Cloud hydride : un environnement pas prêt pour la production (Gartner)
Gartner pense que le Cloud hybride n’atteindra ses phases de maturité que d’ici 2 à 5 ans, le concept n’étant aujourd’hui pas rodé.
Le Cloud hybride dans « un gouffre des désillusions ». C’est une des conclusions que l’on retiendra du dernier Hype Cycle portant sur les technologies émergentes du cabinet d’étude Gartner. Ce baromètre, dont la vocation est de permettre aux entreprises d’évaluer le niveau de maturité des technologies naissantes, a classé le Cloud hybride dans une phase dite de « gouffre de désilllusions » ; ce qui en langage Gartner correspond à une technologie montante qui n’a pas montré toutes ses capacités, en dépit de sa sur-médiatisation. Pour Gartner, le Cloud Computing hybride devrait toutefois atteindre sa phase de pleine maturité, prête pour la production (Plateau de productivité, dans le cycle Gartner)…dans 2 à 5 ans.
A contre-courant, donc, des discours des grands fournisseurs de Cloud du marché (comme HP, Microsoft, Red Hat, IBM, etc…) qui placent le Cloud sur le terrain de l’hybridation des services. A contre-courant également d’OpenStack qui, avec sa promesse d’ouverture et de standard, crée une passerelle évidente entre Cloud privé et public.
Même si en matière de Cloud hybride, l’intégration entre applications et services représente le scenario le plus courant dans les entreprises, constate Gartner dans un email envoyé à la rédaction, le cabinet estime entre 10% à 15% le nombre de grandes entreprises ayant mis en place une stratégie de Cloud hybride au-delà de cette approche classique. Une faible part d’entreprises exploite ainsi les mécanismes poussés de l’hybridation pour la sécurité, le placement de workloadset le cloudbursting, par exemple. Chez les entreprises de taille plus réduite, ce taux passerait même à 10% si l’on en croit toujours le cabinet d’analystes. Dans les PME, Cloud hybride rime surtout avec disponibilité et récupération après sinistre (PRA). « Même si la plupart des entreprises utiliseront à terme une forme de Cloud Computing hybride dans les 3 prochaines années, les approches plus avancées manquent de maturité et souffrent d’une complexité significative en matière de configuration et de gestion opérationnelle », ajoute encore le cabinet d’analystes.
D’ailleurs, dans ses recommandations, Gartner invite encore à avancer prudemment dans la mise en place d’environnements hybrides. Le cabinet suggère d’abord la création de standards et de bonnes pratiques en matière de gouvernance et sécurité. Mais pour les approches « plus sophistiquées », comme le Cloud bursting et l’exécution dynamique de services, le cabinet recommande la prudence, ces cas d’usage étant « les moins mûrs et les plus problématiques du Cloud hybride ». En positionnant le Cloud hybride dans sa phase dite de « Gouffre des désillusions », et prévoyant les déploiements en production d’ici 2 à 5 ans, Gartner compte pousser les entreprises à davantage se préparer, via des expérimentations, tests et pilotes, pour d’optimiser leur processus, que de commencer à un déploiement massif.
IoT, prêt pour la production entre 5 à 10 ans
Parmi les autres technologies émergentes de ce Hype Cycle, on remarque également l’Internet des objets, autre concept très médiatisé qui occupe une place centrale dans tous les discours des fournisseurs. Selon Gartner, l’Internet des objets serait encore bien loin des phases de production, le cabinet anticipant la phase de pleine production d’ici 5 à 10 ans.
Le Machine Learning, autre technologie très tendance chez les spécialistes du Big Data et de l’analyse des données, devrait quant à lui atteindre la phase de pleine production d’ici 2 à 5 ans. « Avec l’augmentation du nombre de capteurs, de terminaux et d’interaction clients, ainsi que l’intégration des résultats dans des jeux de données, le Machine Learning doit être considéré non seulement comme une approche alternative à l’ingénierie traditionnelle, mais également comme un élément clé des prochaines disciplines d’ingénierie moderne », explique encore Gartner. Le cabinet recommande donc aux entreprises de monter en compétence et de s’entourer de ressources qualifiées sur le sujet.