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Oracle intègre Infiniband à ses puces Sparc "Sonoma"
Les Sparc "Sonoma" qui motoriseront les successeurs des serveurs Sparc T5 intégreront un contrôleur Infiniband pour fournir des entrées/Sorties virtualisées à haute performance.
On en sait aujourd’hui un peu plus sur le futur processeur économique Sparc « Sonoma » en cours de développement chez Oracle et qui doit motoriser une prochaine génération de serveurs distribués Sparc. Le constructeur a en effet profité de la conférence Hot Chips 2015, qui débutait ce Week-end pour détailler l’architecture et les capacités de la puce.
La puce Sonoma devrait motoriser la prochaine génération de serveurs « scale-out » de la marque et succéder à l’actuel Sparc T5, tandis que le Sparc M7 motorisera la prochaine génération de grands serveurs (« scale-up ») Sparc.
Sparc "Sonoma" : les innovations du Sparc M7 et un niveau d’intégration supérieur
Concrètement le dernier-né des processeurs Sparc d’Oracle reprend un grand nombre des caractéristiques du Sparc M7, le fer de lance de la marque – comme les coprocesseurs cryptographiques, les fonctions embarquées d’accélération des logiciels Oracle… -, tout en apportant un niveau d’intégration supérieur.
La puce, gravée en 20 nm, incorpore 8 cœurs Sparc S4 – contre 32 cœurs pour le Sparc M7. Elle intègre également deux contrôleurs mémoire pilotant 4 canaux DDR4 autonomes (avec un maximum de deux barrettes DIMM par canal).
Techniquement, chaque puce « Sonoma » peut donc se voir attacher 1 To de mémoire vive – avec le support de l’ajout et du retrait à chaud de RAM. Le débit mémoire plafond s’établit, quant à lui, à un impressionnant 77 Go/s (contre 68 Go/s pour un Xeon E5 2537 v3 d’Intel).
Côté interconnexions, la puce Sparc Sonoma intègre un contrôleur PCI-express supportant 2 liens 64 bit à 16 voies (soit un débit de 32 Go/s). Elle embarque aussi quatre liens de cohérence (le nom donné par Oracle au bus d’interconnexion cohérent utilisés pour relier plusieurs puces entre elles).
Ces liens sont aux puces Sparc ce que QPI est aux puces Xeon et permettent à plusieurs puces Sonoma de communiquer entre elles au sein d’un même serveur multiprocesseur. Les quatre liens offrent une bande passante agrégée de 128 Go/s (contre 76,8 Go/s pour les 2 liens QPI des Xeon E5 2600v3 et E54600v3 les plus véloce et 115,2 Go/s pour les trois liens QPI des Xeon E7 v3). Ils permettent d’envisager la commercialisation de serveurs disposant de 1 à 8 processeurs (comme l’actuelle gamme Sparc T5).
Un contrôleur Infiniband intégré
Mais la nouveauté la plus intéressante du Sparc Sonoma est ailleurs : Oracle a en effet choisi d’intégrer un contrôleur Infiniband (IB) directement dans la puce. Ce contrôleur permet de piloter deux ports IB FDR à 56 Gbit/s. Oracle est depuis longtemps un adepte d’Infiniband. Et cet intérêt s’est encore renforcé depuis le rachat de Xsigo, un spécialiste de la virtualisation d’entrées/sorties.
La solution de Xsigo, désormais au cœur de la stratégie de virtualisation et de SDN d’Oracle, est architecturée autour d’un directeur Infiniband et de cartes hôtes IB qui encapsulent le trafic Ethernet et FC venant des serveurs au dessus d’Infiniband. Ce qui permet non seulement une grande flexibilité dans l’allocation des capacités d’I/O mais aussi de tirer parti de la bande passante élevée et de la faible latence d’Infiniband.
En intégrant directement un contrôleur Infiniband dans les puces Sonoma, Oracle s’assure que les serveurs utilisant la puce disposeront d’interconnexions performantes et adaptées aux besoins d’infrastructures virtualisées à grande échelle. Cerise sur le gâteau, l’intégration permet d’abaisser les coûts, des gains qui s’ajoutent aux autres bénéfices tels que la forte réduction du câblage dans le datacenter ou l’administration simplifiée des connexions réseau et SAN.
Si tout se passe comme prévu, Oracle devrait mettre à profit sa prochaine conférence annuelle OpenWorld pour dévoiler ses serveurs haut de gamme M7. Mais il faudra sans doute attendre un peu plus pour voir les premiers serveurs « Sonoma », les développements de ces machines se poursuivant. Si l’on en croit la roadmap Sparc d’Oracle, l’objectif est de livrer ces machines avant la mi-2016 peut-être en même temps que Solaris 12, la prochaine mouture de l'OS maison…