Un VMware discret sur EVO:Rail continue à améliorer VSAN
EVO:Rail 2.0 ne devrait pas être lancé avant VMworld Barcelone. En attendant, VMware concentre ses efforts sur VSAN, la clé de voute de ses efforts dans l’hyperconvergence.
L’une des surprises de VMworld 2015 aura été le quasi-silence radio de VMware sur son offre hyperconvergée Evo:Rail. Les débuts de cette solution, vendue en partenariat avec quelques grands constructeurs, ont été difficiles et rendus encore un peu plus compliqués par l’abandon de la solution en rase campagne par HP, le n° 1 mondial des serveurs. Les autres partenaires de la firme ont de plus fait preuve de bien peu d’enthousiasme dà mettre en avant une solution dont le prix semble, il est vrai, mal adapté à l’une des cibles de la solution, le marché des PME.
EVO:Rail 2.0, le grand absent de VMworld San Francisco
Lors d’un entretien avec LeMagIT, Bryan Evans, l’un des responsables marketing de l’offre EVO:Rail n’a pas nié des déconvenues initiales, mais a aussi tenu à confirmer que VMware n’entend pas abandonner ce marché à ses concurrents. Alors que l’on s’attendait à ce que VMware profite de VMworld pour dévoiler la version 2 d’EVO:Rail, Evans a expliqué que la firme avait préféré mettre l’accent sur le lancement d’EVO SDDC, sa solution hyperconvergée pour les grands datacenters. EVO:Rail 2.0, dont la disponibilité est attendue pour le dernier trimestre, pourrait donc être l’une des vedettes du prochain VMworld Europe. Si Evans s’est refusé à le confirmer, il nous a toutefois indiqué que l’infrastructure utilisée pour accueillir les sessions pratiques de VMworld US (Hands on Lab) était en fait basée sur la version 2.0 du logiciel. Une façon de prouver la confiance qu’a l’éditeur dans la solution.
EVO:Rail 2.0, qui aura la dure mission de permettre à VMware de rattraper son retard sur le marché des infrastructures hyperconvergées face à des concurrents comme Nutanix ou Simplivity, s’appuiera sur des versions mises à jour des composants utilisés dans la version 1.0. L'évolution la plus importante sera le support de VSAN 6.x et de vSphere ESXi 6.x. VMware devrait aussi porter à un maximum de 16 appliances la taille d’une infrastructure EVO:Rail. Concrètement, cela signifie que l’on pourra créer des infrastructures incorporant jusqu’à 64 serveurs Xeon E5 v3, soit la capacité maximale d’un cluster VMware vSphere.
EVO:Rail à la peine, sur un marché en forte progression
L’enjeu est important pour VMware, explique Bryan Evans, « Nous pensons que le marché de l’hyperconvergé va doubler en 2 ans, puis progresser ensuite à un rythme rapide de 18 à 20 % par an ».
Reste que VMware aura fort à faire pour relancer les ventes d’Evo : Rail dans le monde. À ce jour, les ventes de la première version ont été un échec (VMware se refuse à communiquer tout chiffre ce qui en dit en long sur le sujet, la firme ne se privant pas de fournir des données lorsque ses produits ont du succès).
La firme devra donc non seulement faire des efforts pour convaincre ses partenaires de poursuivre la commercialisation de leurs offres avec la version 2.0, mais elle devra aussi sans doute ajuster le tir en matière tarifaire, sous peine de voir la version 2.0 subir le même sort que la version 1.0 malgré d’indéniables atouts techniques et opérationnels.
VSAN : la clé de l’offensive de VMware sur le marché de l’hyperconvergence
EVO:Rail n’est toutefois pas la seule façon pour VMware de percer sur le marché de l’hyperconvergé. Comme nous l’a indiqué Alberto Farronato, en charge du marketing de VSAN, la mise en œuvre autonome de VSAN par les entreprises est une autre façon pour VMware de progresser sur ce marché. À ce jour, plus de 2 000 entreprises auraient déjà mis en œuvre VSAN en production et la firme entend accroître rapidement l’adoption de la solution.
La version 6.1 de VSAN, présentée lors de VMworld US à San Francisco, apporte ainsi des fonctions attendues comme le support des configurations de cluster étendu (Stretched Cluster) ou celui des technologies de clustering de base de données d’Oracle (RAC) et de Microsoft. VSAN 6.1 a aussi été certifié pour fonctionner avec les fonctions de SMP et de tolérance de panne de vSphere.
Selon Farronato, VSAN supporte aussi désormais la réplication de données sur de longues distances avec un RPO de l’ordre de 5 minutes. L’administration de la solution a aussi été simplifiée, via le développement d’un plug-in vRealize (qui permet de superviser l’ensemble des paramètres de fonctionnement d’un cluster). Enfin, VSAN 6.1 apporte le support des disques NVMe et des barrettes de mémoire Flash UltraDIMM, ce qui devrait encore permettre de doper les performances en réduisant la latence d'accès aux données.
Une bêta de VSAN avec erasure Coding et déduplication au 4e trimestre 2015
VMware n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. La firme a aussi programmé le développement de nouvelles fonctions comme le support des codes à effacement (erasure Coding), la déduplication de données et la validation de données par checksum pour la prochaine version majeure de VSAN. Ces fonctions feront pour la première fois leur apparition dans une bêta du logiciel, attendue pour le 4e trimestre 2015. Elles ne devraient toutefois pas être intégrées dans une version commerciale avant la mi-2016. Notons qu’avec le support de ces nouvelles fonctions, VMware reviendra au niveau des solutions hyperconvergées les plus avancées du marché et prendra même une longueur d’avance dans certains domaines…