SuperMUC double sa puissance de calcul
La phase 2 du supercalculateur munichois vient d’être inaugurée, doublant la puissance de calcul disponible sur la plateforme en augmentant seulement de moitié la puissance électrique requise.
La phase 2 du supercalculateur munichois vient d’être inaugurée, doublant la puissance de calcul disponible sur la plateforme en augmentant seulement de moitié la puissance électrique consommée.
SuperMUC, c’est un supercalculateur affichant une puissance de calcul de 3,2 Pflops à sa mise en service en 2012, avec une architecture basée sur des processeurs Xeon E5-2680 8C Sandy Bridge pour un total de près de 150 000 cœurs.
Sa seconde phase est animée par des processeurs Xeon E5-2697 v3 Haswell cadencés à 2,6 GHz – leur fréquence nominale ; la fréquence et la tension de fonctionnement sont ajustés dynamiquement pour optimiser la consommation électrique. Avec 3072 nœuds, la phase 2 de SuperMUC est dotée d’un peu plus de 86 000 cœurs et affiche une puissance de calcul maximale théorique de 3,58 Pflops. Chaque nœud embarque en outre 64 Go de mémoire vive, contre 32 Go pour la phase 1.
Le gain de densité se traduit de multiples façons : la phase 2 est répartie sur 6 ilots au lieu de 18 ; elle occupe le quart de la surface de la phase 1 ; et elle n’a besoin que de 1,1 MW contre un peu moins de 2,3 MW pour la première phase sur supercalculateur.
Comme la phase 1, la seconde tranche de SuperMUC est refroidie par une eau tiède injectée à 40°C et ressortant des nœuds à 65°C après absorption des calories produites par les processeurs. Evoluant en circuit fermé, cette eau passe par un échangeur pour transférer ses calories excédentaires à un circuit secondaire. Celui-ci est lui-même refroidi par free cooling, sur la toiture du bâtiment, en été. En hiver, les calories du circuit secondaire sont utilisées pour chauffer les locaux administratifs adjacents.
La seconde tranche de SuperMUC reste organisée en allées chaudes et froides – les allées chaudes étant ici confinées, alors que les allées froides le sont dans un système classique de refroidissement par air. L’eau et l’électricité restent amenées par les faux-planchers ; seule la connectique réseau – Ethernet et InfiniBand – passe en aérien, au-dessus des baies.
En 2014, la phase 1 de SuperMUC s’était distinguée par une simulation de tremblement de terre mobilisant jusqu’à 1,42 Pflops, soit 44,5 % de la capacité de calcul théorique du supercalculateur. Dr Ludger Palm, responsable des relations publiques du centre, insistait alors sur les efforts d’optimisation logicielle nécessaires pour atteindre ce niveau d’utilisation : « en général, il est rare qu’un seul programme parvienne à utiliser plus de 5 à 10 % de la capacité. » Avec les gains de densité sur la phase 2, le Dr Arndt Bode, président du conseil d’administration du Lrz, estime qu’il devrait être possible de faire encore mieux, sans toutefois avancer de nouveau chiffre.
Il souligne continuer de mettre à la disposition des chercheurs un groupe d’experts chargés de leur accompagnement pour assurer une optimisation aussi poussée que possible du code pour l’environnement hautement parallélisé de SuperMUC.