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Apple sème un peu plus la confusion entre tablette et portable
Avec un iPad Pro qui fait inévitablement penser à la Surface Pro de Microsoft, la firme à la pomme présente un produit susceptible de détourner certains des ordinateurs portables.
Comme attendu, Apple a présenté ce mercredi 9 septembre ses nouveaux iPhone 6S, sa nouvelle génération d’iPad Mini, mais surtout sa grande tablette iPad Pro. Attendue pour le mois de novembre, cette tablette se distingue du reste de l’offre de la firme à la pomme par un écran de 12,9 pouces de diagonale, affichant 2732x2048 pixels.
Annoncée en version 32 et 128 Go, cette tablette embarque des haut-parleurs stéréo, des microphones, deux caméras et encore une interface Wi-Fi compatible avec le tout récent standard 802.11ac.
Surtout, dans 6,9 mm d’épaisseur, l’iPad Pro cache un processeur ARM A9X présenté par Apple comme presque deux fois plus performant que l’A8X de l’iPad Air 2, et épaulé par 4 Go de mémoire vive. De quoi rivaliser avec les nouveaux Core M Skylake récemment présentés par Intel… mais aussi avec les ordinateurs portables, à commencer le tout dernier ultra-portable d’Apple, le MacBook. Peut-être Phil Schiller avait-il lui-même ce point à l’esprit alors qu’il expliquait que l’iPad Pro sera plus rapide que 80 % des PC portables, voire 90 % pour les performances graphiques.
Un outil de productivité
Et ces comparaisons apparaissent d’autant plus pertinentes qu’Apple positionne clairement son iPad Pro comme un outil de productivité, voire de création de contenus, bien plus qu’aucune autre de ses tablettes… et comme un Microsoft avec sa Surface Pro.
Car, à l’instar de son concurrent basé à Redmond, la firme à la pomme a choisi de proposer, pour l’iPad Pro, une couverture de protection embarquant un clavier qui s’y fixe via des attaches magnétiques et s’interface directement via un connecteur affleurant sur l’un des bords de la tablette. De quoi ajouter 169 $ à la facture.
Et comme si cela ne suffisait pas, Apple va également proposer un stylet pour iPad Pro, pour 99 $ de plus. Selon le groupe, ce stylet doit donner l’illusion d’interactions dépourvues de latence. Les graphistes pourraient bien l’apprécier, mais une prise en main concrète ne sera pas superflue : il s’agira de voir comment se comporte la tablette lorsque l’on veut dessiner sur son écran tout en laissant sa main y reposer. Les vidéos de présentation d’Apple laissent à penser que le groupe a fait en sorte d’empêcher sa tablette de confondre la main posée avec un point d’interaction tactile délibéré. Mais la pratique permettra d’en avoir le cœur net.
Aussi bien qu’un Macbook ?
Complet avec ses accessoires, l’iPad Pro s’affiche au final à 1217 $ HT en version Wi-Fi et 128 Go, soit environ 40 % plus cher qu’une Surface Pro 3 à capacité de stockage égale. Mais ce n’est peut-être pas la comparaison la plus intéressante.
Attendu pour la mi-septembre, iOS 9 promet d’offrir aux tablettes d’Apple de nouveaux arguments face aux ordinateurs portables, à commencer par les MacBook (Air). Un nouveau multi-fenêtrage doit en effet permettre d’utiliser deux applications sans passer de l’une à l’autre, mais en partageant l’écran pour elles. C’est peu, mais cela pourrait lever une sérieuse limitation qui limitait pour l’heure les ambitions des nomades espérant un jour pouvoir remiser leur portable, fut-il frappé d’une pomme, au profit d’un seul iPad épaulé par un clavier, ne serait-ce qu’au profit de la promesse d’une autonomie plus grande. Et le tout pour une facture réduite, à qualité d’écran comparable.
Si la question des applications peut demeurer pour beaucoup, les usages professionnels se sont largement développés sur les tablettes et la différence en iPad Pro et un ordinateur portable ne tient peut-être plus réellement qu’à la capacité de stockage interne. Mais la démocratisation du stockage en mode Cloud, et l’intégration d’outils bureautiques avec les applications liées à ces services est appelée à réduire l’impact de cette différence.