Avec son hyperviseur Acropolis, Nutanix vise VMware
Le pionnier des systèmes hyperconvergés lance son propre hyperviseur gratuit. Une initiative clairement vouée à séduire les utilisateurs d’ESX et d’Hyper-V.
Nutanix vient de lancer un hyperviseur gratuit, baptisé Acropolis. Une offensive visant les environnements virtualisés VMware et Microsoft.
Le lancement a eu lieu à l’occasion de l’événement .Next de Nutanix, à Miami, où l’hyperviseur Acropolis était présenté conjointement à une plateforme de gestion de la virtualisation, Prism, pour sa plateforme XCP.
Pionnier des systèmes hyperconvergés, Nutanix entend proposer ces produits gratuitement à ces clients. Ils permettent notamment de convertir et déplacer des machines virtuelles et d’applications entre hyperviseurs. Greg Smith, directeur marketing produit de l’équipementier, décrit cette approche comme « un découplage des applications et de la couche de virtualisation ».
Et Smith d’indiquer que les clients vont pouvoir déplacer des applications exécutées sur un autre hyperviseur vers Acropolis, « en deux minutes », en arrêtant la machine virtuelle, puis en la convertissant, en installant Acropolis, et enfin en migrant les composants convertis.
« Ce n’est pas un important défi. Il ne s’agit que de conversion de formats et d’injection des pilotes nécessaires », souligne-t-il.
La fonctionnalité est en tout clairement conçue pour simplifier la migration d’un hyperviseur existant à Acropolis, reconnaît Smith, tout en évitant les coûts élevés afférents : « cela vise les clients qui veulent quitter leur environnement de virtualisation existant et échapper à la taxe de la virtualisation ».
Dès lors, le but affiché de Nutanix est bien d’offrir l’hyperviseur gratuitement aux clients ; une initiative qui survient sur fond de climat tendu entre VMware et Nutanix.
« Nous voyons l’hyperviseur comme une commodité. Acropolis et Prism sont gratuits […] Si les clients apprécient VMware et Hyper-V, il peuvent rester avec eux. Nous nous contentons d’ajouter du choix. Avec Acropolis et Prism, ils peuvent provisionner une poignée de machines virtuelles et évaluer leurs besoins très aisément. Notre but est de rendre l’infrastructure invisible. Nous avons réussi avec stockage, avec 52 % du marché de l’hyperconvergé, selon IDC. Maintenant, nous cherchons à rendre invisible la pile d’infrastructure ».
Lors d’un entretien avec la rédaction, début avril, Dheeraj Pandey, Pdg de Nutanix, reconnaissait à demi-mots travailler sur une offre d’hyperviseur basée sur KVM. Et d’expliquer alors vouloir « bâtir quelque chose de sûr, de simple à utiliser, et qui change l’économie du stockage dans les datacenters ». Invitant à patienter jusqu’au mois de juin, il ajoutait : « je pense qu’il y a de la place pour bâtir des clusters hétérogènes et tout un tas d’autres choses auxquelles nous réfléchissons constamment. Pour le comment et le quoi, je vous demanderai de patienter encore un peu… » Acropolis est bel et bien basé sur KVM.
Avec nos confrères de ComputerWeekly (groupe TechTarget).