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Les DRH à l‘épreuve du nomadisme
Un nombre croissant de salariés travaille en mobilité que ça soit à l’intérieur ou à l’extérieur de leur entreprise. Un modèle qui doit interpeller les DRH.
Selon une étude réalisée fin 2014 pour les cabinets Mobilitis et GreenWorking, 47% des salariés français travailleraient à distance de leur entreprise au moins une fois par semaine. Un chiffre en forte hausse par rapport à l’année précédente (+9%) qui montre que le phénomène de la mobilité professionnelle est désormais bien ancré dans les entreprises françaises. Même si ce chiffre englobe également les collaborateurs en télétravail, un modèle encadré par la loi et qui suppose un avenant au contrat de travail.
Le nomadisme, défini généralement comme « toute forme de travail accompli ailleurs qu’au poste de travail habituel dans l’entreprise », peut revêtir deux formes : intra ou extra entreprise. Il est devenu en effet commun d’aller à une réunion avec ses terminaux mobiles (PC portable, tablette…) que l’on connecte à un rétro-projecteur ou qui sera relié au réseau de l’entreprise afin de travailler en mode collaboratif. A cela s’ajoute la tendance grandissante des entreprises à ne plus attribuer un poste fixe par personne (desk-sharing), le salarié étant susceptible de s’installer là où il y a de la place. Le nomadisme externe est lui très prisé par les cadres (70% au moins le pratique) mais aussi par les commerciaux et de plus en plus dans des secteurs techniques pour faire remonter des informations sur les interventions terrain.
Une réunion hebdomadaire en présentiel
Ces modes de travail se sont souvent développés de façon empirique sans que les DRH soient associés à leur mise en place. Or, la pratique et différentes études montrent qu’il est indispensable qu’ils s’emparent de ce sujet car il relève de l’organisation et de la bonne marche de l’entreprise.
Dans l’enquête « Observatoire des RH et de la e-transformation » menée en 2014 par la société Arctus auprès de 150 DRH, 90% d’entre eux considèrent nécessaire de faire évoluer le mode de management de l’entreprise pour mettre en place le travail à distance. Cela passe par la formation des managers qui doivent apprendre à gérer des équipes dont les membres sont régulièrement en mobilité. Ainsi, pour garder la cohérence du groupe, certaines entreprises instaurent une réunion hebdomadaire en présentiel.
Mais c’est aussi au DRH d’accompagner les pratiques du nomadisme. Avec la DSI par exemple pour élaborer les chartes de bonnes pratiques des outils numériques, qu’ils soient fournis par l’entreprise (mode COPE) ou appartiennent aux collaborateurs (BYOD). « Le DRH doit veiller également au bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle », précise Sylvie Chauvin, présidente du cabinet Markess International qui a publié une étude sur « le poste de travail à l’ère de la mobilité ». Autant d’enjeux importants pour les DRH qui doivent sans attendre agir afin que ces nouvelles pratiques profitent autant à l’entreprise qu’aux salariés.