Suse ouvre SLES à ARM 64 bits
L’éditeur Linux a ouvert son programme partenaires au monde ARM, livrant dans la foulée une version de SLES 12 supportant l’architecture 64 bits du Britannique.
Comme une validation de la maturité du marché des serveurs ARM, Suse a indirectement annoncé avoir finalisé une version de Suse Entreprise Linux 11 pour l’architecture 64 bits du Britannique – une architecture qui doit porter la marque sur le marché très convoité des serveurs haute-densité. Le 14 juillet dernier, l’éditeur Linux a officialisé la mise en place d’un programme dédié au monde ARM au sein de son programme global de partenaires. Confirmant tenir à disposition une version de son OS taillé pour ARM 64 bits.
La proximité entre ARM et Suse n’est certes pas nouvelle. La communauté OpenSUSE, qui sert de socle à SLES, travaille depuis 2011 à supporter ce modèle d’architecture et avait officiellement annoncé son support avec la version 12.3 de l’OS communautaire, sortie en 2013. Mais, rien n’avait éclos d’un point de vue commercial dans SLES.
A l’occasion de l’édition 2014 de SuseCon, Ralf Flaxa, le patron de l’ingénierie chez Suse, avait confirmé à la rédaction qu’une build de SLES compatible ARM avait bien été mise au point. Tout était prêt techniquement. Mais la balle était plutôt dans le camp des constructeurs et des OEM et d’un marché qui ne semblait pas montré une maturité commerciale suffisante pour s’engager. D’autant que le support d’une énième plateforme (aux côtés de x86, System Z, POWER, par exemple) coûte cher – Suse s’engage par exemple à supporter ses OS sur un cycle de 10 ans, auxquels s’ajoutent 3 années supplémentaires de support étendu.
Des OEM clés rejoignent le programme
Un frein qui semble se desserrer : parmi les partenaires ARM cités par Suse, on retrouve les principaux cadres des OEM, à savoir Cavium, AMD, Applied Micro, HP, E4 Computer Engineering, Dell et SoftIron. Suse a également implémenté le support de ARM 64 bits dans son outil openSUSE Build Service, un service qui facilite la création de paquets pour des plateformes cibles – ici ARM 64 bits donc.
Julien Niedergang, ingénieur système chez SUSE, y voit de son côté une ouverture sur un marché des puces x86 largement dominé par Intel, mais qui a raté le coche du segment de l’ultra-basse consommation. AMD, de son côté, reste depuis plusieurs années en proie à une décroissance continue. Il reste donc une place à prendre dans le SoC, essentiellement sur ARM, indique-t-il. « Un trou dans la raquette qu’il faut exploiter », surtout pour des usages spécifiques. Et Suse de s’y positionner comme un OS clé.