Equinix rachète Telecity pour mieux rayonner en Europe
L’Américain compte exploiter le vaste parc de datacenter du Britannique en Europe et exploiter sa base installée. Equinix s’ouvre aussi une porte vers l’Europe de l’Est et la Turquie.
Et ce sera finalement Equinix. TeleCity a finalement choisi la proposition de rachat du géant américain Equinix, rejetant celle Interxion, autre cadre du marché des datacenters, qui avait initialement annoncé fusionner avec le Britannique. Le montant de la transaction est évalué à 3,6 milliards de dollars. Un poids lourd dans le monde des centres de calcul est né.
Cette transaction, annoncée en fin de semaine dernière, vient ainsi clore un chapitre qui s’était ouvert en février dernier, date à laquelle Interxion et Telecity avaient annoncé leur mariage, créant un groupe européen dans un marché qui évolue. Mais rebondissement le mois dernier : Equinix, le géant américain décidait alors de s’inviter dans la transaction, et de jouer les trouble-fêtes dans ce qui était présenté comme une fusion clé pour le monde du datacenter en Europe. C’est finalement la proposition de l’Américain qui l’a remporté.
Il faut dire que pour Equinix, Telecity représente un allié clé en Europe. Le Britannique compte 36 datacenters sur le Vieux Continent, situés dans 12 villes, dont Stockholm, Helsinski, Milan, Helsinski et Manchester. De son côté, l’Américain dispose certes d’une présence en Europe, à Amsterdam, Londres, Francfort, Paris – comme Telecity du reste - et Genève et Zurich et enfin Dubai. Mais compte l’essentiel de ses sites aux US. Outre le fait d’accroitre son empreinte en Europe, Equinix compte également s’ouvrir avec Telecity une porte vers de nouveaux marchés, comme celui de l’Europe de l’Est et de la Turquie. Le Britannique est présent à Sofia, Varsovie et Istanbul.
Selon les données d’Equinix, le groupe réalise 56% de son CA aux Amériques, contre 26% en EMEA et 18% dans la zone Asie-Pacifique. De son côté, Telecity génère ses revenus en Europe, 42% au Royaume-Uni et 58% dans le reste de l’Europe.
Répondre aux environnements multi-sites
Equinix compte ainsi bien muscler sa présence en Europe pour répondre plus précisément aux demandes des entreprises, poussées par la dématérialisation des process avec le Cloud et les possibilités d’externaliser l’hébergement de leur serveur. Et tout cela, dans un environnement hybride, répartis entre plusieurs sites géographiquement distants. 68% des revenus d’Equinix sont réalisés à partir de déploiements multi-sites, rappelle le groupe lors d’une présentation du rachat.
Pour Gartner, le marché du datacenter est fortement impacté par les opérateurs de Cloud, qui proposent eux-mêmes leurs propres infrastructures. Laissant présager un profond bouleversement du marché. Ce rachat en est une illustration.
Selon l’Américain, ce rapprochement permet « d’accroître la densité du réseau et des services Cloud afin de mieux servir les clients qui souhaitent de plus en plus accéder à plusieurs fournisseurs de services et des partenaires dans le monde entier », précise-t-il encore.
Enfin, Equinix évoque également des possibilités importantes de ventes croisées entre les deux groupes, la nouvelle entité ayant un maillage de sites plus élargi. Telecity revendique une base de 2 500 clients européens, Equinix en compte 6 300 dans le monde, répartis au sein d’un réseau de 105 datacenters au sein de 33 métropoles mondiales. Equinix réalise 650 millions de dollars de revenus en Europe pour un total de 2,5 Md$. Une fois l’opération finalisée (à la mi-2016), le nouveau géant devrait réaliser un CA de plus de 3 Md$ annuel.