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Le patron de Teradici discute VMware, Citrix HDX, et PCoIP
La technologie PCoIP de Teradici a été essentielle pour l’offre VDI de VMware, mais ce partenariat a fait l’objet de questions. Le Pdg de l’éditeur évoque ces discussions, l’avenir du protocole, et plus encore.
Le protocole PCoIP de Teradici a longtemps était au cœur de l’offre VDI de VMware. Mais il a évolué au-delà, suivant la migration de l’informatique de l’utilisateur final vers le Cloud. Le mois dernier, Teradici a présenté Pervasive Computing Platform, une plateforme exploitant PCoIP pour fournir des postes de travail et des applications virtuels à partir d’Azure, d’Amazon Web Services, des services cloud de Google, et de bien d’autres encore.
Dan Cordingley, président et CEO de Teradici, s’est entretenu avec SearchVirtualDesktop à San Francisco, sur VMworld 2015.
Il y a eu des rumeurs de changement, voire de fin, de partenariat entre Teradici et VMware. Qu’en est-il ?
Dan Cordingley : C’est une relation très productive, très réussie. Lorsque VMware a annoncé notre relation, ils arrivaient sur un terrain du VDI où Citrix avait été jusque là dominant. Et si vous regardez ce que VMware a fait avec Teradici en 7 ans… c’est incroyable.
Nous avons apporté de très nombreuses améliorations au protocole, et nous avons travaillé très étroitement avec VMware sur nombre d’entre elles. Nous avons présenté, il y a quelques années, une carte d’accélération matérielle qui s’installe dans les serveurs exploitant Horizon et qui peut prendre le relais pour tous les traitements relatifs au protocole. Et cela s’avère être une excellente solution, avec tout ce que présente Nvidia d’excitant. Désormais, lorsque vous avez tous ces GPU à hautes performances générant des quantités massives de pixels, notre accélérateur matériel s’affirme en complément.
Notre relation avec VMware ne s’est ainsi jamais aussi bien portée. Regardez nos partenaires : HP a un protocole dans RGS ; Amazon est autre partenaire important de Teradici (ils utilisent PCoIP pour Amazon Workspaces) — ils ont un produit baptisé AppStream qui utilise un protocole qu’ils ont développé. De son côté, VMware a travaillé sur Blast, un protocole basé sur HTML5. Notre but n’est pas que nos partenaires n’utilisent que PCoIP, mais de faire de PCoIP la meilleure solution. Et nous comptons VMware comme un partenaire stratégique très important.
PCoIP est souvent comparé à HDX de Citrix. Que répondez-vous à ceux qui estiment que HDX est meilleur pour les traitements intensifs ?
Lorsque nous nous sommes penchés sur le problème consistant à transporter l’expérience du poste de travail au travers du réseau, nous avons réalisé d’importants choix architecturaux innovants. Le premier consistait à ne pas faire comme les autres protocoles à chercher à séparer la pile graphique pour en réaliser une partie sur le serveur et une autre sur le client. Nous avons décidé qu’il est bien mieux de laisser le côté Cloud – ou serveur – tout exécuter, dans un buffer de trame plein de pixels. De cette manière, il n’est pas nécessaire de s’inquiéter de type de GPU impliqué, ni du fait que le rendu soit purement logiciel, ou encore du type de système d’exploitation utilisé. Et il n’y a absolument aucun impact sur la rapidité avec laquelle tourne l’application. Dès lors, nous laissons tout fonctionner comme sur un PC normal, très vite et sans dépendance.
C’est donc au niveau du buffer de trame que nous intervenons. L’une de nos grandes avancées est la décomposition d’image, où nous analysons en continu ces pixels, et nous pouvons dire où se trouve une fenêtre avec de la vidéo, des graphiques ou du texte. Et nous appliquons différents algorithmes de compression en fonction du contenu. En faisant cela, nous obtenons une meilleure optimisation de la bande passante, et une bien meilleure résolution.
L’autre chose, avec le traitement après rendu, c’est que le client peut être très simple. Cela rend nos performances fantastiques sur des clients tels que des tablettes et des smartphones, ou encore des clients logiciels. Cela rend aussi notre protocole très sûr, parce que nous ne réalisons aucun traitement sur le terminal.
Ce qui nous rend également uniques, face à Citrix par exemple, est que notre activité ne consiste pas à vendre une pile VDI ou un service Cloud : nous fournissons un composant remarquable avec le protocole, que nous voulons permettre à tout le monde d’utiliser, indépendamment de ce qui est construit.
Que fait Teradici pour améliorer le protocole ? Quel est le futur de PCoIP ?
Nous conduisons actuellement un projet de recherche qui implique beaucoup de caractérisation et de développement d’algorithmes, en particulier autour du sans fil. Le VDI et la mobilité sont en train de converger, et de plus en plus de personnes accèdent à des applications depuis le Cloud ou une pile VDI, sur des terminaux mobiles.
Nous continuons de pousser l’enveloppe sur la résolution. De nombreuses applications de pointe visent maintenant les écrans 4K ou une palette de couleurs plus étendue, avec une définition des couleurs sur 12 ou 16 bits. Cela induit de nouvelles pressions sur le protocole pour fournir ces expériences utilisateur d’excellente qualité.
L’autre effort que nous devons fournir et de réellement étendre PCoIP à bien plus d’applications et de cas d’usage. C’est pourquoi la Pervasive Computing Platform est si importante pour notre stratégie.
Adapté de l’anglais.