Kubernetes 1.0, premier moteur de la fondation CNCF
La Linux Foundation hébergera un projet dédié à la standardisation et à l’harmonisation des technologies d’orchestration et de déploiement d’applications natives pour le Cloud. Kubernetes, aujourd’hui en 1.0 et premier projet versé dans ce projet, servira de point de départ.
A l’occasion de la conférence OSCON qui se tient actuellement à Portland, dans l’Oregon, un consortium d’industriels de l’IT ont décidé de se réunir au sein d’un projet de fondation afin de créer des standards pour le déploiement des très tendances applications dites Cloud natives – comprendre, douées de fortes capacités de dimensionnement, scalables à l’échelle du Web, packagées dans des conteneurs, et pouvant être automatiquement déployées via des architectures de micro-services.
Une architecture standard pour le déploiement d’application Cloud natives
Cette fondation, nommée Cloud Native Computing Foundation (CNCF), entend poursuivre l’ADN Open Source qui peuple les technologies du Cloud. Et logiquement, ce nouveau projet devient un projet collaboratif de la Linux Foundation. Dans le vocabulaire de la fondation Open Source, un projet collaboratif vise à étendre l’expérience de la fondation sur Linux à d’autres initiatives pour leur insuffler d’abord une gouvernance typique de l’Open Source, et leur poser les bases d’un développement reposant sur la communauté. La Cloud Foundry Foundation est l’un des projets collaboratif de la Linux Foundation.
Comme son nom le laisse entendre, cette fondation planchera à développer des standards pour ces applications Cloud natives. Applications pensées à l’origine par les géants du Web comme Google, Facebook par exemple. Les membres fondateurs de cette fondation sont AT&T, Box, Cisco, Cloud Foundry Foundation, CoreOS, Cycle Computing, Docker, eBay, Goldman Sachs, Google, Huawei, IBM, Intel, Joyent, Kismatic, Mesosphere, Red Hat, Switch SUPERNAP, Twitter, Univa, VMware et Weaveworks . Bref, la fine fleur – en partie – du monde du Cloud actuel.
Presque sans surprise, les travaux de cette fondation auront comme point de départ les technologies de conteneurs virtuels. Mais la volonté est d’aller plus loin : harmoniser les technologies d’orchestration, de déploiements et de développements d’applications Cloud natives packagées dans des conteneurs en créant une série de standards, de technologies et d’APIs.
« Les technologies de conteneurs ainsi que les déploiements de conteneurs dans les cloud natives apps produisent le même effet que le client-serveur, il y plusieurs années », a lancé Brian Stevens (en illustration), le vice-président Google Cloud, lors de la conférence OSCON. Rappelant au passage que chez Google, tous, ou presque, les services du groupe reposaient sur des conteneurs.
Seulement voilà. Si les ténors du Cloud ont bien comprisl’intérêt des conteneurs, ils ont également développé de leur côté leurs technologies d’orchestration et de déploiement, donnant naissance à plusieurs composants et frameworks Open Source. Bref, un calvaire pour les développeurs et les entreprises qui doivent alors jongler avec plusieurs typologies de composants éparses, résume en substance Craig McLuckie, chef de produit chez Google, lors d’une présentation à l’OSCON. « . Si je veux créer une application cloud native, je dois créer un bundle de composants pour mon application. J’ai besoin de nombreuses personnes avec des compétences différentes », ajoute-t-il.
Harmoniser les projets existants
Les travaux de cette fondation doivent donc livrer une série de réponses à cette question : harmoniser ces composants et créer des architectures de référence pour pouvoir opérer facilement des applications natives pour le Cloud, et rendre l’ensemble interopérable. La fondation a pour objectif « d’assembler les composants pour adresse un ensemble complet de besoins en matière d’infrastructure d’applications en conteneurs », explique encore l’institution.
Les premiers travaux porteront sur l’intégration des technologies. En point d’orgue : Kubernetes. Google, à l’origine de ce moteur d’orchestration de conteneurs, a décidé de contribuer sa technologie (qui apparait également dans sa version 1.0 ce même jour) à la fondation et servira ainsi de socle à ses développements. Selon la fondation, les équipes travailleront d’abord à harmoniser Kubernetes avec l’écosystème du projet Apache Mesos (autre moteur d’orchestration de conteneurs Open Source) et Mesosphere DCOS (Datacenter OS), une implémentation commerciale de Mesos de la société MesoSphere – qui fait partie des membres fondateurs de la fondation. Des intégrations avec les solutions de Joyent, CoreOS, IBM, VMware et Cisco sont également prévues, note encore la fondation.
Mais, l’idée est d’aller plus loin que l’orchestration et Kubernetes, lance Craig McLuckie. « Kubernetes n'est qu'une partie de l'histoire. » La fondation vise à fédérer technologie et écosystème et également d’inclure les utilisateurs – « petites entreprises comprises », ajoute-t-il - à l’équation afin « d’identifier les besoins et les manques ». Et ce, dans une fondation indépendante.
Des travaux complémentaires à l’OCI (Open Container Initiative)
La CNCF viendra au final compléter les travaux de standardisation de l’Open Container Initiative (OCI). Ce projet, également hébergé par la fondation Linux, vise à créer un format d’image standard de conteneur afin d’éviter que n’apparaisse une forme de fragmentation nuisible au marché (Docker, CoreOS, …). La nouvelle fondation quant à elle s’intéresse davantage à la conception et au déploiement d’applications packagées dans des conteneurs. Dans un communiqué, elle confirme que des travaux seront réalisés à partir des spécifications de l’OCI.