NetApp lance une 3e gamme de baies Flash
Le constructeur présente une gamme de baies Flash, sur SSD, dont la particularité est d’effectuer la compression et la déduplication en mémoire avant l’écriture.
Encore plus 100% Flash que les précédentes baies 100% Flash. NetApp lance cet été une nouvelle famille de solutions de stockage sur SSD, les All-Flash FAS (AFF), qui sont des baies FAS classiques, mais dans lesquelles le système Data ONTAP a été optimisé. « A la différence des FAS, nous avons enlevé dans l’OS toutes les fonctions inutiles sur des disques SSD (le RAID, le WAFL) afin de proposer une solution bien plus performante, qui atteint désormais 350 000 IOPS avec compression et déduplication des données », se réjouit Eric Antibi, le directeur technique de NetApp France. Les AFF sont numérotées comme les FAS : 8020 pour 5 To, 8040 pour 10 To, 8060 pour 20 To et 8080 pour 40 To.
En vérité, les baies AFF résolvent un problème majeur que NetApp traînait jusqu’ici sur ses modèles FAS. Traitant les disques SSD comme des disques durs classiques, ces baies classiques enregistrent les données brutes sur les disques en temps réel puis, dans un second temps, au moment des baisses d’activité, les compressent et les dédupliquent avant de les réécrire sur disques dans une version qui économise de l’espace de stockage.
Cela présente le défaut d’user plus que de raison les cellules des disques SSD, ce qui les fait vieillir prématurément. Si bien que le plus raisonnable était jusqu’ici chez les clients NetApp d’opter plutôt pour du Flash sur les baies d’entrée de gamme de la famille EF. Sauf que celles-ci n’ont pas de fonction de compression/déduplication (réduction de la taille des données d’un facteur compris entre 5 et 10), pas de réplication et ne fonctionnent pas en cluster ; ce qui pose un double problème de capacité limitée et d’impossibilité d’avoir un Plan de continuité d’activité (PCA).
Épurer Data ONTAP pour compresser avant d’écrire sur les disque
Débarrassées de plusieurs fonctions, les baies AFF disposent de plus de temps de calcul disponible pour effectuer la compression et la déduplication à la volée, en RAM, avant d’écrire les données sur les disques SSD. « Comparativement à une FAS remplie de disques SDD, les AFF sont ainsi plus rapides de 30% en lecture et de 18% en écriture », se targue Eric Antibi. Il brandit une étude interne : « cela signifie que si l’on utilise la compression et la déduplication - qui représentent une économie de capacité d’un facteur 10 sur les bases de données -, on multiplie par 4 les entrées-sorties sur une AFF, c’est-à-dire que l’on divise par quatre le nombre de cœurs nécessaires dans un serveur, donc on divise d’autant le nombre de licences applicatives à payer », se réjouit-il. Et de rappeler que la base de données d’Oracle, par exemple, est tarifée selon le nombre de cœurs présents dans un serveur.
Il est à noter que d’autres fabricants de baies dites 100% Flash, Pure Storage par exemple, proposent depuis longtemps la compression/déduplication en mémoire. Selon l’avis de plusieurs observateurs, NetApp accusait un vrai retard sur ce sujet par rapport à ses concurrents.
Par ailleurs, on ne peut pas mixer des baies AFF et FAS dans un même cluster, car si leurs contrôleurs sont strictement identiques, leurs OS respectifs posent des problèmes d’incompatibilité. En revanche, dans un cluster de baies uniquement AFF, le mouvement des données d’un nœud à l’autre est possible. Comme pour les FAS, il est possible de grimper à 24 contrôleurs dans un cluster.
Mais où sont les FlashRay ?
Contre toute attente, les baies AFF ne sont pas du tout les FlashRay que NetApp avait promis à ses distributeurs lors du forum partenaires qui s’est tenu au début de ce mois. « Nous avons inclus dans le système Data ONTAP des AFF toutes les routines contre la vieillesse des cellules Flash qui ont été développées dans le cadre de Mars OS, le système de FlashRay. Il manque encore les routines qui permettent d’écrire des blocs avec des tailles variables, ce qui rendra la déduplication encore plus performante. Si bien que FlashRay ne sortira qu’en décembre », confie Eric Antibi. Annoncées en 2012, les baies FlashRay de NetApp sont depuis lors présentées comme étant sur le point de sortir d’ici peu lors d’à peu près toutes les manifestations NetApp. C’est devenu une véritable arlésienne.
Si la sortie des FlashRay a réellement été repoussée de quelques mois, pourquoi occuper le terrain avec des baies AFF intermédiaires ? « Nous sommes à un moment charnière, où les entreprises vont devoir renouveler leurs bases de données ; Oracle et Microsoft ont des produits majeurs qui arrivent cette année en fin de vie. Or, nous savons que ces renouvellements vont s’accompagner de rachat des baies de stockage. Nous voulions être prêts à temps pour leur proposer des solutions Flash », confie-t-il.
Les prix annoncés pour les AFF sont par ailleurs plus accessibles que ceux de la gamme FAS, ce qui n’était pas censé être le cas pour les FlashRay. Compter ici 25 000 $ pour l’entrée de gamme en 5 To. « Les optimisations portées à Data ONTAP permettent de réaliser une telle économie de cellules sur les disques SSD - nous consommons 5% de cellules quand nos concurrents en usent 40% - que nous avons pris le parti de doter nos baies AFF de disques Flash de type cMLC. Ils sont bien moins chers que des eMLC usuels et, dans notre cas, cela n’a aucun un impact sur leur durée de vie », conclut Eric Antibi.