apprend ainsi la confirmation, après de nombreuses rumeurs, du lancement prochain d’un smartphone « étendard » par la marque, embarquant Android. Baptisé Priv, celui-ci sera notamment doté des logiciels sécurisés de BlackBerry.
Certes, le groupe revendique la vente de plus de 800 000 smartphones équipés de ses systèmes d’exploitation maison au cours du trimestre écoulé. Fin mars, il indiquait avoir écoulé 1,6 million d’appareils aux utilisateurs finaux et 1,3 million à son réseau de distribution. Au troisième trimestre de l’exercice fiscal 2014, il avait vendu 4,3 millions de smartphones aux utilisateurs finaux…
La seule bonne nouvelle est à chercher là du côté du prix de vente moyen : il continue de progresser, à 240 $, contre 211 $ au quatrième trimestre de son exercice fiscal 2015 et 180 $ au précédent.
Les efforts de BlackBerry sur le terrain de la gestion de la mobilité d’entreprise (EMM) semblent payer : son activité logiciels et services a progressé de 19 % au cours du trimestre écoulé pour atteindre un chiffre d’affaires de 74 M$. Afin d’accélérer sa croissance dans ce domaine, il s’est d’ailleurs récemment offert Good Technology.
Mais cela semble encore bien insuffisant pour lui permettre de se passer de ses activités de construction de terminaux : celles-ci représentent encore 41 % de son chiffre d’affaires.
Le Priv apparaît donc comme un choix pragmatique qui, s’il ne réussit pas à ramener BlackBerry en tête des ventes de terminaux, pourra au moins lui donner le temps de progresser sur le terrain de l’EMM jusqu’au moment où ses ventes de logiciels et de services représenteront la majorité de son chiffre d’affaires. Ce qui lui laissera plus de latitude pour décider alors de l’avenir de ses activités matérielles. Thorsten Jeins, ancien PDG de celui qui s’appelait alors RIM, avait d’ailleurs évoqué, dès le mois d’août 2012, l’hypothèse d’une cession des activités de fabrication de terminaux mobiles, avant de la confirmer en janvier 2013.
Aujourd’hui, toutefois, rien de tout cela dans le discours de John Chen : le CEO de BlackBerry explique être concentré « sur la réalisation de progrès plus rapides pour rendre rentable notre activité de smartphones ».
Et cela semble de plus en plus pressant. Au cours du trimestre écoulé, le Canadien a réalisé un chiffre d’affaires de 491 M€, contre 660 M$ au premier trimestre de l’année, pour une perte de 66 M$.