Mandriva SA en liquidation : l’histoire prend fin
La stratégie de repositionnement de l’éditeur sur le segment professionnel et sur l’indirect n’aura pas porté suffisamment ses fruits. Mandriva Linux reste toujours hébergé par la communauté indépendante OpenMandriva.
L’ultime repositionnement de Mandriva sur le marché professionnel, l’international et l’indirect n’aura finalement pas suffi. L’éditeur Linux français a finalement cessé ses activités ce mois de Mai, placé en liquidation judiciaire, comme l’indique le site societe.com . L’histoire de la société Mandriva (Mandriva SA), acteur historique du Linux à la Française, se termine, mais le nom continuera toutefois d’exister via la communauté OpenMandriva, association créée en janvier 2013 pour héberger la distribution Linux pour le poste de travail.
La création de cette communauté indépendante avait marqué un tournant dans la reconstruction de Mandriva. Après plusieurs années de tumultes, plusieurs recapitalisations et une scission d’une partie de la communauté partie créer le fork Mageia, la société avait tenté d’imposer une ligne de conduite et une stratégie pour se positionner sur le marché. Sous la direction de Jean-Manuel Croset, son CEO, Mandriva SA devait désormais de concentrer sur le marché professionnel avec, au catalogue, un outil d’inventaire de parc informatique Pulse – qui comptait pour 75 % du CA de la société -, son pendant Cloud (Cloud Pulse) et enfinMandriva Business Server (MBS), un serveur Linux professionnel qui associe un cœur Mageia à des composants spécifiques de sécurité par exemple. A l’époque, Mandriva souhaitait positionner son serveur auprès des PME sans ressources IT, en proposant un serveur accessible aux utilisateurs novices. Des travaux avaient ainsi été réalisés au niveau de l’interface utilisateur et de l’administration, ainsi que sur la mise à disposition d’une boutique d’applications pour faciliter l’installation de composants.
La filiale brésilienne de Mandriva – issu du rachat de Conectiva – développe également une solution de salle de classe virtuel pour le marché local, Mandriva Class.
Une stratégie tournée vers l’indirect
Une fois les lignes de produits clarifiées, Jean-Manuel Croset avait orienté Mandriva vers l’indirect, souhaitant alors s’appuyer sur un réseau de partenaires (revendeurs et technologiques) pour la revente de ses solutions professionnels. La société s’était alors associée à Zentyal pour positionner MBS en tant qu’alternative à Exchange, ou encore avec QNAP, un fournisseur de solutions NAS, avec pour objectif d’y intégrer son offre Pulse.
La société comptait également développer ses activités à l’international, en ciblant certes l’Asie-Pacifique, mais également des pays européens, comme la Suisse, la Grande-Bretagne , l’Autriche et l’Allemagne. La rédaction du MagIT avait d’ailleurs pu rencontrer la société lors de l’édition 2014 du Cebit, le grand salon IT qui se tient à Hanovre en Allemagne.
Une stratégie aujourd’hui vaine.