Azure : hausse de 13 % des tarifs au 1er août
En cause, la forte baisse de l’euro face au dollar. Une manière pour Microsoft de compenser cette érosion monétaire et de maintenir sa marge mondiale.
La baisse de l’euro face au dollar ne fait pas que des heureux. Elle diminue par exemple les revenus des éditeurs américains qui facturent dans la monnaie européenne et qui consolident en dollars au niveau du groupe.
Microsoft fait partie de ceux-là. Pour pallier l’érosion de ses résultats, l’éditeur a confirmé cette semaine une augmentation des prix d’Azure d’environ 13 % à partir du premier août.
La confirmation a été faite par e-mail à ses clients Entreprise.
La fin de la guerre des prix dans le Cloud ?
Ce courrier précise que les clients qui ont souscrit à Azure via les « Enterprise Agreements » (EA), les « Enterprise Subscription Agreements » (EAS), ou les « Server and Cloud Enrollments » (SCE) ne se verront pas appliquer cette augmentation.
Sur le sujet
L’augmentation ne concerne que la zone euro, et donc pas les clients au Royaume-Uni où la livre sterling ne s’est pas dépréciée face au dollar.
Il n’en reste pas moins que cette stratégie commerciale est un tournant dans la mesure où les fournisseurs majeurs de Cloud se livrent depuis plusieurs mois une sévère guerre des prix. Gartner avait néanmoins mis en garde les DSI qu’une augmentation, liée à l’instabilité en Europe et à la baisse de sa monnaie, allait certainement arriver.
Le Cloud un produit d’importation
Clive Longbottom du cabinet d’analyse Quocirca explique pour sa part que cette évolution à la hausse ne devrait pas être ponctuelle mais deviendra une nouvelle tendance sur le moyen terme si les turbulences de la zone euro ne se calment pas (ce qui est aujourd’hui une éventualité plus que plausible au regard de l’actualité récente en Grèce).
« C’est juste une conséquence de l’effondrement de l’Euro sur les prix des biens et des services importés – et c’est comme cela qu’Azure doit être considéré », explique-t-il. « C’est ce qui arrive quand une monnaie baisse dans ces proportions ».
Baisse réel de l’euro et compensation tarifaire
A son plus haut, en juillet 2008, l’euro tutoyait la barre des 1.6 $ (1.5835). Il rebondissait depuis sur un plancher bas à 1.20 $, plancher qu’il a cassé en début d’année.
Depuis, l’euro a dévissé – avec le soutien des décideurs européens soucieux de rendre, pensent-ils, les exportations plus compétitives – jusqu’à une quasi parité avec le dollar (1.05 $) avant de rebondir mais sans plus jamais dépasser les 1.15 $.
Evolution de l'euro face au dollar, en %, sur un an (Srce : Boursorama)
Dit autrement, sur un an, l’euro – et donc la facturation en euro pour des comptabilités américaines – a perdu entre 18 % et 22 % de sa valeur face au dollar. Ce qui semble appuyer l’affirmation de Clive Longbottom puisque la « correction » du prix de Microsoft est inférieure.
Avant tout soigner la marge mondiale de Microsoft
Ceci étant, d’un point de vue analyse économique « réelle », Azure est aussi un produit européen. Avec son infrastructure basée en Irlande et en Hollande, tous ses coûts - commodités (électricité, etc), salaires des employés, etc. - sont payés en euros.
Le prix de production du Cloud de Microsoft pour la zone n’est donc pas impacté par les variations monétaires.
Cette augmentation est donc– surtout – une décision financière pour maintenir la marge mondiale de l’éditeur.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si les concurrents suivront. Ou si au contraire, ils y verront l’opportunité de gagner des parts de marché. Le (proche) avenir le dira.