SAPInsider 2015 : SAP habille Hana pour l'IoT
A l'occasion de sa conférence à Nice, SAP a annoncé le Service Pack pour Hana, qui projète la base In-Memory dans le domaine des objets connectés. Haute disponibilité, réplication dynamique, support de R et analytique renforcée sont au programme.
"Continuer à faire d'HANA une plateforme performante pour notre ERP et pour nos solutions d'entreprise, et être au coeur du datacenter."
C'est ainsi que Steve Lucas, président de SAP Platform Solution a présenté le Service Pack 10 pour HANA à l'occasion de la conférence SAPInsider 2015, qui se tient actuellement à Nice.
Une évolution du socle In-Memory du groupe qui se rapproche un peu plus des usages liés à l'Internet des Objets et intègre des possibilités analytiques plus avancées.
Il faut dire que HANA, et l'ensemble de l'écosystème d'applications chez SAP, constitue une réponse aux différentes problématiques auxquelles sont aujourd'hui confrontées les entreprises. Et il doit donc inévitablement s'y insérer. Un point qu'a développé Steve Lucas lors de son discours d'inauguration de l'événement. Derrière HANA, l'idée est de détricoter la complexité née avec les anciens systèmes pour re-consolider l'IT, la simplifier et créer un socle solide pour le futur - à savoir le Cloud, la mobilité et l'analytique.
Dans ce contexte, le SPS 10 pour HANA, explique Steve Lucas, a mis l'accent sur des améliorations coté infrastructure.
Ce Service Pack dote la base de données In-Memory de capacités renforcées de haute disponibilité, via la réplication asynchrone multi-site et la sauvegarde incrémentale par exemple. La tolérance aux pannes et la récupération des données après sinistre font également parti des fonctions renforcées.
L'autre volet de nouveautés se situe logiquement dans la capacité à pouvoir gérer les données.
Steve Lucas évoque ainsi des fonctions propres pour l'Internet des objets - ce qu'il avait détaillé à la rédaction en 2014. Par exemple, la réplication dynamique permet de synchroniser un grande quantité de données, issues d'un réseau de capteurs, en temps réel, et ce à distance.
Ces données peuvent ensuite être remontées dans HANA pour servir de bases à des applications et être analysées. "Si vous disposez d'un réseau de capteurs avec plusieurs systèmes, HANA permet de faire ainsi de la gestion, de la capture et de la synchronisation de milliers de bases de données en temps réel", décrit-il.
S'il estime ce mécanisme très lié à des environnements d'objet connectés, d'autres cas d'usage peuvent être trouver dans l'industrie, pour les services financiers par exemple.
HANA Cloud Platform en Cloud privé
SAP a également confirmé qu'une version sur site (on premise) de HANA Cloud Platform, le PaaS HANA (Pass vers HANA ?) était à l'étude et pourrait arriver dans un futur proche. Sans calendrier particulier.
Selon SAP, cette version pourrait par exemple intéresser les très grandes entreprises (comme Colgate par exemple) qui ont besoin de faire tourner leurs applications métiers spécifiques dans un Cloud privé - et donc sur HANA. SAP confirme que la base de code sera la même entre les pendants privé et public et qu'une entreprise ayant développé des spécifiques en interne pourra les porter dans la HANA Cloud Platform, dans le Cloud public.
SAP proposera à ses clients une série de services, comme Docker et Cloud Foundry, pour assurer la liaison. Pour mémoire, SAP a rejoint officiellement la Cloud Foundry Foundation en juillet 2014, et a fait don à la communauté, d'un service broker, développé en collaboration avec Pivotal, permettant à toutes applications reposant sur Cloud Foundry de se connecter ou d'exploiter HANA.
Support de R et prédictif
Les libraries d'analyses prédictives (APL - Automatic predictive Library) ont également été renforcées et s'enrichissent d'algorithmes, avec pour objectif de cibler des technologies comme celles de SAS.
"Une technologie de modélisation très couteuse, qui, nous pensons, peut être remplacée par notre stack sur HANA. Avec ce que nous avons apporté avec le SP10 d'HANA, nous avons ôté la nécessité d'avoir recours à des technologies comme celles de SAS." Mais Steve Lucas parle toutefois de "coo-pétition" avec l'éditeur.
Autre ajout dans ce SP 10 pour HANA, l'environnement statistique Open Source R, qui a été complément intégré avec la possibilité d'ajouter des modèles prédictifs R existants et de les utiliser sur HANA. Ainsi, les personnes maîtrisant R n'ont pas besoin d'être une nouvelle fois formées, explique Steve Lucas.
Predictive Analytics 2.2 hérite de HANA SPS10
Autre ajout, le support des jeux de données très étendus (ce que SAP baptise des "wide datasets"). Grosso modo, l'idée est d'ingérer et de structurer dans des centaines de colonnes des données afin de gagner en capacité analytique et donc en possibilité d'intégrer davantage de variables dans les modèles prédictifs - qui deviennent ainsi plus complexes.
En fait, "le nombre de colonnes a été triplé", explique encore Byron Banks, vice-président Analytics et Big Data chez SAP, dans un entretien avec la rédaction. Cette fonction est également une nouveauté dans la solution Predictive Analytics 2.2 - qui vient également d'être dévoilée lors de cet événement.
Les outils prédictifs de la suite Predictive Analytics 2.2 peuvent accéder à toutes les librairies de HANA et donc aux mises à jour et nouveautés apportées par le SPS10, commente Byron Banks. Mais selon lui, l'application Predictive Analytics va plus loin en proposant des capacités de simulation, de scoring, et de contrôler des algorithmes. "Il s'agit davantage d'un framework pour l'analytique."
En revanche, les entreprises ayant des besoins métiers ultra-spécifiques comme des algorithmes pour le domaines du jeu, ou de la santé, "souhaitent des modèles particuliers et uniques". Dans ce cas, ils peuvent les développer en natif sur HANA. De son côté, Predictive Analytics est plus simple à manipuler.