Innorobo 2015 : les robots industriels avancent

Innorobo est l'unique événement en Europe entièrement dédié à la robotique. Cette édition 2015 marque une progression des performances pour la robotique industrielle et un palier pour la robotique de service. Bilan d’étape pour les smartcities, usines du futur, robots de terrain ou d’accompagnement, médical et prospective .

«Il faut que les entreprises changent leurs méthodes de travail », déclarait en ouverture d’Innorobo, Jean Tournoux, le directeur général du Symop, syndicat professionnel de la robotique. Au delà de l’engouement pour les performances étonnantes des robots, les représentants des acteurs de la robotique en France ont voulu poser les jalons pour développer la robotique dans de bonnes conditions.

«Qui trop embrasse mal étreint », ajoutait Bruno Bonnel, chef de file emblématique de la robotique en France poursuivant : «Il faut que les régions se spécialisent pour ne pas diluer leurs efforts. Pour cela, elles doivent coopérer.» Le représentant de l’UE mettait en avant les 2 milliards consacrés  au plan robotique, censé augmenter la productivité et la compétitivité des entreprises.

 

La robotique industrielle avance

Au delà des robots amusants capables de converser avec facétie avec des humains, les tendances de ce salon sont, d’abord, l’amélioration des performances des robots dans l’industrie, avec par exemple, une machine à ranger très vite  des petits chocolats dans une boîte sans les abîmer. Kamido, un autre automate intelligent conçu par chez Sileane, apprend à distinguer les formes et les couleurs des objets pour ensuite faire du tri sélectif vers une autre boite). Une performance plutôt impressionnante.

La deuxième tendance du salon est le développement de la cobotique, c'est-à-dire, l’assistance des humains par les robots pour des tâches difficiles ou l’aide à la réadaptation fonctionnelle. Ba Systèmes va commercialiser, Robot K, un robot qui s’adapte en permanence aux performances du patient. Reste encore à ce qu’il soit accepté par les thérapeutes comme outil de traitement. Les urologues et chirurgiens peuvent être assistés par les laparoscopes intelligents Viky et Jaimy d’Endocontrol qui les aident dans les gestes les plus difficiles, pour des opérations délicates en chirurgie endoscopique.

Dans une conférence, Joël Gibbard fondateur d’Open Bionics a présenté une main articulée capable d’effectuer des mouvements très fins, tels que se servir d’un tournevis. Les robots deviennent de plus en plus autonomes tels le chariot Fenwick  auquel la société Balyo, présente sur les marchés en Europe et aux Etats-Unis, a ajouté un système de guidage laser et d’analyse vidéo 3D des scènes pour une mobilité intelligente, précise et sure.

Fanuc, acteur chevronné des systèmes automatisés, exposait un robot industriel, le CR-35iA, capable d’embarquer et de manipuler des charges jusqu’à 35 kg. Un capteur d’effort placé sous le pied du robot, lui permet de s’arrêter lors d’un contact avec un opérateur.

 

Au rang des curiosités, le robot désherbeur écologique Ecorobotix piloté par une application Android ou Iphone, qui fonctionne à l’énergie photovoltaïque. Il sait différencier la culture des mauvaises herbes pour des exploitations de 5 à 8 hectares. Le principe de fonctionnement est basé sur les données croisées d’un GPS et de caméras en vision artificielle..

Reconnaissance vocale : encore du travail

Les robots présents sur Innorobo sont censés communiquer avec les êtres humains mais hormis quelques bribes aléatoires, il semble qu’il y ait encore du travail de développement en reconnaissance vocale. Notamment, pour isoler le bruit ambiant qui perturbe les possibilités cognitives du robot. Même Pepper, le fameux robot d’Aldebaran aujourd’hui passé sous le giron du japonais Softbank, ne parvient pas à suivre une conversation dans un environnement bruité. Les robots d’accueils fortement présents à Innorobo savent de mieux en mieux se faufiler entre les stands et les visiteurs, mais il y a encore des années de recherche, développement et production pour en faire des machines véritablement autonomes.

Dans les allées du salon, nombre de managers, développeurs,  intégrateurs de la filière robotique pointaient le fait qu’ils ont certes besoin de capitaux pour se développer mais aussi d’outils et d’un écosystème efficace de coopération.

 

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